Accueil | Luxembourg | Le glyphosate aux oubliettes chez les vignerons indépendants

Le glyphosate aux oubliettes chez les vignerons indépendants


Dans les fortes pentes, l'utilisation des chenilles est de rigueur. (photo Erwan Nonet)

Les vignerons viennent d’acheter 14 machines qui leur permettent de se passer complètement de glyphosate.

Les vignerons indépendants sont en train de livrer une belle leçon : on peut tout à fait travailler la vigne sans utiliser la moindre goutte d’herbicide. Mais pour remplacer le glyphosate, il faut investir dans des machines qui permettent de désherber mécaniquement et plus chimiquement. Une gageure, puisque les herbicides étaient uniquement utilisés entre les ceps, pour éviter que les herbes grimpent jusqu’aux feuilles et aux grappes.

Depuis que la Commission européenne a affirmé son souhait d’une agriculture sans glyphosate dans un futur proche, les fabricants de machines agricoles ont mis les bouchées doubles pour proposer aux vignerons des solutions alternatives. Aujourd’hui, au moins une quinzaine de marques vendent des produits de ce type.

12 500 euros la machine

C’est l’année dernière, lors d’un salon à Karlsruhe, que le président de l’organisation des vignerons indépendants, Ern Schumacher (domaine Schumacher-Lethal, à Wormeldange), a contacté un fabricant – la marque italienne Stocker – qui présentait une solution qui lui a tapé dans l’œil. «Ils ont accepté de venir chez nous en janvier pour voir les caractéristiques de nos vignes et observer notre façon de travailler», explique-t-il.

À la suite de ce séjour, la firme a créé un prototype spécialement calibré pour la Moselle luxembourgeoise (largeur des vignes, inclinaison des pentes…) et les vignerons ont été convaincus. À tel point qu’ils en ont commandé 14, qui sont arrivées dans les domaines en début d’année. Et tous les vignerons qui ont investi les 12 500 euros (sans le tracteur ou les chenilles) sont satisfaits des performances de l’engin. D’autant que l’État met la main à la poche en subventionnant ces appareils à hauteur de 20% et en allouant une prime à chaque hectare cultivé sans glyphosate (350 euros pour les vignobles plats et 550 pour ceux en pente).

«Ces machines sont très faciles à utiliser et très efficaces», se félicite Armand Schmit (domaine Schmit-Fohl, à Ahn). L’appareil fait tourner des fils de nylon qui viennent faucher l’herbe, sans abîmer les ceps. Pour ces vignerons, le glyphosate est définitivement rangé dans les tiroirs de l’Histoire !

Erwan Nonet