Les deux couples qui avaient élu domicile dans le sud du pays sont fidèles : le deuxième est arrivé mardi dans son nid de Bettembourg.
Avec le beau temps qui s’installe, les grands migrateurs sont de retour ! Après les grues qui ouvrent traditionnellement la marche, voilà les cigognes qui viennent reprendre leurs quartiers d’été. Et bonne nouvelle, depuis mardi soir, les deux couples qui nichaient dans le sud du pays sont de retour.
Le premier couple est arrivé il y a une bonne quinzaine de jours déjà. «Il s’agit des cigognes blanches qui nichent à la Dumontshaff depuis 2013», explique Patric Lorgé, ornithologue de natur&ëmwelt. La femelle, qui a été baguée à Karlsruhe, et le mâle se sont installés sur un nid artificiel monté par natur&ëmwelt sur un vieil arbre.
Quant au couple de Bettembourg, eh bien, les observateurs l’ont attendu… jusqu’à mardi soir ! «Peut-être ont-elles d’autres habitudes de migration : si elles viennent d’Afrique, par exemple, le chemin est plus long», souligne le spécialiste. Ou alors le mauvais temps au-dessus des Pyrénées les a contraintes à patienter un peu plus longtemps que prévu en Espagne. Ce décalage, à vrai dire, n’inquiétait pas spécialement Patric Lorgé. «Nous sommes encore tôt dans la saison, souligne-t-il. Par contre, si dans un mois le couple n’avait toujours pas été là, il aurait fallu considérer qu’il ne serait pas revenu.»
La crainte que l’on aurait pu avoir était alimentée par les conditions affreuses de leur séjour l’an passé. La météo printanière avait été absolument horrible. De la pluie, beaucoup de pluie, et des températures particulièrement fraîches : voilà le tableau du pire cauchemar des cigogneaux. Et de fait, des sept petits nés dans les deux nids, un seul cigogneau a finalement survécu. Une véritable petite catastrophe démographique.
Sept autres cigognes dans le Roeserbann
Est-ce que ces conditions extrêmement difficiles auraient pu inciter les cigognes à déménager ? «Pas forcément, relativise Patric Lorgé. Les adultes, eux, ont survécu. Mais évidemment, si le même type de printemps se répétait trois ou quatre fois de suite, ce serait problématique…» Il faut donc espérer que le beau ciel bleu de cette semaine s’installe durablement !
D’ailleurs, les deux couples ne sont pas les seuls à fréquenter le pays en ce moment. Pas plus tard que mardi, ce sont sept autres cigognes blanches qui ont été vues dans le Roeserbann, près de Livange. «Ce sont souvent les jeunes qui ne sont pas encore en couple qui se déplacent en groupe. On peut parfois en dénombrer jusqu’à une centaine. Leur particularité, c’est qu’elles ne volent pas en formation comme les grues, par exemple (NDLR : en V). Elles voyagent en nuage», explique le scientifique.
Le retour des cigognes blanches – qui nichent à nouveau au Luxembourg depuis 2013 après une absence de plus d’un siècle – est le fruit d’efforts répétés pour leur offrir des espaces de vie. Si elles apprécient leurs nids de la Dumontshaff et de Bettembourg, c’est qu’elles y trouvent de quoi manger depuis que l’Alzette a été renaturée en contrebas.
«Nous espérons maintenant voir de nouveaux couples s’approprier la vallée de l’Alzette au nord de Luxembourg et la vallée de la Syre», glisse Patric Lorgé. Dans un mois, on saura si son souhait sera réalisé ou s’il faudra encore patienter toute une année avant d’observer le troisième couple du Grand-Duché !
Erwan Nonet