L’avenir de l’Église catholique, en pleine évolution, était un autre thème de ce voyage apostolique. Le pape François, le cardinal Mgr Hollerich et le Premier ministre, Luc Frieden, ont livré leurs réflexions.
Une rencontre avec la communauté catholique à la cathédrale Notre-Dame, sous le thème «Pour servir», a constitué le dernier moment fort de la visite éclair du pape François au Luxembourg. Ce fut l’occasion d’échanger sur l’avenir de l’Église catholique, en nette perte de vitesse, également au Grand-Duché.
En premier lieu, le cardinal Jean-Claude Hollerich a souligné le «grand honneur» et le «magnifique cadeau pour la petite Église du Luxembourg» que constitue la venue du souverain pontife. «Merci Saint-Père de venir nous écouter», a-t-il ajouté.
Un des messages adressés à François Ier : «L’Église à Luxembourg évolue dans une société fortement séculaire, avec ses souffrances et ses difficultés. Mais aussi avec ses chemins d’espérance. Nous voulons nous engager sur un chemin du renouveau.» Le cardinal luxembourgeois souligne le caractère international de la communauté catholique au Grand-Duché. L’objectif commun serait de «devenir davantage une Église non pas attachée aux valeurs matérielles, mais une Église au service de Dieu et des hommes et des femmes de notre société, avec laquelle elle cherche le dialogue. Une Église engagée dans la prise en charge des malades, des pauvres et des marginalisés.»
Les religions ne vivent pas en dehors de la société
Lors de son deuxième discours de la journée, le pape a dit avoir «aimé» l’expression de l’Église qui évolue dans une société fortement sécularisée. «L’Église évolue, mûrit et grandit. Elle ne se replie pas sur elle-même, triste, résignée, rancunière. Et dans la fidélité des valeurs de toujours, elle relève le défi de redécouvrir et de revaloriser de façon nouvelle les voies d’évangélisation», a-t-il développé devant les centaines de fidèles présents à la cathédrale.
Le Premier ministre, Luc Frieden, avait, lui aussi, fait part de quelques réflexions, en tout début d’après-midi, lors de la cérémonie au Cercle Cité. «Si les relations entre l’Église et l’État ont évolué vers une séparation plus claire, si la sécularisation de nos sociétés est un fait, les religions ne vivent pas non plus en dehors de la société. Elles en font partie et doivent, dans le respect mutuel, contribuer à l’enrichissement de nos débats sur les questions éthiques, sociétales, et environnementales», a notamment souligné le chef du gouvernement, issu des rangs du Parti chrétien-social.
«Ce qui caractérise également notre démocratie et notre société est la liberté de conscience, la liberté de manifester – ou non – ses convictions philosophiques ou religieuses, mais également la liberté de ne pas se voir imposer une religion. En tant que Premier ministre, je veillerai toujours au maintien de ces principes fondamentaux de notre démocratie», ajoutait dans la foulée Luc Frieden.
Toujours dans le même ordre d’idées, le Premier ministre a fait référence à la Constitution luxembourgeoise qui «proclame à juste titre comme premier des droits fondamentaux que la dignité humaine est inviolable».
«Nous devons, chacun d’entre nous, œuvrer en faveur de cette dignité tous les jours. Et je voudrais remercier ici toutes les personnes, souvent bénévoles, qui s’engagent chaque jour, dans notre pays et d’autres, en faveur des plus vulnérables et des plus démunis», termine-t-il.
Le dernier mot de la journée appartenait au pape en personne : «Que Dieu bénisse le Luxembourg!»