Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les campings du pays attendent avec impatience les touristes néerlandais, lesquels ont dû composer avec des restrictions de voyage. Par ailleurs, la tendance actuelle est largement aux camping-cars.
Les campings du pays sont plus ou moins optimistes et comptent énormément sur la venue de leurs clients néerlandais, quelle que soit leur situation géographique. Par ailleurs, les camping-cars sont bien plus prisés qu’avant 2020, crise sanitaire oblige. Le point dans le Nord, à Clervaux, au camping de Mersch (centre), ainsi que dans le Sud, au camping Gaalgebierg d’Esch-sur-Alzette.
Avec son charmant accent de la mer du Nord, le responsable du camping de Clervaux, Jan Vithoff, explique pour sa part que «la situation apparaît bonne. Les Néerlandais reviennent, après les restrictions imposées par leurs autorités. Ils peuvent à nouveau venir. Tout va bien, donc, de notre côté, et également au niveau du contingent des touristes allemands qui sont venus en nombre cette année. En 2020, nous avons également accueilli beaucoup de touristes du Grand-Duché, qui sont arrivés ici pour se ressourcer». En effet, le cadre du camping de Clervaux est idyllique et l’on dit qu’il s’avère être l’un des plus beaux du pays.
«Les Belges et les Français sont aussi présents, mais dans une moindre mesure. Mais concrètement, nous constatons avant tout un bon mélange entre Belges, Néerlandais et Allemands, ce qui est un peu particulier, cette année, car normalement les Allemands sont moins nombreux.» Si le camping compte en lui-même 118 places, 40 à 50 places sont déjà occupées à l’heure actuelle. «Mais en haute saison estivale, nous serons normalement complets, à savoir pour la fin juillet-début du mois août. Quoi qu’il advienne, nous sommes très optimistes pour la saison, qui s’annonce très bien. Évidemment, la météo aura son rôle à jouer, mais si le temps est bon, les clients seront également de la partie», est d’avis Jan Vithoff.
Pour ce qui relève des moyens d’hébergement, il y a beaucoup de caravanes, de camping-cars et un peu moins de tentes au camping de Clervaux. «Nous avons par exemple beaucoup de clients, qui sont des randonneurs et qui parcourent les sentiers de l’Oesling, avant de s’arrêter chez nous pour une nuit. Nous avons aussi beaucoup de campeurs qui reviennent régulièrement, mais également beaucoup de nouveaux-venus cette année. Beaucoup de gens ont en effet découvert le camping, pendant le Covid», souligne le propriétaire.
Au niveau des installations, le camping de Clervaux dispose notamment d’une piscine en plein air, ainsi que d’une aire de jeux pour enfants, mais que le propriétaire du camping ne peut actuellement pas ouvrir à cause des mesures sanitaires. Mais la piscine en plein air est ouverte. Avant, pour lui, de conclure : «Je crois qu’on aura une très bonne saison. Les gens veulent sortir, profiter de la nature et non rester enfermés chez eux.» Mais, comme dit, la météo fera quelque peu office de juge de paix, bien que les campeurs confirmés ne redoutent pas particulièrement les conditions climatiques.
À Esch, «il manque nos amis néerlandais»
Au camping Gaalgebierg, situé sur les hauteurs de la Métropole du fer, son propriétaire, René Schulté, se dit «prudemment optimiste, car il faut toujours être optimiste pour la boutique». Toutefois, ce mois de juin se présente bien mieux en termes de taux d’occupation que celui de 2020 et que du mois de mai dernier. «Le mois de juin s’annonce pas mal! Chez nous, les touristes viennent principalement d’Allemagne. Quant aux touristes néerlandais, ils ne sont pas très nombreux jusqu’à présent, à cause des consignes du gouvernement Mark Rutte, qui a conseillé à ses ressortissants de rester chez eux.» Comptant 150 places, le taux d’occupation du camping d’Esch-sur-Alzette est à l’heure actuelle de quelque 70%. Mais les premières réservations pour juillet arrivent.
Cela dit, le patron René Schulté estime que son camping n’affichera pas complet durant l’été, «car les Néerlandais manquent» à l’appel. À noter, par ailleurs, que le camping Gaalgebierg est un camping classé en première classe, et qui dispose de sanitaires impeccables. Et pour ce qui est de la tendance observée du moment, «les mobile cars sont en augmentation par rapport aux autres solutions de séjours et d’hébergement, via leurs tentes par exemple. Cela étant, les clients qui ont occupé le camping à l’occasion des Francofolies de ce week-end dernier, tous des jeunes, eh bien ils sont tous venus avec leurs tentes.»
Du côté de Mersch, surtout des Allemands
Du côté du centre du pays, à Mersch plus précisément, la responsable du camping Krounebierg, Sylvana Jansen, se trouve face à un casse-tête prévisionnel et organisationnel. «Les touristes attendent la dernière minute avant de réserver. Pour cette raison, il nous est compliqué de faire des plannings», explique la responsable du camping qui compte 137 places, dont environ une cinquantaine sont actuellement occupées. «De manière générale, on ne s’attend pas à une grande saison; en temps normal, nous accueillons des Néerlandais, mais cette saison, ce sont surtout des Allemands. Nous avons aussi des Belges et des Britanniques, mais les Anglais se font rares ces deux dernières années.»
Avant, pour elle, de préciser : «En gros, nous avons des réservations pour les mois de juillet et d’août, mais pas au même niveau que d’habitude. Nous n’afficherons pas complets. Cela dit, je reste optimiste avec le Covid Check notamment, et je pense que quand l’Europe s’ouvrira véritablement, on aura plus de clients. On attend donc l’allègement et la levée des restrictions sanitaires», explique-t-elle. Par ailleurs, Sylvana Jansen constate elle aussi que s’il y avait de par le passé une majorité de caravanes, «depuis l’année passée, nous avons bien plus de camping-cars. C’est flagrant».
À noter, enfin, que le camping de Mersch dispose de quatre bâtiments de sanitaires, d’aires de jeux, et qu’il travaille avec la piscine de la commune pour proposer un accès gratuit à celle-ci, quotidiennement, pendant une certaine durée et par tête de pipe. Une belle initiative dans ce marasme sanitaire.
Claude Damiani
