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Le Méco dit non au contournement de Bascharage


Le Mouvement écologique de la région Sud estime qu'il existe plus d'une vingtaine de mesures pour éviterla construction du contournement de Bascharage. (photo Tania Feller)

Le gouvernement devrait se prononcer sur le contournement de Bascharage le 22 juillet. Pour le moment, quatre variantes sont sur la table. Opposé au contournement, le Mouvement écologique (Méco) propose une cinquième variante, la «0 +», qui permettrait selon lui de réduire le trafic et d’améliorer la qualité de l’air sans détruire une partie de la zone Natura 2000.

Le 27  juin, le conseil communal de Käerjeng a indiqué, dans son avis sur le projet de contournement de la commune, sa préférence pour la variante  2. Le 4  juillet, le conseil communal de Sanem s’est prononcé en faveur de la variante  0. Aucune de ces deux variante, ni les variantes 1 et 3 (voir les quatre variantes dans le détail ci-dessous), ne satisfont les membres du Mouvement écologique (Méco) du Sud, qui disent «non au contournement!»

« Au XXI e siècle, on ne résout pas des problèmes avec des recettes du XX e  siècle , estime le président de la section Sud du Méco, Francis Hengen. Ce n’est donc pas en construisant une nouvelle route qu’on réduit le trafic et la pollution. »

Le plaidoyer des membres du Méco est clair. Les variantes 1, 2 et 3, qui valident la construction d’un contournement, ne doivent pas être choisies. « D’un point de vue financier tout d’abord, elles coûteraient entre 56 et 87  millions d’euros, voire 100  millions d’euros en définitive , avance Francis Hengen. Et au niveau environnemental, elles seraient dévastatrices. La variante  2, choisie par Bascharage, passe dans une zone Natura 2000. On devrait détruire environ huit  hectares de forêts pour construire le contournement. Sans oublier qu’il faudra demander l’autorisation à la Commission européenne pour mettre en œuvre cette variante. Et pour qu’une zone Natura 2000 soit déclassée, il faut « des raisons impératives d’intérêt public majeur ». Selon nous, ce n’est pas le cas. Il existe d’autres solutions. »

Un moratoire demandé

La solution du Méco se nomme  : la variante  0  +. « Nous proposons quelque 25  mesures qu’on peut mettre en œuvre tout de suite sans construire une nouvelle route », affirme Francis Hengen. Dans le plaidoyer du Méco figurent   : la mise en place d’un concept de mobilité transfrontalière, la construction de P  &  R à la gare de Bascharage, à Rodange, Stockem (Belgique), la mise en place de feux intelligents sur l’avenue de Luxembourg, des couloirs de bus sur toute l’avenue, l’utilisation de bus hybrides qui rouleraient à l’électrique dans la commune, l’augmentation de la cadence de bus entre la gare et la ZAE Robert Steichen, une zone  30 au niveau de la brasserie…

« Ces mesures permettront de réduire le trafic et d’améliorer la qualité de l’air (NDLR  : qui est actuellement au-dessus des normes admises par l’Union européenne), estime le président du Méco Sud. Nous demandons un moratoire sur le contournement et la mise en place de toutes ces mesures, qui coûteraient beaucoup moins cher que la construction d’une nouvelle route. » Le Méco sera-t-il entendu par le gouvernement?

Guillaume Chassaing

Réponse «le 22 juillet»

Il reste, a priori, trois Conseils de gouvernement avant les vacances d’été des ministres (le dernier aura lieu le 29  juillet). Selon un porte-parole du ministère du Développement durable et des Infrastrucures, « François Bausch est actuellement en train d’étudier les différents avis issus des enquêtes publiques sur le contournement réalisées dans les communes ».

Et le ministre du Développement durable et des Infrastructures devrait « livrer ses conclusions au gouvernement lors du Conseil du 22  juillet. La variante sera donc choisie par le gouvernement à ce moment-là. »

Les quatre variantes dans le détail

Fin avril, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, s’est rendu à Sanem et Bascharage afin de présenter aux résidents les quatre variantes sur la table pour le projet de contournement de Bascharage.

Variante  0   : elle consiste en des aménagements de l’avenue de Luxembourg, à savoir la création du P&R Rodange et de celui de Bascharage et la priorisation des bus dans la traversée de Bascharage.

Variante  1   «Zämerbësch» (Sud)   : d’une longueur totale d’environ 4  100 m, elle se connecte à la collectrice du sud A13 au lieu-dit Märtesbierg dans la zone protégée Dreckwiss. Elle continue ensuite au sud du Bobësch, passe par un tunnel sous le CR110 et entre dans le massif forestier Zämerbësch qu’elle parcourt sur quelque 500  m. Puis la route continue parallèlement à la voie ferrée Pétange-Luxembourg avant de passer au-dessus de cette dernière au lieu-dit Staarkerd. Elle se prolonge ensuite vers le nord, à l’est de la forêt Bommel, avant de se connecter à la route nationale N5. Cette variante comporte cinq ouvrages d’art principaux et différents bassins de rétention.

Le tracé de la variante  1 passe à 40  % sur des propriétés privées et à 60  % sur le domaine public.

La variante  2  «Bobësch» (Centre) se connecte à la collectrice du sud A13 un peu plus au nord que la variante  1. Ensuite, elle continue direction nord-est pour passer au-dessus de la piste cyclable et entrer dans le massif forestier Bobësch. La route parcourt cette forêt sur toute sa longueur avant de passer le CR110 (par tranchée couverte ou passage supérieur). Puis elle continue parallèlement à la voie de chemin de fer en limite nord du Zämerbësch, avant de se retrouver pratiquement sur le même tracé que la variante  1 jusqu’à la connexion avec la N5. La variante  2 a une longueur totale d’environ 4  200  m et comporte cinq ouvrages d’art principaux et différents bassins de rétention.

Le tracé de la variante 2 passe à 12  % sur des propriétés privées et à 88  % sur le domaine public.

La variante  3 «ZAE» (Nord) se connecte à la collectrice du sud A13 au même endroit que la variante  2, puis elle tourne en direction du nord et passe entre les forêts Kuesselt et Bobësch et sous la voie ferrée. La route continue en direction du nord-est et, au lieu-dit Angersaak, entre dans un tunnel pour passer en dessous du boulevard J.-F. Kennedy (CR110) et continuer en direction de la zone d’activité économique qu’elle longe au sud. Finalement, elle tourne au nord au lieu-dit Mudderwiss où elle retrouve plus ou moins le même tracé que les variantes  1 et 2. Cette variante de quelque 4  600  m comporte huit ouvrages d’art et différents bassins de rétention.

Le tracé de la variante  3 passe à 44  % sur des propriétés privées et à 56  % sur le domaine public.

26 000 voitures par jour

Une étude de trafic réalisée par les soins de l’administration communale de Bascharage en 2011 a relevé que 23 000 voitures traversent quotidiennement l’avenue de Luxembourg, sans oublier les quelque 1 500 camions et autobus.

D’après les études réalisées par l’administration des Ponts et Chaussées, l’augmentation du trafic est de 3 à 5 % par an, de sorte qu’on estime le trafic actuel à quelque 26 000 voitures par jour ouvrable non férié.