La première pierre du quartier de la rue des Rosiers a été posée lundi à Mondorf-les-Bains. Cet ensemble de 17 maisons bâties par le Fonds du logement fait parler.
Est-il logique que le Fonds du logement ne construise ici que de belles maisons unifamiliales à vendre à un prix qui reste conséquent (autour de 450 000 euros), plutôt que de bâtir une résidence dont auraient pu profiter davantage de personnes? Oui, répondent le bourgmestre, Lex Delles, et la ministre du Logement, Maggy Nagel.
L’affaire avait même été discutée à la Chambre des députés lorsque le député-maire de Hesperange, Marc Lies, s’étonnait de ce programme immobilier porté par le Fonds du logement à Mondorf. Lex Delles, lundi, a tenu une fois de plus le même discours : « Selon le PAG (plan d’aménagement général), nous sommes dans une zone à faible densité et il n’y a pas raison de le changer. Autour de nous, il n’y a que des maisons unifamiliales. Qui plus est, le terrain est en pente. Construire une résidence ou des maisons en bande ici n’aurait aucun sens! »
Entre 442 000 et 479 000 euros
La ministre du Logement – et ancienne bourgmestre de la commune – tient exactement la même ligne. Mais elle voit tout de même un défaut dans ce projet qu’elle a longtemps porté. « J’aurais voulu que des maisons soient proposées à la location, mais le Fonds du logement ne le fait que pour les appartements. C’est son choix, mais il y a là une réforme à mener », a-t-elle avancé. Car, effectivement, si les maisons à trois ou quatre chambres sont en dessous du prix du marché, il faut tout de même avancer entre 442 000 et 479 000 euros pour avoir le droit d’y habiter.
Toutes les maisons sont de classe énergétique AAA et disposeront d’un garage et d’un jardin. Elles seront construites sur un terrain de 50 ares que la commune a cédé au prix de 7 500 euros l’are, soit près de dix fois moins que sa valeur normale. En tout, Mondorf aura dépensé 1,7 million d’euros pour les infrastructures et l’aménagement de ces nouveaux quartiers qui compteront en tout 23 maisons. L’État, lui, subventionnera 50 % du coût de ces infrastructures. « Voilà de l’argent qui est bien investi! », s’est félicitée Maggy Nagel.
Lex Delles précisait que si ce projet était le premier du Fonds du logement sur le territoire de la commune, Mondorf proposait d’autres logements sociaux : « Nous avons trois maisons et trois appartements réservés pour des personnes en difficulté. » À Altwies, la commune dispose aussi d’une colocation gérée par l’office social où quatre jeunes, à l’école, en apprentissage ou qui commencent un premier contrat de travail peuvent vivre pendant deux ans. « Nous sommes également en train de regarder ce que nous pouvons faire pour les personnes âgées. Par exemple, en aménageant des appartements faciles d’accès pour des personnes à mobilité réduite. »
Erwan Nonet