Fort de son succès, le réseau de location gratuite de vélos Vël’Ok continue sa course dans le sud du pays. Plus de 200 nouveaux vélos électriques viennent ainsi compléter la flotte.
Plus esthétiques, plus performants et plus solides, les 200 vélos à assistance électrique nouvelle génération qui viennent rejoindre la flotte de Vël’Ok témoignent du succès toujours croissant de ce système régional de location gratuite de vélos en libre-service.
«Le réseau Vël’Ok met désormais à disposition des usagers 462 vélos. Cent vingt vélos électriques nouvelle génération de plus ont déjà été commandés, qui vont venir remplacer les vélos conventionnels. À terme, il n’y aura plus que des vélos à assistance électrique», a fait savoir Carlos Breda, du Centre d’initiative et de gestion locale (CIGL) d’Esch-sur-Alzette, lors de la présentation de ces nouveaux vélos, hier à Belval, en présence du ministre du Travail et de l’Économie sociale et solidaire, Dan Kersch.
«Ces nouveaux vélos ont un cadre en aluminium plus épais et sont équipés de pneus sans chambre à air. Il n’y a que de la gomme, ce qui leur permet d’être plus résistants aux montées et descentes des trottoirs et des escaliers, qui avaient tendance à faire éclater les chambres. Ils sont aussi plus solides pour résister au vandalisme ainsi qu’aux intempéries, étant donné qu’ils sont en extérieur 24h/24. Et ils ne pèsent que 28 kg», a-t-il précisé. Chaque vélo coûte environ 2 000 euros.
Dotés d’une autonomie de 55 kilomètres, les vélos électriques permettent une aide (non négligeable!) au pédalage et de circuler jusqu’à environ 25 km/h.
Une initiative durable lancée il y a 15 ans
C’est au CIGL d’Esch que l’on doit cette initiative de vélos accessibles gratuitement 24h/24 et 7 j/7, avec la mise en place du projet «Äre Vëlo, eise Vëlo» dès 2004. Depuis l’installation de bornes électriques en 2008 et l’introduction des premiers vélos à assistance électrique en 2015, le succès du projet désormais nommé Vël’Ok n’a cessé de se démentir, plusieurs communes du pays ayant d’ailleurs emboîté le pas à Esch, convaincues de la pertinence d’un tel service.
Sept communes désireuses d’agir en faveur de la mobilité douce et de contribuer à la réduction des émissions de CO2 se sont ainsi engagées dans le projet Vël’Ok aux côtés d’Esch pour permettre des échanges intercommunaux : Bettembourg, Differdange, Dudelange, Sanem, Schifflange, Rummelange et Kayl. Elles seront bientôt rejointes par une autre commune du Sud : Mondercange, courant 2020. «Au total, ce sont plus de 130 000 personnes qui sont concernées par la mise en place de l’initiative Vël’Ok», a précisé le CIGL d’Esch-sur-Alzette.
Preuve de l’engouement pour le Vël’Ok, le nombre d’usagers ne cesse d’augmenter d’année en année. Ils étaient 6 127 au 31 décembre dernier. Quant au nombre d’utilisations, il a a augmenté de plus de 40% entre 2018 et 2019, avec un plus de 125 000 emprunts enregistrés l’an passé.
Et la performance ne devrait pas s’arrêter en si bonne voie, tant il est parfois plus aisé de se déplacer à vélo qu’en voiture pour certains trajets, d’autant que le nombre de bornes pour retirer ou déposer un Vël’Ok va lui aussi être revu à la hausse dans l’année. «Il y a actuellement 103 bornes réparties sur les huit communes. Une quinzaine de bornes supplémentaires vont être implantées, dont quatre à Mondercange», a annoncé Carlos Breda.
Une initiative soutenue par l’État, qui prévoit de son côté d’étendre le réseau de pistes cyclables du Grand-Duché, actuellement au nombre de 23 pour 600 km, afin d’atteindre les 950 km de pistes.
Tatiana Salvan
En pratique
Pour pouvoir profiter d’un Vël’Ok, rien de plus facile : il suffit de se rendre sur velok.lu pour une inscription en ligne ou dans l’un des points d’inscription (la liste est disponible sur le site internet) afin d’obtenir une carte mKaart, qui permettra de déverrouiller les vélos aux bornes. Une copie de la carte d’identité ainsi qu’un IBAN et une autorisation de prélèvement de 150 euros (qui servira de caution en cas de non-retour du vélo) sont les seuls documents à fournir.
Du bien au climat… et aux hommes
«Le projet Vël’Ok est un projet-phare qui démontre qu’on peut allier la protection du climat avec des actions sociales. Car il est important que cette protection ne se fasse pas au détriment des plus démunis», a déclaré le ministre du Travail et de l’Économie sociale et solidaire, Dan Kersch, lequel a fait spécialement le déplacement pour assister à la présentation des nouveaux vélos électriques du réseau, afin de marquer son soutien à une telle initiative.
Seize salariés en réinsertion
Le Centre d’initiative et de gestion locale (CIGL) d’Esch-sur-Alzette, association sans but lucratif d’économie sociale et solidaire née en 1997 à l’origine de la mise en place de ce système de location gratuite de vélos, a en effet réussi avec Vël’Ok à combiner ses deux missions prioritaires : «aider des personnes sans emploi à retrouver un travail et à se réinsérer dans la vie sociale et développer des services qui répondent à des besoins non satisfaits de la population».
Le projet Vël’Ok a en effet permis de créer pas moins de 20 emplois. L’équipe est ainsi composée de quatre personnes, en CDI, chargées de l’encadrement, et de 16 salariés en réinsertion.
Ces derniers sont sous contrat à durée déterminée (CDD), dont la durée ne peut excéder 24 mois. Ils ont toutefois la possibilité de suivre des formations sur leur temps de travail, ce qui leur offre l’opportunité d’obtenir alors de nouveaux débouchés professionnels.
Reste encore à produire l’électricité localement et proprement parce que pour l’instant …