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Le Mois du respect s’ouvre avec une récompense à Dudelange 


Le président de l’ECCAR remettant le prix à Thomas Steinmann (à g.) et au bourgmestre Dan Biancalana (à dr.). (Photo : alain rischard)

Dudelange a lancé ce mardi la 3e édition du Mois du respect, une initiative pour le vivre-ensemble qui lui vaut un prix européen.

Lancé en 2021, le Mois du respect a su s’imposer en quelques années comme l’un des évènements phares de la vie socio-culturelle à Dudelange.

Ciné-débats, tables rondes, expositions, ateliers participatifs, concerts, formations, jeux : tous les deux ans, il aborde diverses problématiques liées au vivre-ensemble à travers une foule d’animations locales destinées au grand public.

Surprise, cette troisième édition s’est ouverte hier avec une récompense européenne : le président du réseau ECCAR (European Coalition of Cities Against Racism) dont Dudelange fait partie depuis 2009, a remis un prix à l’équipe communale et ses partenaires pour les efforts fournis dans la lutte contre le racisme et les discriminations.

«Les 188 villes membres d’ECCAR ont le courage de reconnaître qu’il y a des problèmes sur leur territoire et s’engagent, là où d’autres se réfugient dans le déni», souligne Benedetto Zacchiroli.

Respect et sentiment d’appartenance

«Le respect et le sentiment d’appartenance à une communauté : voilà ce qu’on doit instiller chez les jeunes, afin qu’ils défendent à leur tour ces valeurs dans un monde qui fait exactement le contraire. Ce Mois du respect est la meilleure façon d’y arriver.»

Une véritable fierté pour le bourgmestre socialiste Dan Biancalana, qui voit dans cet award la reconnaissance d’une politique tournée, de longue date, vers la cohésion sociale et l’inclusion.

«On a un rôle à jouer»

«On sait que le racisme structurel existe au Luxembourg, ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais des études européennes et nationales menées ces dernières années. En tant que commune, nous avons un rôle clé à jouer au niveau de l’information et de la prévention.»

Il rappelle au passage la promesse d’un plan d’action contre le racisme inscrite dans l’accord de coalition gouvernemental : «Attendu fin 2024, il a été repoussé à fin 2025. En attendant des mesures d’envergure nationales, on prend les devants en agissant au niveau local», martèle-t-il, prônant la tolérance zéro.

Jusqu'au 14 juin, une vingtaine d'événements sont prévus. (Photo : alain rischard)

Si la dernière édition du Mois du respect en 2023 explorait le langage et les façons de se parler, cette année, ce sont les apparences qui seront décortiquées au fil d’une vingtaine d’activités gratuites ces prochaines semaines.

«On a tendance à juger les gens sans les connaître, sans savoir quel est leur vécu. Ces préjugés sont nombreux, et on voulait les dépasser, en allant au-delà de ce qu’on voit», explique Thomas Steinmann, membre d’Inter-Actions.

Un travail de terrain

L’événement vient ainsi compléter le travail de terrain mené au quotidien par l’association, via le service Ensemble à Dudelange.

«C’est un espace d’écoute et de lutte contre les discriminations. On crée des ponts entre les différentes communautés dans les quartiers. Avec le Mois du respect, on sème les graines d’un changement durable», sourit-il.

Riche et conçu pour tous les publics, le programme balaye des concepts aussi variés que :

  • la santé mentale,
  • le féminisme,
  • le combat contre le racisme,
  • les maladies psychiatriques,
  • l’insécurité,
  • la représentation du handicap,
  • la religion,
  • les droits de l’enfant,
  • les parcours masculins,
  • la périménopause
  • ou la compréhension des neurodivergences.

Nouveau récit pour la périménopause

Ces derniers thèmes étant rarement abordés dans cette forme ouverte au grand public. Le 19 mai, la table-ronde «Moustache Gracias» réunira des expertes autour de cette période sensible qu’est la périménopause, avec un objectif de sensibilisation.

«Tous ces changements dans le corps ne sont pas faciles à traverser et sont invisibles, c’est aussi valable pour l’andropause. D’où l’importance d’en parler», poursuit Thomas Steinmann.

Comprendre son enfant 

Idem pour la conférence prévue le 24 mai, «Comment accompagner mon enfant neurodivergent?», qui fournira des pistes de solutions aux parents confrontés au TDAH, à l’autisme ou aux troubles dys.

Parmi les autres temps forts, retenons la projection du documentaire Tell them about us au CNA le 21 mai, un film dressant le portrait d’adolescentes entre culture, amitié et quête de soi, suivie d’une discussion avec la réalisatrice.

Ou cette série de cinq rencontres multilingues incitant les femmes à venir partager leurs forces et leurs rêves. Retrouvez le programme complet et les modalités d’inscription aux activités sur le site web de l’événement.