Contre vents et marées (et surtout en fonction du Covid), le célèbre parc de Bettembourg a parfaitement géré une saison pas comme les autres qui se termine dimanche.
Les restrictions sanitaires et les conditions climatiques pas forcément excellentes n’ont pas empêché le public de se rendre dans le paradis des merveilles du parc de Bettembourg.
Commencée fin mars, la saison au parc a été couronnée de succès, et ce, malgré tous les interdits liés à la pandémie. «Nous avons procédé comme l’année dernière par le biais de réservations en ligne, car notre jauge avait été fixée à 2 000 visiteurs quotidiens, souligne Ruth Herber, responsable du développement touristique et du marketing. Au total, nous avons pu accueillir quelque 225 000 visiteurs, aussi bien du Grand-Duché que de la Grande Région et des Pays-Bas également. Mais il y a eu moins de touristes belges cette année à cause du Covid et des règles édictées dans le Royaume. Les Français et Allemands ne sont pas venus dès le mois de mars non plus, pour des raisons similaires d’ouverture de frontières.»
Au rayon des sacrifices en raison du Covid, le pavillon «Amazonie» (qui accueille des pingouins, serpents, singes, crocodiles, singes, lémuriens, poissons…) a dû rester fermé durant toute la saison, car trop exigu pour permettre le respect des distances physiques et débouchant sur la boutique du parc, elle-même soumise à des restrictions particulières. Il n’y avait donc pas moyen de gérer les sorties des visiteurs à bon escient. Quant au local dédié à l’île de Madagascar il a été, lui, ouvert à partir des vacances estivales seulement, car des étudiants engagés spécifiquement pour cette tâche et à cette période ont pu contrôler les entrées, en laissant entrer dix visiteurs toutes les cinq minutes.
Naissance de deux bébés pandas roux d’Himalaya
Quant à l’ambiance générale au sein du parc – qui emploie autour de 30 saisonniers et 130 personnes de manière fixe, – elle a été marquée par l’obligation du port du masque en début de saison (sauf en terrasse du restaurant). Pour autant, en fin de saison, l’ambiance a été très conviviale, une fois cette restriction assouplie par le gouvernement, dixit Ruth Herber.
Au niveau des nouveautés, le parc a lancé son nouveau train en juin, sponsorisé par les CFL, car l’ancien avait rendu l’âme après de nombreuses années de bons et loyaux services. De plus, une nouvelle aire de jeux, financée par la CMCM a vu le jour. L’attraction sponsorisée par Luxair (sorte de toboggan) est, elle, toujours présente. De manière générale, le Parc Merveilleux tient vivement à remercier ses nombreux sponsors dont la liste exhaustive est bien trop longue pour être mentionnée. Mais tous sont chaleureusement remerciés par la direction du parc pour leurs aides financières, à l’image par exemple d’Enovos qui a notamment sponsorisé une balançoire pour les personnes présentant un handicap ou encore la banque Raiffeisen. Sans oublier les plus «petits» sponsors, la commune de Bettembourg, le ministère du Tourisme et celui de la Famille (par rapport à l’atelier protégé, lire encadré), qui sont toujours à l’écoute. Par ailleurs, de nouveaux enclos ont été mis sur pied, pour accueillir, sur une surface triplée, les kangourous d’Australie. Et l’une des autres nouveautés est une passerelle, autour des enclos, qui relève d’un geste très appréciable de la part de l’entreprise Cactus, ou encore SUDenergie qui a particulièrement soutenu le Parc Merveilleux.
