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Le vin bio fête ses 20 ans au Luxembourg


Les vignerons bios se sont retrouvés, ce mercredi, dans les belles vignes en terrasses de Carlo Entringer (en rouge), à Canach. (photo Editpress)

C’est du côté de Canach, dans le Kanecher Wéngertsbierg que la viticulture bio a été lancée au Grand-Duché, il y a tout juste 20 ans de cela.

La production de vin bio au Luxembourg reste relativement confidentielle. Les 45 hectares travaillés par dix vignerons ne représentent qu’un peu plus de 3% de la totalité du vignoble mosellan. Pourquoi si peu? Parce que la conversion est une prise de risque importante qui rend la vigne plus sensible aux aléas climatiques et qui demande aussi nettement plus de travail aux vignerons.

Pour autant, le tableau n’est peut-être pas si sombre. D’abord, parce que le bio est arrivé tard au Luxembourg. À Canach, le pionnier Carlo Entringer s’y est mis en 2005. «En France ou en Allemagne, les premiers vignerons se sont lancés dès les années 1970», relativise Yves Sunnen (domaine Sunnen-Hoffmann, à Remerschen), vigneron bio, mais aussi coordinateur du groupe de travail sur la viticulture de Bio-Lëtzebuerg.

Annett Rosenberger, qui vient de confier à Sonja Kanthak son poste de conseillère auprès des vignerons bios à l’Institut fir biologesch Landwirtschaft an Agrarkultur (IBLA), est optimiste : «En plus des vignerons indépendants, nous avons désormais avec nous la coopérative Vinsmoselle et une grande maison, Mathes.» Ces derniers se sont en effet lancés, récemment, sur de petites surfaces.

Cette évolution, soutenue également par l’Institut viti-vinicole (IVV) de Remich, montre que la situation a changé. « Au début, on nous regardait bizarrement et on ne nous a pas offert beaucoup d’aide… C’était du learning by doing ! », témoigne Yves Sunnen. Aujourd’hui, les points d’appui efficaces se sont multipliés. C’est donc aux vignerons de se lancer. « Certains sont assez avancés dans leur réflexion », souligne Robby Mannes, du service Viticulture de l’IVV.

Le point positif, retient Yves Sunnen, « c’est que la clientèle est là depuis le premier jour ».

Erwan Nonet