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Le coup de boost de l’école publique au Luxembourg


L'an prochain, dans la capitale, 4 950 écoliers seront pris en charge. (Photo : Archives LQ)

Plus d’intégration, plus de prévention, plus de services : l’échevine à l’éducation a annoncé, vendredi, les mesures scolaires pour la prochaine rentrée. Pour Colette Mart, l’école publique doit conserver une vraie dynamique de qualité de service, avec la concurrence du privé en toile de fond.

Quoi de neuf dans les écoles? L’année est sur le point de se terminer qu’il faut déjà penser à la prochaine rentrée. Combien d’élèves en plus? Où les recevoir, pour quels travaux? «Il y a quand même plus intéressant que ces chiffres», balaye Colette Mart, l’échevine à l’éducation de la Ville. D’autant que dans la capitale, les prévisions ne donnent pas le tournis : une centaine d’écoliers en plus l’an prochain, «soit 4 950 élèves à gérer». Le Kirchberg et Cessange enregistrent les plus fortes demandes. Un projet d’agrandissement de l’école de Cessange est par conséquent prévu.

La vraie dynamique est ailleurs. Différentes mesures vont renforcer deux socles de l’école publique, «tout en maintenant un haut niveau de services» : l’intégration et la prévention sociale.

Intégration

«L’école publique a toujours favorisé l’intégration», insiste Colette Mart. La grille de lecture, ici, n’est pas que sociale. «De nombreux élèves peuvent se retrouver isolés pour d’autres raisons.» Ainsi des dyslexiques, dont le trouble de la lecture perturbe l’apprentissage. Ou des enfants porteurs d’une maladie chronique (asthme, diabète, etc.) qui peut gêner la scolarité. Dans ces deux cas, des dispositifs d’accompagnement renforcés vont être mis en place. «Pour la dyslexie, il s’agira principalement d’améliorer la détection des problèmes et, en aval, des modules de soutien.» Pour les maladies chroniques, ce sont les professeurs qui vont bénéficier du nouveau dispositif. Parfois perdus dans les limites médicales, ils vont bénéficier d’un nouveau lien avec le médecin scolaire. Les élèves seront de leur côté suivis individuellement.

Dans le volet de l’intégration, dans un registre plus classique, notons que la Ville a choisi de placer les enfants de réfugiés dans le cursus normal. Ils seront intégrés directement dans les écoles (Gare, Merl, etc.), par petits groupes, avec un suivi plus poussé. Mais à la même enseigne que tout le monde : «welcome»!

Prévention sociale

Le professeur est le premier contact avec le monde extérieur à la famille, au quartier, aux camarades. Fort de ce constat, la Ville va proposer une cellule de conseil «enfants en détresse». En clair, une chaîne qui relie tous les acteurs de la protection de l’enfant, du professeur au procureur. L’accent est particulièrement mis sur la ligne de conduite à tenir lors des maltraitances diverses. «Ce n’est pas évident, quand on est professeur, de savoir à quel moment il faut intervenir… Simple soupçon? Danger réel? Le nouveau dispositif donnera des consignes très précises.»

Haute qualité de service

Colette Mart le concède : l’école publique est de plus en plus concurrencée par le privé en Ville. «Il ne s’agit pas de dénigrer le privé, précise-t-elle. À nous de prouver que le public est formateur pour la jeunesse.» Ainsi, deux dispositifs novateurs vont être mis en place, en plus de l’accès au foyer scolaire avant quatre ans : la classe surdouée et l’école en forêt. Dans le premier volet, «il ne s’agit pas de mettre les surdoués ensemble toute l’année. Mais de les faire se rencontrer une fois par semaine.» L’idée? Briser l’ennui qui peut naître d’une position trop facile de bon élève. «Des tests très sérieux seront passés», insiste Colette Mart.

La deuxième nouveauté pourra surprendre. La Ville veut tester une école en pleine nature pour les petits du précoce, dans la forêt de Dommeldange. «Au lieu de jouer avec des modules traditionnels, ils joueront avec l’environnement naturel», explique l’échevine. Des progrès impressionnants sont visiblement observés en Allemagne, sur la motricité par exemple.

Hubert Gamelon