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Le Lëtzebuerger Konschtpräis pour Marc Henri Reckinger


Marc Henri Reckinger s’est vu décerné le prix à l’unanimité.  (Photo : tpc)

Marc Henri Reckinger a été choisi par le jury à l’unanimité. L’artiste a favorisé le développement et l’évolution de la scène artistique du Luxembourg et au-delà.

La ministre de la Culture, Sam Tanson, a félicité hier l’artiste Marc Henri Reckinger, qui a été désigné comme lauréat du Lëtzebuerger Konschtpräis 2024 par le jury à l’unanimité. «Avec Marc Henri Reckinger, nous honorons un artiste, un homme, une carrière, une vie dédiée à l’art et à l’engagement social», a estimé la ministre par voie de communiqué. Elle poursuit : «À toute époque, il reste important de garder un esprit à la fois ouvert, tolérant et critique vis-à-vis du monde qui nous entoure et des défis qu’apporte une société démocratique et plurielle, et l’œuvre résolument contemporaine de ce grand artiste nous incite à la réflexion, tout en figurant comme appel à l’action. Le travail et l’engagement de Marc Henri Reckinger forment des éléments essentiels et contributifs au dialogue social et ont de surcroît le mérite d’avoir durablement et manifestement favorisé le développement et l’évolution de la scène artistique du Luxembourg et au-delà.»

Tout comme Berthe Lutgen, lauréate du premier Konschtpräis en 2022, Marc Henri Reckinger fait partie de la génération d’artistes qui sont à l’origine d’un renouveau de la vie artistique au Luxembourg pendant les années 60. Élève de Roger Castel, l’un des principaux représentants de l’École de Paris d’après-guerre, il abandonne très tôt la peinture abstraite pour devenir l’initiateur et le cofondateur des Granges de Consdorf et de l’Arbeitsgruppe Kunst (rebaptisé ensuite Initiative 69), les deux principaux mouvements artistiques contestataires de la fin des années 60 et du début des années 70. Il est aussi l’un des tout premiers à exposer au Luxembourg des œuvres inspirées du pop art, du hard-edge et de l’art conceptuel et à faire connaître ces courants artistiques au Grand-Duché. Après un passage en politique, il revient à la fin des années 70 à la peinture se tournant d’abord vers le réalisme socialiste qui lui permet de créer des œuvres critiques dans lesquelles il condamne les injustices sociales et les politiques de répression dans le monde, puis vers le cubisme, l’un des courants artistiques qui, selon lui, a le plus contribué à révolutionner les arts plastiques au siècle dernier.