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La médiation pour la paix des familles


Les locaux de l'ASBL se trouvent dans le bâtiment de la Maison de la jeunesse, à Luxembourg. (photo: le Quotidien)

Au cours d’une vie, chacun d’entre nous peut être confronté à devoir gérer des conflits. Qu’il s’agisse de problèmes avec son conjoint, ses enfants, ou même ses voisins, il n’est pas toujours aisé de prendre la distance nécessaire pour apaiser les tensions. Dans ce type de situations, un tiers peut aider à renouer le dialogue. Dans certains cas, l’ASBL Centre de médiation est là pour ça.

Quand la colère prend le dessus sur l’amour, quand les conflits rendent le quotidien insupportable, au point de gâcher le plaisir de se retrouver en couple ou en famille, les conséquences peuvent être désastreuses.

Trop impliqués émotionnellement, il paraît parfois compliqué de sortir de soi-même et se mettre à la place de l’autre. Faire l’effort d’écouter, de «mettre de l’eau dans son vin», n’est pas une mince affaire lorsque l’on a la conviction intime d’avoir «raison».

Et pourtant, il peut être nécessaire de se remettre en question, de comprendre la responsabilité de ses actes, et de faire un pas vers l’autre, pour, pourquoi pas, trouver des solutions et transformer la relation.

Quand un jeune est impliqué

Depuis 20 ans, le Centre de médiation, installé au 87 Route de Thionville à Luxembourg, propose un service de médiation à «toute personne se trouvant dans des situations conflictuelles dans lesquelles des jeunes sont directement ou indirectement impliqués», précise Paul Demaret, coordinateur de l’association, conventionnée par le ministère de l’Éducation, de l’Enfance et de la Jeunesse.

Pour ce faire, l’équipe, composée entre autres d’une assistante sociale, d’une juriste et de plusieurs psychologues, a été formée au métier de médiateur.

Tous sont détenteurs des différents agréments en vigueur au Grand-Duché : médiation pénale, socio-familiale ou civile et commerciale. Leur rôle est d’aider les personnes à communiquer, en les rencontrant d’abord individuellement, pour discuter du contentieux, puis d’organiser une rencontre et favoriser les échanges.

L’initiative peut être personnelle ou recommandée par le tribunal de la jeunesse, le parquet ou dans le cadre d’une médiation familiale judiciaire. Pour une bonne coopération, les deux parties doivent participer à la médiation de façon volontaire : «On peut les aider, mais les seuls spécialistes de leurs vies, ce sont eux», estime Paul Demaret.

«Parfois, l’une des deux parties pense que l’autre ne sera pas ouverte au dialogue, puis elle finit par constater qu’elle s’était trompée et que la discussion est tout à fait possible», ajoute-t-il. Pour lui, «le premier pas est toujours le plus difficile à faire.

On constate que les gens, une fois qu’ils ont accepté l’idée de la médiation, arrivent à trouver un terrain d’entente. C’est ce pas-là qui est compliqué. Le processus de médiation peut durer plusieurs mois.»

Le médiateur : un tiers indépendant

Quid de l’impartialité du médiateur alors qu’il peut être amené à gérer des dossiers en tant que spécialiste? «Cela n’arrive pas, tient à préciser Eizabeth Ribeiro, assistante sociale et médiatrice.

Nous veillons strictement à ce que les dossiers ne soient pas mélangés. Si je m’occupe d’un dossier en tant qu’assistante sociale, je ne peux pas assurer le rôle de médiateur. Il en est de même pour mes collègues.»

Et qu’en est-il de la barrière des langues, qui rendrait la médiation difficile? L’équipe au complet l’assure : «La force du Centre de médiation, c’est la pluralité des langues qui sont pratiquées pour accueillir un public hétérogène et l’inciter à parler dans sa langue maternelle.»

Et pour cause, on y parle luxembourgeois, français, allemand, italien, portugais, espagnol et anglais. Et si l’équipe était confrontée à une langue moins pratiquée comme l’arabe ou même le thaïlandais, elle «engagerait un traducteur», explique Paul Demaret.

Mais quelle valeur cette médiation a-t-elle devant la loi? «Lorsque l’accord écrit est signé par les deux parties», il est valable juridiquement. Il est possible de le faire valider devant une juridiction compétente pour l’opposer à tous», explique Diane Meyer, juriste et médiatrice.

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Sarah Melis