Le salon de l’Artisanat a pris ses quartiers, ce week-end à Mondorf, pour la 11e année consécutive. Axé sur l’artisanat d’art, le salon, qui a atteint une forme de maturité selon les organisateurs, proposait au public quelque 90 stands tenus par des artisans venus des quatre coins de la Grande Région et même au-delà.
«Nous avons 25 corps de métiers différents, l’offre est très diversifiée», confirme ainsi Natacha Vaz, la coordinatrice du salon de l’Artisanat pour le Casino 2000. Désormais, l’événement est bien installé dans le paysage de la Grande Région. «Nous avons commencé tout petit avec une vingtaine de stands, aujourd’hui nous arrivons à une forme de saturation», relate Natacha Vaz qui, au-delà du nombre, veut surtout désormais s’assurer de «garantir une qualité» au public.
Des propos confirmés par Chantal Blandineau, fringante quinquagénaire venue de Metz pour la deuxième année consécutive et qui repart du salon avec une petite lampe à huile : «S’il y a une constante parmi les exposants, c’est la qualité du travail qui est remarquable», déclare-t-elle.
«La recherche artistique»
La qualité est évidemment l’un des piliers des critères de sélection, renchérit Natacha Vaz. La diversité en est un autre : «Le but n’est pas d’avoir 50 stands de bijoux.» La sélection se fait sur dossier, des mois à l’avance. «Nous avons des artisans fidèles depuis plusieurs années qui se créent ainsi une clientèle. Mais cette année par exemple, les stands sont renouvelés à hauteur de 45 à 50%», précise Natacha Vaz.
Si le salon se nomme salon de l’Artisanat, la thématique est celle de l’artisanat d’art. Mais qu’est-ce qui fait d’un artisan «un artisan d’art» ? «C’est la recherche artistique. Un boucher est évidemment un artisan, mais ce n’est pas la même chose. Tous les objets ici sont faits main et la plus-value est apportée par l’esthétisme», explique la coordinatrice du salon.
Et si les métiers de bouche ne représentent qu’une petite partie de l’offre du salon, c’est bien par le bouche à oreille que bon nombre d’exposants ont eu vent de l’événement et se sont décidés à postuler au salon. À l’image du stand de céramiques ArtCréArt’s tenu par Nadia et Bruno Treni, originaires de… Seine-et-Marne en région parisienne et présents pour la deuxième année consécutive à Mondorf. Nadia, en plein acte de création, occupée à modeler la terre pour donner vie à sa sculpture, nous explique que c’est «par le biais d’autres salons» qu’elle et son mari ont appris l’existence de celui de Mondorf. Nadia, «ravie» de ses deux escapades luxembourgeoises, trouve son inspiration dans le monde animal et utilise une technique de cuisson japonaise appelée «raku» pour ses céramiques, technique qui consiste à faire subir aux pièces des chocs thermiques importants.
La technique au service de l’art
Même procédé pour Joëlle Gervais, une sculptrice elle aussi originaire de la région parisienne et elle aussi présente à Mondorf grâce au bouche à oreille. Son univers est composé de personnages aux couleurs sombres d’enfants ou d’animaux en terre cuite badigeonnée d’émail. Ses «Causettes», comme elle les appelle, «par leur attitude et leur regard, font parler les gens», indique-t-elle. Mais pour Joëlle Gervais, dont c’était la première à Mondorf, c’est plutôt la soupe à la grimace : «Je n’ai pas ma place ici, il n’y a pas grand monde», soupire-t-elle. Il est vrai qu’on ne se bousculait pas autour de son stand, hier à la mi-journée. Si le mauvais temps a pu refroidir les ardeurs des curieux – difficile de savoir si le seuil des 4 000 visiteurs attendus par Natacha Vaz a été franchi – les prix pratiqués par l’artiste n’ont sans doute pas suscité l’enthousiasme, la grande majorité de ses œuvres s’affichant autour de 600 euros. Or, si l’on a vu un certain nombre de visiteurs se faire plaisir et repartir avec un petit objet de quelques dizaines d’euros, il est loin d’être évident que le visiteur moyen soit prêt à investir une telle somme.
