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Le musée national de La Résistance est « toujours d’actualité »


De g. à dr. : Georges Mischo, le président du conseil d’administration du musée national de la Résistance et député-maire d’Esch, Sam Tanson, la ministre de la Culture, et Frank Schroeder, le directeur du musée.

Seule une partie du musée national de la Résistance d’Esch-sur-Alzette sera ouverte l’an prochain dans le cadre d’Esch 2022. Les politiques ont tenu à faire le point, jeudi 14 octobre.

Étapes de la réouverture du musée, nouvelle identité visuelle et projets relatifs à Esch 2022 : le musée national de la Résistance poursuit sa vocation de travail pédagogique pour les jeunes, tout en se préparant à l’année culturelle.

Le message unanimement approuvé est clair. Outre les considérations relatives à la rénovation et aux expositions que le musée tiendra pour Esch 2022, il faut continuer à lutter contre les discriminations raciales et l’antisémitisme en particulier. Malheureusement, plus d’un demi-siècle après la Shoah, nombre d’actes xénophobes et par essence ignobles sont toujours d’actualité.

Sam Tanson : « Laisser des traces durables »

D’où le message de la ministre de la Culture, Sam Tanson, qui va largement en ce sens : « Le gouvernement soutient ce projet financièrement, mais aussi en l’accompagnant. Parce qu’il est essentiel de disposer d’un musée qui reflète non seulement l’Histoire par rapport à ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi par rapport à ce que cela peut signifier aujourd’hui. Il faut se dire que la Résistance est toujours d’actualité, la Résistance pour garantir les droits de l’homme pour tous… Il faut garantir que tout un chacun puisse avoir des droits égaux. »

Et concernant Esch 2022, Sam Tanson joue la carte du mystère, et c’est tout à son honneur : « Le programme sera bientôt dévoilé. Mais ce qui est clair, c’est qu’il y aura deux grands évènements organisés ici, au musée de la Résistance, dans le cadre de l’année culturelle. Et d’ici là, le chantier sera finalisé pour que tout puisse s’ouvrir en 2023. Ce qui est important pour moi, au-delà de l’année culturelle, est qu’on parvienne à laisser beaucoup de traces durables, c’est-à-dire que la culture ait, dans le futur, une place plus forte et davantage ancrée qu’à l’heure actuelle. »

Le nouveau nom et la nouvelle identité visuelle du musée.

Georges Mischo : « Une vitrine nationale »

De son côté, le député-maire d’Esch-sur-Alzette, note que « le musée de la Résistance a toujours été un acteur majeur et, bien entendu, il le sera pour Esch 2022 ».

Georges Mischo voit plus loin encore : « Le musée sera un lieu très important aussi pour notre plan de développement culturel, qui fera une connexion entre 2017 et 2027. Le musée est donc un acteur essentiel pour la réalisation de cette vision future à Esch. »

Revenant sur le retard pris par le projet, le bourgmestre pointe deux causes : « Les travaux ont dû être arrêtés de façon nette pendant presque trois mois en raison du confinement. Et la muséographie n’a pas été disponible dans les temps. » Et il poursuit : « On pourra ouvrir le musée probablement l’an prochain. On table sur février 2022. Ce serait une catastrophe si cela n’était pas le cas. »

Quoi qu’il en soit, selon l’édile, qui préside le conseil d’administration du musée, «les visiteurs locaux d’Esch, qui ne pénètrent pas forcément dans le musée, pourront admirer l’architecture et l’image globale du musée, lesquelles seront achevées endéans un ou deux mois. Car ce musée est une vitrine nationale et j’en suis fier.»

Revenant sur la vocation des lieux, Georges Mischo souligne que «le musée n’évoque pas que la Seconde Guerre mondiale, car il existe toujours des situations dans certains pays où des gens sont battus parce qu’ils sont d’une religion différente ou ont une orientation sexuelle différente… Il existe toujours ce petit feu qui n’est pas éteint, ni en Europe ni ailleurs. Il faut donc continuer à éduquer nos jeunes, mais aussi les moins jeunes, par rapport à ce qui s’est passé entre 1940 et 1945, parce que cette horreur pourrait se reproduire d’un moment à l’autre, que ce soit en Pologne, Hongrie, Syrie, ou Afghanistan.»

Et l’élu d’ajouter : «Esch est une ville multiculturelle et nous n’avons aucun problème avec les réfugiés. Mon message principal est de toujours rappeler ce qui s’est passé (durant la Shoah) afin que cela ne se reproduise plus jamais.

Enfin, George Mischo relève que le quartier Brill, «l’un des quartiers les plus denses et multiculturels du Luxembourg» accueillera beaucoup d’évènements lors de l’année culturelle, «en partenariat avec le musée de la Résistance, mais aussi avec le Théâtre, la Konschthal, le cinéma Ariston, le Conservatoire…» Le bourgmestre l’affirme : «Il s’agira vraiment d’une des plus grandes plateformes pour Esch 2022.»

Le directeur du musée, Frank Schroeder, mise notamment sur la pédagogie en direction des jeunes.

Frank Schroeder : «Deux expositions artistiques»

Selon le directeur du musée, Frank Schroeder, «nous sommes dans une phase de transition, sans produit fini à présenter. Cela étant, des changements importants sont en train de se réaliser. Le premier objectif est de faire une sorte de coupure avec le passé, en se donnant un nouveau nom et une nouvelle identité visuelle. Une nouvelle charte graphique qui va de pair avec la présentation d’un nouvel ouvrage qui aura, je le pense, une très grande importance pour la bibliographie luxembourgeoise. Celui-ci réunit 54 articles au sujet de la Seconde Guerre mondiale et sur la période de l’entre-deux-guerres et de l’après-guerre.»

Le directeur se veut optimiste à propos de la réouverture du musée : «Nous allons rouvrir une partie du musée pour l’ouverture d’Esch 2022, avec deux expositions artistiques. Nous avons aussi des projets annexes dans le cadre desquels on travaille avec des écoles, des maisons de jeunes, des clubs de seniors, des foyers de réfugiés, et cela, aussi bien au Luxembourg que de l’autre côté de la frontière. Et nous avons pris la décision d’ouvrir pour une exposition historique permanente sur la Seconde Guerre mondiale seulement en février 2023, après la fin d’Esch 2022.»

Claude Damiani