Cette maladie hivernale avait un peu disparu pendant la pandémie de Covid-19, mais depuis elle a bien réapparu.

Parler de grippe en plein été peut sembler incongru, pourtant c’est le moment idéal pour se pencher sur l’évolution de cette maladie. En tout cas, c’est ce qu’estime le député Mars Di Bartolomeo, qui a demandé à la ministre de la Santé, Martine Deprez, de lui fournir quelques données sur ce thème.

La ministre est remontée jusqu’aux années covid. Au Luxembourg, comme dans les pays voisins, l’activité grippale a été fortement perturbée par la pandémie de Covid-19. L’hiver 2020/2021, marqué par les mesures sanitaires, avait vu le nombre de cas chuter à un niveau bas. «Pendant les mesures d’hygiène et de distanciation, le nombre de cas était inhabituellement faible», souligne la ministre, dans sa réponse parlementaire.

Depuis, le virus a retrouvé toute sa vigueur. Les hivers 2022/2023 et 2023/2024 ont enregistré des pics comparables à ceux d’avant la crise sanitaire, et pendant «l’hiver 2024/25, davantage de cas ont été déclarés que lors des trois hivers précédents», note la ministre. Sur le graphique fourni dans la réponse, et qui retrace les cas de 2021 à 2025, on peut bien mesurer les fluctuations : après une quasi-absence lors du covid, le pays a connu plusieurs vagues intenses, dépassant parfois les 2 000 cas par semaine.

«En ce qui concerne la couverture vaccinale contre la grippe, le Luxembourg, avec environ 42 %, se situe au niveau de la moyenne européenne », détaille Martine Deprez. Si en 2024, quelque 42 % des personnes âgées de plus de 65 ans ont reçu le vaccin contre la grippe, ce taux est inférieur à la Belgique (57 %) et à la France (54 %), mais proche de l’Allemagne, où la couverture s’élevait à 39 % en 2019/2020.

Côté vaccin, la ministre précise que la situation n’évolue pas : «La couverture vaccinale contre la grippe est stable depuis 2012.» Autrement dit, malgré les campagnes de sensibilisation, la proportion de personnes vaccinées n’a pas progressé depuis une douzaine d’années. Ne devrait-on pas autoriser, en plus des médecins, les pharmaciens à administrer ce vaccin, interroge Mars Di Bartolomeo. Cela se pratique dans d’autres pays, ajoute-t-il, et ils ont déjà fait leurs preuves pendant la crise du covid.  «À court terme, il n’est pas prévu de rendre la vaccination accessible à d’autres professions, comme les pharmaciens», tranche Martine Deprez.