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Le Grand-Duc face à l’histoire


Le Grand-Duc Henri a écouté avec un grand intérêt les explications sur la Magna Carta, délivréespar Chris Pullin (à g.), le chanoine de la cathédrale de Hereford (Royaume-Uni). (Photo : François Aussems)

Concédée il y a 800 ans par le roi d’Angleterre Jean sans Terre, la Magna Carta est reconnue comme étant l’ancêtre de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le 15 juin 1215, le roi d’Angleterre Jean sans Terre conclut un pacte avec un groupe de barons en révolte : la Magna Carta. Cet accord de 63 articles porte sur des questions de fiscalité, de droits féodaux et de justice. Il sera révisé en 1216, 1217 et 1225. Et au fil des siècles, cette charte va devenir l’ancêtre reconnu de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies de 1948.

Dans le cadre des festivités de son 800 e anniversaire, la Magna Carta vient de passer la semaine à la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg. Accompagné par le président de la Cour de justice de l’UE, Koen Lenaerts, le juge luxembourgeois auprès de la cour, François Biltgen, et le président du Tribunal de l’UE, Marc Jeager, le Grand-Duc Henri est venu lire et admirer le document faisant partie de l’histoire. Pendant une demi-heure, le souverain a écouté avec un grand intérêt les explications du chanoine de la cathédrale de Hereford (Royaume-Uni), Chris Pullin, sur la Grande Charte (exemplaire de 1216), écrite sur une peau de mouton, et le King’s Writ (lettre royale) de Jean sans Terre, demandant aux barons l’application du texte.

« La Magna Carta est la base de nos idées de respect des individus, de droits de l’homme et de la démocratie , affirme l’ambassadeur du Royaume-Uni au Luxembourg, Alice Walpole. Il y a un article que je connais par cœur en latin et en anglais : « À personne, on ne vendra, ne niera, ne tardera son accès à la justice. » C’est toujours valable aujourd’hui. »

François Biltgen ne dit pas le contraire. « La Magna Carta est la première manifestation de l’État de droit, de la nécessité de justice , souligne le juge luxembourgeois. C’est un beau symbole qu’elle soit exposée, ici, au cœur de la justice européenne. »

Un tour du monde, puis du repos

Au cours de sa semaine de présence au Grand-Duché, la Magna carta a été vue par « environ 1 000 personnes , dit Alice Walpole. Plusieurs écoles sont venues. Beaucoup d’élèves m’ont impressionnée par leurs connaissances sur la Grande Charte. »

La Cour de justice de l’Union européenne était la deuxième étape du tour du monde de la Magna Carta. Avant de séjourner cette semaine à Luxembourg, la Grande Charte était à New York, lors de la 70 e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Ce samedi, elle prend la direction de la Chine où elle sera exposée à Shanghai ou encore Pékin. Singapour sera la quatrième étape. Elle terminera, fin novembre, son tour du monde à Malte, où elle accompagnera la visite officielle de la reine Elizabeth II, dans le cadre de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth.

Après ce périple, la Magna Carta « va se reposer , dit Alice Walpole. Pendant un an, elle va rester dans le noir. »

Guillaume Chassaing