Si les céramistes et autres sculpteurs occupaient une place de choix dans les travées du salon, les stands de bijoux étaient également nombreux, présentant une grande variété d’articles. Parmi ces stands, citons celui des Liégeois Guillaume et Mélanie Danezis, présents au salon du fait de leur participation à la Tattoo Convention du Casino 2000 qui leur avait permis de prendre contact avec les organisateurs. Aucun doute, leur esthétique ne ferait pas tache dans une convention de tatouage, mais Guillaume et Mélanie seraient également comme des poissons dans l’eau à la convention steampunk du Fond-de-Gras. Ils proposent ainsi des bijoux avec pour motifs des vieux mécanismes de montres anciennes, des fleurs séchées sur lesquelles viennent se greffer des insectes dans un savoir-faire tout à fait saisissant.
Et à écouter Guillaume, il est facile de comprendre la dimension artisanale de ce travail artistique. En effet, le Liégeois est intarissable sur les techniques (fixation des différents éléments par électrolyse par exemple) et les matériaux (laiton, argent, cuivre, acier chirurgical) utilisés ainsi que sur la qualité et la légèreté de ses produits qui permettent d’éviter toute réaction cutanée. Sans oublier que Guillaume et Mélanie s’inscrivent dans une démarche écolo – ils relookent d’anciens bijoux que l’on n’aime plus porter – et sociale et solidaire : le couple liégeois est ainsi en contact direct avec un vendeur de pierres précieuses au Rajasthan en Inde.
Malheureusement, il est impossible de rendre justice aux 90 exposants du salon de l’Artisanat tant la production mise en avant ce week-end était vaste et les corps de métiers représentés nombreux. On pourrait citer les ateliers d’art Walser, de Nancy, qui ont fait la démonstration en direct de leur savoir-faire dans la restauration de mobilier ou encore l’artiste plasticienne Peggy Dihé et son univers coloré à dominante bleue.
«L’occasion de se faire connaître»
Il y a aussi cette habituée du salon depuis huit ans, la Nancéienne Sophie Berille et son stand de chapeaux et d’accessoires de mode Folisof’t. Dans son mélange des matières, «le lâcher-prise est total et sans contrainte. Je suis mes propres règles», affirme-t-elle dans un grand sourire.
En tout cas, à l’entrée du salon, il est un stand qu’il est difficile de ne pas remarquer, celui de la couturière Anne-Marie Schwartz avec ses robes anciennes et de soirée et sa Vache qui rit géante. Installée à Clemency depuis maintenant six ans, cette Française a repris le flambeau de sa mère couturière après une carrière dans le… conseil informatique. Sa première participation au salon est pour elle «l’occasion de se faire connaître, ce n’est pas pour vendre». Son atelier Pouce et Compagnie loue des costumes pour des soirées et des évènements, mais en crée également sur mesure pour des sites historiques ou même des campagnes publicitaires. À l’achat, ses robes peuvent atteindre la modique somme de 2 000 euros. «Il y a le coût du tissu, sans oublier qu’une robe c’est 50 heures de travail», précise-t-elle. Mais elle propose aussi des robes de soirée plus abordables, de l’ordre de 200 à 300 euros.
On l’aura compris, présenter un panorama exhaustif du salon de l’Artisanat est une entreprise extrêmement périlleuse. La manifestation est en tout cas devenue une vitrine incontournable des différents savoir-faire de la Grande Région. Si les contingents allemand et surtout belge et français étaient bien fournis, on peut regretter le relatif faible nombre d’artisans luxembourgeois.
Nicolas Klein
Bonjour
je serais heureuse de participer à votre expo je suis lauréate des talents régionaux au casino d’ Amneville je propose des toiles peintes à l’huile (marines fleurs).. contemporains ect j’habite à Amneville
bonne journée