«Nous avons également reçu des paresseux, dès l’année dernière, mais aucun visiteur n’a pu venir les admirer, car le pavillon amazonien était resté fermé au public. Sinon, nous avons également eu la chance de pouvoir vivre, pour la première fois de l’histoire du parc, la naissance de deux bébés femelles pandas roux, originaires de l’Himalaya, lesquelles sont nées le jour de la fête des Mères, le 13 juin.» Soit tout un symbole et une preuve que la nature fait bien les choses. Nila et Rani (ce sont leurs noms) se sont d’ailleurs avérées être la véritable attraction de cette saison. Le Parc Merveilleux a aussi salué la venue au monde d’alpagas, de pingouins, de beaucoup chèvres, d’un âne nain… À l’inverse, le parc a malheureusement connu le décès d’un singe âgé de 35 ans, «et tout le personnel du parc a été triste par rapport à cet évènement, car il y était très attaché».
Parrainages en hausse fulgurante depuis le Covid
Pour ce qui relève des infrastructures, le Parc Merveilleux dispose désormais d’un nouveau local de conte de fées (sorte de maisonnette inspirée de classiques de la littérature, dont les marionnettes s’y trouvant prennent vie sur simple pression d’un bouton, le tout disponible en trois langues), lequel retranscrit la fable dénommée Kouhandel mat der Wiederhex. Le parc dispose donc désormais de 12 locaux de ce type consacrés aux contes de fées. Ce qui ravira, entre autres, les nombreuses classes scolaires qui visitent régulièrement le parc à des fins éducatives et pédagogiques. Quant à la fameuse icône du fameux géant allongé dans la pelouse, il est évidemment toujours présent, soigné et repeint chaque année. Concernant la restauration des visiteurs, le Parc Merveilleux propose dans sa brasserie un menu du jour, mais aussi un self-service, des snacks et des pâtisseries. Dans son restaurant, une carte invite les visiteurs à savourer différents excellents plats. De plus, trois stands-buvettes sont installés dans le parc, pour rassasier les visiteurs de succulents snacks notamment.
Sans transition, pour ce qui concerne les conditions climatiques relativement moroses de la saison écoulée, Ruth Herber tient à souligner que «malgré la pluie, les visiteurs ont répondu présent, au contraire de l’année précédente. Nous avons, par exemple, eu 300 visiteurs en jour de pluie. Nous avons remarqué que les habitudes des visiteurs ont changé après le premier confinement strict». Mais par rapport à la saison prochaine, les responsables du parc se disent «optimistes», en vue d’une normalisation de la situation. Ce qui pourrait être l’occasion idéale (si ce n’est pas déjà fait) de parrainer un animal du parc, possibilité donnée à toute personne intéressée (et à des associations) et évidemment aimante des animaux. «Avant le Covid, nous avions autour de 700 parrainages par an, et depuis la pandémie ce nombre tourne autour de 2 500.» Preuve que les animaux ne sont pas les grands oubliés de cette pandémie! En guise de conclusion, Ruth Herber souligne que le parc tire un bilan positif de sa saison, au vu des restrictions sanitaires. La saison hivernale sera notamment marquée par l’engagement de nouveaux chantiers, la mise en place de filets pour éviter que les oiseaux soient tentés par une potentielle migration, ou encore par la mise à disposition d’une chambre d’hôte pour quatre personnes, dans le cadre de la création d’une dizaine de gîtes en prévision d’Esch 2022. À l’année prochaine !
Claude Damiani
Le parc emploie de nombreuses personnes en situation de handicap
À noter également que le Parc Merveilleux joue un rôle social d’envergure. En effet, il est parfaitement équipé pour accueillir les personnes à besoins spécifiques et les personnes en fauteuil roulant sont donc les bienvenues. Rappelons dans ce contexte que de nombreuses personnes handicapées y travaillent, sous la direction de l’APEMH (association créée en 1967, par des parents d’enfants vivant avec un handicap intellectuel). Quatre-vingt-dix personnes présentant un handicap y ont ainsi un emploi, et 10 sont en apprentissage. Ceux-ci sont intégrés au sein de différentes équipes (travaux en relation avec les animaux, tâches dans la brasserie, ateliers…), qui gèrent le parc au quotidien avec des missions bien précises et sont encadrés par du personnel du parc.