Parce qu’on a le sentiment de vivre avec le virus depuis une éternité, voici les événements garantis non Covid qui ont marqué l’année 2020 au Grand-Duché.
29 février
Les transports en commun deviennent gratuits
Au cœur de l’hiver, le Grand-Duché fait la une des journaux européens et même d’autres continents. La raison de cette effervescence médiatique ? Les transports en commun (bus, train et tram) vont devenir gratuits pour l’ensemble des usagers. Ce passage doit se faire le dimanche 1er mars. Finalement, il est avancé de 24 heures pour être effectif le samedi 29 février, afin d’«honorer l’année bissextile, mais aussi pour permettre à toutes les personnes de se rendre gratuitement au festival de musique organisé samedi au Tramsschapp», explique François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics.
Effectivement, la fête dure tout le week-end. Un concert est par exemple organisé le samedi soir au nouveau Tramsschapp, le centre de remisage du tram. Durant l’après-midi de samedi, des concerts se tiennent dans les gares de Belval-Université, Luxembourg, Pfaffenthal-Kirchberg et Ettelbruck. Des numéros musicaux sont également organisés dans les trains, les bus et le tram ainsi que dans le funiculaire où œuvre notamment Serge Tonnar.
10 mai
Le Prince Charles vient au monde
Le dimanche 10 mai à 5h13 à la maternité Grande-Duchesse-Charlotte à Luxembourg, la Grande-Duchesse héritière Stéphanie donne naissance au premier enfant du couple grand-ducal héritier. C’est un garçon. L’enfant, qui sera amené un jour à régner sur le Luxembourg, porte les prénoms de Charles Jean Philippe Joseph Marie Guillaume, annonce le maréchalat de la Cour dans un communiqué. Il pèse 3,190 kg et mesure 50 cm, ajoute la Cour, assurant que la mère et le bébé «se portent bien». À noter également que le Prince Charles, fils du Grand-Duc héritier Guillaume et de la Grande-Duchesse héritière Stéphanie, est le cinquième petit-enfant du Grand-Duc Henri et de la Grande-Duchesse Maria Teresa.
De nombreux résidents félicitent les heureux parents et saluent la naissance du Prince Charles. Le fils du couple grand-ducal héritier est, par la suite, baptisé le samedi 19 septembre à l’abbaye Saint-Maurice de Clervaux. Sa marraine est la Comtesse Gaëlle de Lannoy, la sœur de la Grande-Duchesse héritière. Son parrain est le Prince Louis, frère du Grand-Duc héritier.
La dernière apparition du Prince Charles a lieu il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, pour les vœux de Noël de la famille grand-ducale héritière.
13 mai
Le loup est de retour
C’est officiel : le loup est réapparu dans le pays. Fin avril, trois moutons sont retrouvés morts dans un pâturage situé dans la région de Niederanven. Il faut attendre quelques jours avant que les analyses génétiques et salivaires réalisées par un laboratoire allemand parlent et confirment le retour du loup au Grand-Duché. C’est la troisième fois depuis plus d’un siècle que la présence d’un loup est confirmée au Luxembourg.
La première présence avérée dans ce contexte remonte à 2017 entre Holzem et Garnich. En 2018, c’est du côté de Fouhren qu’un loup avait été repéré. Si l’origine de ce dernier n’a pu être définie, le loup qui est passé entre Holzem et Garnich il y a trois ans proviendrait de la région alpine française et italienne. Le loup qui a sévi du côté de Niederanven provient lui d’une espèce qui s’est établie en Europe centrale depuis la Pologne jusqu’à la Basse-Saxe en Allemagne. Des loups de cette région ont aussi été repérés en Belgique, aux Pays-Bas, et en Rhénanie-Palatinat, qui se trouveraient donc avec le Luxembourg à la croisée des chemins entre les loups des Alpes et ceux d’Europe centrale.
Depuis plusieurs années maintenant, l’administration de la Nature et des Forêts rappelle que le loup est une espèce protégée et qu’il ne représente pas un danger direct pour l’homme, dont il se méfie et qu’il évite la plupart du temps.
15 juin
Le premier radar tronçon flashe
Après les radars fixes et les radars mobiles, le radar tronçon fait son apparition sur les route du pays cette année. Installé sur la nationale 11 entre Waldhof et Gonderange, le premier radar tronçon flashe depuis le 15 juin. Concrètement, il mesure la vitesse moyenne des usagers de la route sur une portion de route de 3,8 km.
Deux colonnes radars, équipées de caméras infrarouges et d’équipements de détection, sont installées aux deux extrémités du tronçon concerné. Le véhicule est identifié par sa plaque d’immatriculation une fois à l’entrée et une seconde fois à la sortie du tronçon. La vitesse moyenne du véhicule y est calculée. Si la vitesse maximale autorisée est dépassée, une photo sera déclenchée et transmise à la centrale du système de contrôle et de sanction automatisés. Toutes les autres données sont supprimées.
«Ce tronçon a été choisi parce que beaucoup d’accidents s’y sont produits, déclare le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, lors de la présentation du premier radar de ce type sur les routes du Grand-Duché.
