Pas plus tard que mardi, l’OGBL avait réclamé que le gouvernement procède enfin à une revalorisation des allocations familiales.
Le même jour, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a pris les devants en annonçant en commission parlementaire que le gouvernement prévoit de réintroduire un mécanisme d’adaptation régulière des allocations familiales au coût de la vie à partir du 1er janvier 2022. Au départ, cette adaptation n’avait été prévue que pour le 1er janvier 2024.
Aussi bien l’OGBL que le LCGB saluent l’annonce de la ministre de tutelle. Les deux syndicats ne manquent cependant pas d’émettre des bémols. L’OGBL s’interroge ainsi sur le choix de la ministre d’attendre encore près de 12 mois avant de revoir à la hausse les allocations, le tout dans un contexte de crise sanitaire où «il importe en effet de soutenir le pouvoir d’achat des ménages». Le LCGB fait remarquer que «les gains immédiats et réels pour les familles sont très limités». Considérant que la prochaine tranche indiciaire n’est pas prévue avant la mi-2022, le syndicat chrétien déplore que le montant des prestations familiales reste jusque-là inchangé.
Quelles compensations ?
Le camp syndical déplore ainsi que le gouvernement ne semble pas prévoir, pour l’instant, de compensations pour les pertes encourues depuis la désindexation des allocations familiales en 2006, qui s’élèvent à plus de 20 %. Le LCGB pousse le calcul plus loin. Étant donné que le montant unique introduit en 2016 (NDLR : 265 euros par enfant) «n’a pas compensé les pertes déjà encourues sur 10 ans à cause de la désindexation», le syndicat chrétien «insiste pour que le gouvernement procède au plus vite à une revalorisation du montant des prestations familiales de 265 euros à 285 euros, avec une indexation de toutes les prestations familiales en espèces (allocations familiales, allocation de rentrée scolaire, allocation spéciale supplémentaire et allocation de naissance) et en nature (chèques services)».
La Chambre des salariés revendique une revalorisation minimale immédiate de 7,7 % de toutes les prestations, tenant compte ainsi de l’évolution des prix depuis 2014, l’année de la conclusion d’un accord sur la réadaptation des allocations, non respecté par le gouvernement.
David Marques