La nouvelle Bibliothèque nationale est en train de s’élever sur le boulevard Kennedy, au Kirchberg. Xavier Bettel, François Bausch et Guy Arendt ont visité le chantier, mardi.
Il s’agit d’un chantier colossal, tant par sa taille que son importance pour la mémoire du pays. La nouvelle Bibliothèque nationale de Luxembourg (BNL) recueillera les 1,7 million de livres et de documents d’une collection actuellement dispersée sur six sites à travers le pays. Son coût est de 112 millions d’euros et elle devrait être livrée fin 2018.
Le Premier ministre détient également le portefeuille de la Culture, il se devait donc d’être présent à cette première prise de contact avec la future Bibliothèque nationale de Luxembourg, un projet attendu depuis… une trentaine d’années tout de même. « Le gouvernement investit pour la société, a-t-il asséné. Ne pas faire ces efforts serait une faute envers les générations futures. » Une faute trentenaire, donc.
Installée sur le boulevard Kennedy, à proximité de l’immeuble emblématique de KPMG, la BNL sera un élément de plus pour la diversification des activités au Kirchberg, qui devient de plus en plus « un quartier de vie », comme l’a souligné le Premier ministre. L’arrêt de tram «Bibliothèque nationale» sera placé juste en face.
Le bâtiment, conçu par le bureau d’architecte allemand Bolles+Wilson et les Eschois WW, sera composé de trois éléments. Une entrée qui aspire le regard vers l’intérieur de la structure, une petite tour avec des terrasses de consultation d’ouvrages dont la vue s’ouvre vers le nord et la forêt du Grünewald et, enfin, le cœur du bâtiment : les magasins où seront classés sur cinq niveaux le fonds de la BNL.
Le concept énergétique fera la part belle aux énergies renouvelables, un réseau de 15 km de tuyaux permettra d’utiliser la géothermie pour la climatisation et le chauffage. Le toit, végétalisé et accessible au public, sera également équipé de panneaux photovoltaïques.
«Un lieu de rencontre et d’échange»
Aujourd’hui, la bibliothèque occupe six sites répartis dans tout le pays, de la capitale (ancien bâtiment de l’Athénée près de la cathédrale) à Diekirch, en passant par le Kirchberg, Bertrange ou Hamm. Dès que la nouvelle structure sera opérationnelle, ceux-ci seront laissés libres. « Concernant l’ancien Athénée, j’ai plusieurs idées de reconversion », a lancé Xavier Bettel. On parle notamment d’un musée ou d’une galerie qui jouxterait des logements étudiants, mais il faudra attendre pour en savoir plus.
Pour Monique Kieffer, la directrice de la BNL, l’aboutissement de ce projet est une grande nouvelle, mais elle voit encore plus loin : « Une bibliothèque n’est pas une fin en soi, mais plutôt un outil au service de la connaissance, un de ceux qui permettent de combattre l’intolérance ». Un vaste programme par les temps qui courent…
C’est pourquoi elle souhaite que « la bibliothèque devienne un lieu de rencontre et d’échange pour tous ceux qui aiment lire ». On verra ce qu’il en adviendra autour de la fin 2018, date à laquelle la BNL devrait être prête à accueillir un public qu’elle souhaite le plus large possible.
Erwan Nonet
Douze salles de lecture
Les lecteurs pourront s’installer dans douze salles de lecture de tailles différentes. « Elle permettront à des groupes de venir travailler ensemble, sans avoir à chuchoter pour ne pas déranger les autres lecteurs », indique Monique Kieffer. Pour la même raison, une salle sera également réservée aux parents et à leurs jeunes enfants. Pas de soucis en cas de réveil intempestif! La bibliothèque comptera en tout 470 sièges composés de postes de travail mais aussi de fauteuils confortables, de ceux qui donnent envie de se plonger dans un bon bouquin.
Ce qui est conservé à la BNL
La BNL reçoit les ouvrages par deux biais. Il y a d’abord le dépôt légal, qui fait l’objet d’une loi. Tous les éditeurs luxembourgeois doivent livrer quatre exemplaires de chaque livre qu’ils publient à la bibliothèque. En règle générale, tous les livres dont le sujet est le Luxembourg ou ceux dont l’auteur ou l’éditeur sont luxembourgeois sont archivés. Le fonds Luxemburgensia représente les trois quarts de la collection. Le reste est acheté au fur et à mesure, selon les besoins évalués par les conservateurs.
La BNL conserve des livres, des périodiques, des manuscrits médiévaux, des cartes, des plans, des estampes, des affiches, des partitions, des livres d’artistes et même des cartes postales.