Le Mullerthal recalé à l’Unesco : les raisons d’un échec

Le parc naturel n’a pas obtenu le label Unesco Global Geoparks. Le jury a toutefois donné quelques conseils aux responsables du parc en vue d’une nouvelle candidature.

La réponse a été rendue mardi, et elle est négative. Le label Unesco Global Geoparks ne sera pas attribué au parc naturel du Mullerthal. Deux experts de l’Unesco avaient visité en juillet 2018 la région afin d’évaluer le dossier de candidature et ont fait état de leur décision cette semaine.

Une nouvelle que déplore le député déi gréng Roberto Traversini. «C’est vraiment dommage, mais cela démontre qu’il n’est pas si facile d’obtenir des labels et que derrière chaque label, il y a des équipes qui travaillent dur», dit-il.

Le label récompense et protège les plus beaux sites géologiques du monde, mais pour son attribution, le jury ne se concentre pas uniquement sur les aspects géologiques et scientifiques, pour lesquels «toutes les conditions étaient parfaitement remplies», assure Simone Beck, la présidente de la Commission nationale pour la coopération avec l’Unesco.

Importance de la sensibilisation

Le label est attribué aux «espaces géographiques unifiés, où les sites et paysages de portée géologique internationale sont gérés selon un concept global de protection, d’éducation et de développement durable», peut-on lire sur le site internet de l’Unesco.

Le géoparc mondial Unesco doit «démontrer l’importance internationale de son patrimoine géologique», mais aussi «explorer, développer et célébrer les liens entre cet héritage géologique et tous les autres aspects du patrimoine naturel, culturel et immatériel. Il s’agit de reconnecter l’humanité à tous les niveaux de la planète», lit-on encore.

Le volet «sensibilisation du public» est donc un critère important et c’est entre autres sur ce point que le jury a fait des recommandations aux responsables du Natur- & Geopark Mëllerdall. Il les incite à encourager «une plus grande implication de la population et une plus grande sensibilisation du public en général», lit-on dans le communiqué.

L’autre point sur lequel le jury a insisté dans son rapport, c’est l’importance d’une «étroite collaboration avec d’autres Unesco Global Geoparks et du travail en réseau». «Cela permet ainsi de voir comment cela fonctionne ailleurs», explique Simone Beck.

Favoriser « la participation citoyenne »

D’après elle, «les responsables du parc peuvent décider de réitérer la candidature et le faire dès à présent ou attendre, mais c’est à eux de trancher». Elle ajoute : «On ne peut que les encourager à le faire, lorsqu’ils auront pu appliquer les conseils émis par le jury».

Comment faire ? Roberto Traversini a un avis sur la question : «En initiant des débats, en favorisant la participation citoyenne, en impliquant la population dans les réunions préparatoires.» Le député l’assure : «Lorsque l’on se sent impliqué dans un projet, on s’y intéresse davantage et on en fait la promotion.»

Une chose est sûre selon Simone Beck : «Il faut que les différents acteurs se réunissent et décident d’un plan d’action.»

Sarah Melis