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Le peloton du changement climatique fait étape au Grand-Duché

Les militants écologistes ont parcouru 2 800 km à vélo pour arriver au Luxembourg. (Photo Fabrizzio Pizzolante)

Ils ont parcouru 2 800 km à vélo pour arriver au Luxembourg. Ce matin, le réveil a été plutôt brutal pour les cyclistes d’Alternatiba : à peine le café servi, les militants écologistes ont été assaillis par des journalistes !

Logés pour la nuit dans la maison des scouts de Beggen, les militants écologistes partis de Bayonne ont été rejoint par ceux de l’Altertour, partis de Bure en Lorraine. De quoi parle-t-on ? Ces mouvements citoyens sillonnent l’Europe pour médiatiser le problème de l’urgence climatique. «Nous sommes aussi à l’écoute des solutions locales, précise un cycliste d’Alternatiba. Notre parcours est fait de rencontres, d’échanges sur des solutions concrètes.»

A Luxembourg, les militants ont pu échanger avec les membres d’une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (Amap) ainsi qu’une coopérative de fourniture d’électricité renouvelable, basée à Esch, pilotée par Transition minett. Les cyclistes – décidément le petit-déjeuner fût actif ! – ont même reçu la visite de la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. Des interlocuteurs d’Alternatiba ont eu un échange direct avec l’élue.

Les cyclistes ont pu échanger directement avec la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. (Photo HG)

Les cyclistes ont pu échanger directement avec la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. (Photo HG)

Entre sourires de circonstances et sincère plaisir de rencontrer une responsable d’un si haut-niveau, des lignes de convergences ont été dégagées : impératif d’agir bien avant 2020, date butoir de la mise en place des mesures qui seront décidée (ou pas…) pour le climat à la conférence mondiale de Paris, alignement des politiques écologiques et agricoles européenne (doux rêve que caresse Carole Dieschbourg, qui a annoncé une première réunion sur le sujet à l’automne), nécessité de fixer des normes contraignantes sur le climat avec des cycles toujours plus courts de réunion d’un niveau mondiale…

Bref, la ministre a semblé aussi militante que les cyclistes alternatifs, tout en montrant implicitement les limites de sa fonction. Si tout le monde est d’accord sur l’urgence, pourquoi les changements d’envergure se font encore attendre ? Il semblerait que d’autres ministères, des finances notamment, aient un poids bien plus important au niveau européen.

Chez Alternatiba, comme chez Altertour, on annonce de toute façon la couleur : «Quoiqu’il se passe en haut, nous, depuis le fameux sommet raté de Copenhague, nous agissons d’en-bas.» Les citoyens ont les moyens d’agir rappellent-ils, par leur façon de se nourrir (circuits courts de production), de se mouvoir (vélo, covoiturage), d’habiter (choix des isolants écologiques, habitat partagé) et même de consommer (économie du partage, sobriété).

Hubert Gamelon