L’association Amiavy recueille des chiens qui ont servi de cobayes dans des laboratoires, mais la crise sanitaire rend sa mission très compliquée. L’ASBL lance un appel aux dons.
Parmi ses missions, l’ASBL de Lucia Pereira récupère des chiens, notamment de la race beagle, qui ont servi de cobayes dans des laboratoires à des fins de tests pour les industries pharmaceutique et cosmétique, entre autres, avant de les placer dans des familles d‘accueil au Luxembourg pour les réhabiliter. Mais la pandémie a rendu cette tâche très difficile, notamment en raison des restrictions de déplacement hors des frontières du Grand-Duché. «Les derniers chiens de laboratoire que nous sommes allés chercher du côté de Paris, c’était au mois de novembre 2019. Neuf chiens de la race beagle ont ensuite pu être placés au Luxembourg. Depuis 2018, nous avons récupéré une quarantaine de beagles. Mais notre travail a été fortement entravé à cause des restrictions liées au Covid-19 et par le fait que le laboratoire avec qui nous étions en contact a fermé son département reproduction. Les chiens que nous allions chercher étaient en effet utilisés pour des tests liés à la reproduction humaine», explique Lucia Pereira, d’Amiavy.
Besoin de dons et de familles d’accueil
À l’heure actuelle, l’association a besoin de dons, surtout financiers. Elle en appelle donc à la générosité des gens. «Financièrement, c’est dur pour nous. Nous avons besoin de toujours plus d’aides. Nous recevons toujours des dons, mais à cause de la pandémie, nous n’avons par exemple pas pu organiser nos fêtes d’été et de Noël, au cours desquelles nous récoltons de l’argent pour aider les animaux», déplore Lucia Pereira, dont l’ASBL travaille uniquement avec des bénévoles : «Nous sommes tous des bénévoles qui avons un emploi à côté.»
De plus, l’association est à la recherche de familles d’accueil, car elle est actuellement en négociation avec un laboratoire situé à l’étranger afin de recevoir des chiens en début d’année prochaine : «Il faudra ensuite les placer, et pour cela, nous avons besoin de familles d’accueil», indique Lucia Pereira. Un second appel, à destination de familles d’accueil définitives, est donc lancé. Cela dit, Amiavy place également des chiens qui ne sont pas forcément passés par un laboratoire. L’association s’est vu dernièrement confier trois chiens, un beagle, un bulldog français et un bâtard originaires du Luxembourg, «car ils ont des troubles du comportement». Mais tout cela entraîne des frais, explique Lucia Pereira : «On doit donc travailler avec un éducateur canin et ce n’est pas gratuit… S’ils sont actuellement dans des familles d’accueil, il faut qu’on leur trouve des familles définitives. Notre appel aux dons entre aussi dans ce cadre-là, car pour tous les animaux que nous recueillons, tous les frais, notamment vétérinaires, sont à notre charge jusqu’à la signature du contrat d’adoption. Sans oublier que notre association vient aussi en aide à des chiens de rue au Portugal, en Espagne, ou encore en Bulgarie et que nous soutenons un refuge à l’étranger, également.»
Claude Damiani
Faire un don (Amiavy ASBL) : BCEELULL LU57 0019 3155 9088 4000
«Au revoir, Louchen»
Lucia Pereira avait elle-même recueilli une femelle beagle qui avait «travaillé» pendant pratiquement dix ans dans un laboratoire de tests au service des humains. Mais sa chienne, qui répondait au doux nom de Louchen (photo ci-dessus), est morte la semaine passée. Afin de sensibiliser les gens à l’adoption de chiens cobayes et pour rendre hommage à son animal qu’elle aimait tant, Lucia Pereira a souhaité faire passer un message. «Elle est née là-bas (dans un laboratoire). Elle n’avait presque pas peur des humains et s’est très vite habituée à la vie de famille. C’était une chienne très agréable et bienveillante et elle avait son caractère de beagle bien prononcé. Pendant cinq ans, c’est-à-dire depuis que je l’avais recueillie chez moi, elle a pu vivre normalement, avant de partir à l’âge de presque 15 ans à la suite d’un fibrosarcome au niveau de sa mâchoire. Les gens ne doivent pas hésiter à adopter un chien de laboratoire. Certains peuvent être très peureux et d’autres beaucoup moins. Louchen a même participé à des présentations sur les chiens de laboratoire dans les écoles. Elle remuait sa queue dès qu’elle entendait des voix… Entre elle et moi, c’était une vraie histoire d’amour. Au revoir, Louchen.»