Le label «Réserve de biosphère» décerné à la région Sud donne le coup d’envoi d’«une nouvelle aventure».
C’est officiel depuis mercredi midi : l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a entériné lors du 32e Conseil international de coordination du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) la candidature luxembourgeoise «Minett Unesco Biosphere» des onze communes du syndicat intercommunal Pro-Sud dans le cadre du programme MAB «Man and the Biosphere».
La région Sud se voit ainsi décerner le label «Réserve de biosphère» par l’Unesco. Une grande première au Luxembourg! Comme Simone Beck, la présidente de la Commission luxembourgeoise pour la coopération avec l’Unesco, qui a fait part de «(sa) joie, (son) bonheur et (sa) satisfaction», la coordinatrice du dossier de candidature, Gaëlle Tavernier, se dit également «très heureuse» de cette labellisation Unesco de la région Sud.
«C’est la concrétisation de deux ans de travail sur la candidature, poursuit-elle. Mais cela ne fait que commencer et ce label donne le coup d’envoi d’un projet régional. Il nous permet d’avoir un projet régional et une vision régionale» pour le Sud et plus particulièrement les onze communes membres du syndicat Pro-Sud (Bettembourg, Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Käerjeng, Kayl, Mondercange, Pétange, Rumelange, Sanem et Schifflange), qui concentrent quelque 118 000 habitants sur 200 km2.
Forgé par son passé minier et industriel, le sud du Luxembourg a connu de profondes mutations ces trente dernières années. Fier de son passé, il est parvenu à se réinventer, à poser des choix pertinents de reconversion et à devenir une terre où innovation, développement économique et démarches respectueuses de la diversité biologique et culturelle du territoire sont conjugués avec équilibre et durabilité. Pour la région, dont 30 % du territoire se compose de réserves naturelles, l’obtention de ce label est avant tout une belle reconnaissance. Et «une opportunité», avance Gaëlle Tavernier. «Ce label va apporter de la lumière sur la région, estime la coordinatrice du projet. Il va attirer un tourisme sensibilisé à la préservation de l’environnement.»
Un focus sur les jeunes
Outre la renommée internationale que ce label va octroyer à la région Sud, il va aussi créer une émulation sur le territoire. «Notre candidature a abouti parce que nous avons travaillé tous ensemble à tous les niveaux avec de nombreux partenaires comme les communes, le ministère de l’Aménagement du territoire, le ministère de la Culture, le ministère de l’Environnement, l’ORT, le Centre national de la culture industrielle (CNCI), etc., avance Gaëlle Tavernier. Nous allons poursuivre ce processus de cocréations et également impliquer encore plus les citoyens en créant une communauté auprès des citoyens.»
Les citoyens de la région Sud vont d’ailleurs contribuer au premier projet qui sera labellisé «Minett Unesco Biosphere». En effet, le Liser va mener une enquête auprès de 10 000 ménages de la région afin de mieux connaître les besoins et les attentes des résidents concernant les produits locaux et les circuits courts pour développer au cours du deuxième semestre 2021 un plan d’action.
Le projet des gîtes «Minett Trail» est sur les rails depuis plusieurs mois déjà et devrait se concrétiser pour Esch 2022, capitale européenne de la culture. Une grande campagne autour des Journées de la biodiversité est aussi prévue en juin avec le LIST et le musée national d’Histoire naturelle auprès des classes fondamentales.
«Nous allons également travailler pour développer l’éducation au développement durable, indique Gaëlle Tavernier. On pense notamment à mettre en place des ateliers mêlant deux domaines, comme par exemple les arts et les sciences. On voudrait créer un Nature Lab, créer des ponts avec l’Observatoire de la biodiversité… Beaucoup de nos projets seront à destination des jeunes. Et tous auront pour but de faire cohabiter l’homme et son environnement afin d’œuvrer pour un développement économique durable en protégeant les espaces naturels, la biodiversité, les écosystèmes et les paysages. C’est le début d’une nouvelle aventure.»
Guillaume Chassaing
Plus d’informations sur mub.minett-biosphere.lu