24 septembre
Conflit à la fondation Kräizbierg
Entre la direction de la Fondation et celle des Ateliers Kräizbierg d’un côté, et les salariés encadrants et les travailleurs handicapés, de l’autre, le dialogue est rompu depuis plusieurs mois déjà. Et en juillet, les délégués du personnel et les représentants de l’OGBL font parvenir une lettre aux membres du conseil d’administration de la Fondation Kräizbierg et de la société coopérative Ateliers Kräizbierg. Un changement de philosophie («la productivité avant tout» alors que la fondation a pour mission de favoriser l’autonomie des handicapés), des faits de traitements inhumains, de harcèlement moral, de dénigrement du salarié devant ses collègues, de pressions constantes… sont mentionnés. Dans notre édition du 21 septembre, un travailleur handicapé des Ateliers Kräizbierg nous décrit, sous couvert d’anonymat, «un climat pesant» et une institution devenue «un endroit d’angoisses».
Le jeudi 24 septembre, plusieurs dizaines de salariés et de travailleurs handicapés se retrouvent sur le site de Dudelange pour manifester leur ras-le-bol. Les conseils d’administration demandent qu’un audit externe soit mené. Et le 26 novembre, l’administrateur délégué, Jeannot Berg, au centre de tous les reproches du personnel encadrant et des travailleurs handicapés, annonce sa démission. Le dialogue peut reprendre.
21 octobre
Le tram rapide se dévoile
Cloche d’or–Belval-Université en 26 minutes, ce sera possible grâce au tram rapide qui devrait circuler entre Luxembourg et Esch-sur-Alzette d’ici 2028. Le projet est présenté le mercredi 21 octobre par François Bausch. Il faut s’imaginer une autoroute entourée de voies de chemin de fer, de rails de tram et d’une piste cyclable rapide entre les pôles d’échange de Leudelange et Foetz avec à ses extrémités des lignes de tram urbain. Sur cette section dite rapide de 10 kilomètres, le tram pourra circuler sans s’arrêter à 100 kilomètres par heure. Le réseau de tram urbain de Luxembourg sera prolongé jusqu’à Leudelange et une ligne de tram de 7,5 kilomètres sillonnera Esch-sur-Alzette jusqu’à son terminus à Belvaux-Mairie.
Le tram entrera dans Esch-sur-Alzette par le quartier d’Esch-Schiffange et passera par Lallange, dont l’entrée en ville sera redessinée, Lankelz, Benelux, Quartier Bruch, Raemerich, Université, Belval-Lycée et Belval-Sud. Tous ces arrêts seront reliés aux autres modes de transport. À noter enfin que ce tram rapide n’est qu’un des aspects de ce couloir. Il sera doté d’«une piste cyclable sans croisements» pour la rendre encore plus rapide. À suivre.
28 octobre
Le Sud labellisé Unesco
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) entérine, le mercredi 28 septembre, lors du 32e Conseil international de coordination du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB), la candidature luxembourgeoise «Minett Unesco Biosphere» des onze communes du syndicat intercommunal Pro-Sud dans le cadre du programme MAB «Man and the Biosphere». La région Sud se voit ainsi décerner le label «Réserve de biosphère» par l’Unesco. Une grande première au Luxembourg !
Cette reconnaissance permet au projet de rejoindre un réseau mondial de prestige et de qualité, regroupant plus de 700 réserves de biosphère dans 124 pays. Qui dépasse largement le périmètre régional et concerne tout le pays, ainsi porté sur la scène internationale. Un outil précieux aussi pour faciliter l’aménagement du territoire. Le Sud, qui espère «devenir une source d’inspiration pour le pays voire la région frontalière française», entend poursuivre ses efforts sur plusieurs plans, tourisme, culture, éducation, conservation du patrimoine industriel et naturel ou aménagement urbain, ceci «afin de renforcer l’intégration d’une population en pleine croissance et de préserver la biodiversité dans tous les milieux». Et continuer de démontrer «que, par une contribution locale, participer au changement de paradigme mondial pour une écologie durable est possible».
13 décembre
Le tram entre en gare
« C’est le tronçon le plus difficile à réaliser qui vient d’ouvrir », se félicite le ministre François Bausch, le dimanche 13 décembre lors de la mise en service du tram entre la place de l’Étoile et la gare. Après plusieurs mois de travaux, le tram relie désormais Luexpo à la gare centrale en passant par quatre nouvelles stations : Hamilius (pôle d’échange), place de Metz, place de Paris et gare centrale (pôle d’échange).
Le Grand-Duc Henri est, comme en 2015 avec l’inauguration du tram au Kirchberg, le premier voyageur à faire le trajet sur ce nouveau tronçon. Du côté des commerçants, voir le tram arriver à la gare est un soulagement, car cela veut aussi dire la fin des travaux ou presque. « On espère que cela va ramener les gens dans le quartier. Avant, il n’y avait presque que des voitures et des bus, puis les travaux. On espère que tout cela est derrière nous et que l’on pourra revoir des trottoirs avec du monde », ose un commerçant situé sur le boulevard de la Liberté après le passage du Grand-Duc qui a pris le temps, entre deux arrêts de tram, d’aller saluer les commerçants.
Pour le tram, ce n’est qu’une nouvelle étape. Au cours des prochaines années, Il est attendu à Bonnevoie, à la Cloche d’or, à l’aéroport du Findel…
Le Quotidien