Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après son annulation en 2020, l’événement fait son grand retour et fête sa 20e édition avec un programme spécial dont le public pourra profiter de 17 h à 1 h le samedi 9 octobre.
Inaugurée en 2001 avec 6 000 participants, la Nuit des musées à Luxembourg fête cette année sa 20e édition après une année «blanche» due à la pandémie. Un événement très prisé du grand public comme des passionnés de culture qui avait attiré pas moins de 24 000 personnes lors de la dernière édition en 2019.
Un engouement qui ne devrait pas se démentir à l’heure de célébrer cet anniversaire, le samedi 9 octobre, dès 17 h et jusqu’à 1 h du matin. Durant toute la soirée et le début de la nuit, les visiteurs auront la possibilité de découvrir les collections permanentes et les expositions temporaires des sept musées que compte la capitale mais aussi de profiter d’un programme spécial : visites guidées, musique, performances artistiques en live, ateliers pour enfants, surprises culinaires et nuit blanche jusqu’à 3 h au Casino Luxembourg.
Un volet festif indispensable pour susciter l’intérêt d’un public le plus large possible : «La Nuit des musées est à la fois une opportunité pour montrer toute la diversité des musées de la capitale et pour y attirer un public nouveau et le sensibiliser à l’art et à l’histoire dans une atmosphère de découverte», souligne la bourgmestre de la Ville de Luxembourg, Lydie Polfer, qui partage l’un de ses coups de cœur. «À l’image de François Gillen et sa passion pour la mosaïque, un atelier à la Villa Vauban proposera aux enfants de créer leur propre mini-mosaïque.» Une visite guidée sera d’ailleurs entièrement dédiée à cet artiste alors que le musée restaure une de ses œuvres.
«Les touristes ont manqué»
C’est que l’afflux de visiteurs luxembourgeois est devenu crucial ces derniers mois pour les musées alors que la clientèle touristique leur fait défaut. Des difficultés dont la ministre de la Culture est bien consciente : «Même si, en comparaison avec d’autres pays, les musées du Luxembourg ont pu rester ouverts sur une plus longue période, évidemment, les touristes ont manqué. D’un autre côté, certaines expositions ont très bien fonctionné auprès du public national, comme l’exposition de l’artiste Jean-Marie Biwer au Mudam qui a eu énormément de succès.»
D’où l’importance, cette année plus encore que les autres, de donner au grand public le goût pour les musées. Pour cela, la Villa Vauban, le Casino Luxembourg, le Lëtzebuerg City Museum, le Mudam, le musée Dräi Eechelen, le natur musée et le musée national d’Histoire et d’Art, ont mis les petits plats dans les grands.
On notera en vrac : une promenade musicale avec la violoncelliste Annemie Osborne, l’exposition «Pour Elise» ou le parcours d’une jeune Luxembourgeoise émigrée à Paris à la fin du XIXe siècle, «Straight nose, queer mouth», le photobooth qui interroge les stéréotypes, un concert de Pol Belardi & Friends qui se finira en DJ set sur la corniche, les théories du complot décortiquées, un voyage en famille au temps de l’Âge de pierre, les tableaux dansés de Ileana Orofino et Damiano Picci, un nouveau regard photographique sur le paysage, un panorama des 50 ans de carrière de Robert Brandy, ou encore la performance de Playtronica qui transforme les plantes en instruments. Enfin, sept «influenceurs» locaux partageront leur propre coup de cœur avec le public dans chacun des musées.
Pour faciliter le cheminement des visiteurs, un seul billet suffira pour l’ensemble des musées et des navettes gratuites seront mises à disposition pour relier les différents lieux toute la nuit. L’événement sera placé sous le régime CovidCheck (attention, les autotests sur place ne seront pas acceptés) et pour cette occasion, le Centre de certification test antigénique gratuit situé au 70, Grand-Rue, restera exceptionnellement ouvert jusqu’à 21 h.
L’intégralité du programme ainsi que les tarifs et les conditions d’accès sont consultables sur le tout nouveau site web de la manifestation.
Christelle Brucker
L’enquête ne décolle pas
Lancée en juin dernier auprès d’un échantillon représentatif de la population, l’enquête du ministère de la Culture pilotée par le Liser et censée éclairer le gouvernement sur les pratiques des résidents en matière de visites de musées peine à décoller.
Sur les 20 000 questionnaires en ligne envoyés, seuls 10 % étaient revenus complétés à la mi-août : un score décevant qui a poussé le ministère à relancer les participants sélectionnés. L’objectif : identifier quelles barrières potentielles empêchent une partie de la population de se rendre dans les musées du pays. Un sujet qui, visiblement, ne suscite pas l’intérêt.
