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La Mamer revitalisée


Cette mare, créée par le Sicona, va notamment faciliter la reproduction des amphibiens. (photo Didier Sylvestre)

Grâce au travail du Sicona, les amphibiens, entre autres, ont retrouvé leurs repères au bord du ruisseau de la Mamer.

La directive européenne Eau a fixé un objectif : d’ici 2027, au plus tard, toutes les eaux du pays doivent avoir «un bon état écologique et chimique». Pour l’atteindre, plusieurs organisations écologiques du pays s’attellent à la tâche. C’est le cas du Sicona, qui vient de réaliser la renaturation d’une partie de la Mamer, qui circule entre Mamer et Holzem.

«Nous n’avons pas vraiment réalisé une renaturation, mais plutôt une revitalisation, rectifie Frank Sowa, le biologiste chef du projet. Sur 125 mètres, nous avons effectué des mesures assez simples. Par exemple, nous avons gardé le lit tel qu’il était et on a baissé les rives de manière irrégulière. L’idée est de garder des obstacles pour que l’eau ne coule pas trop vite et librement. Et au final, l’eau va s’occuper de la renaturation, qui se fera donc naturellement.» Des barrières ont également été installées le long du cours d’eau afin de ralentir son écoulement.

Mais le travail du Sicona ne s’est pas arrêté là. À quelques dizaines de mètres de la Mamer dans le champ agricole, le syndicat a recréé une zone humide d’environ 1,5 mètre de profondeur.

«Un point calme» pour les bécassines

«Entre le ruisseau et la mare, les amphibiens retrouvent deux nouveaux lieux de vie, souligne Frank Sowa. Le premier pour la nourriture et le second pour leur reproduction.»

Le ruisseau revitalisé et la zone humide sont également devenus un nouveau «point calme», dixit le biologiste, pour les bécassines, qui peuvent à nouveau trouver de la nourriture dans le coin. Au total, les travaux du Sicona ont duré deux semaines pour un coût d’environ 45 000 euros, cofinancé par la commune de Mamer et l’État. «Ce genre de travaux coûte un peu d’argent, ne nie pas Roby Biwer, le président du comité du Sicona Ouest. Mais ils ont un impact essentiel sur notre environnement et pour la protection de la nature.»

Et cette revitalisation de la Mamer et la création de la zone humide s’inscrivent dans un projet plus global, notamment pour la connectivité de populations d’espèces rares telles que le triton crêté. «Il y a des métapopulations de tritons crêtés à Capellen et Dippach, note Frank Sowa. Notre objectif est de les reconnecter en créant des mares tous les 500 mètres environ en suivant les zones alluviales. Ici (à Holzem), c’est une vitrine pour montrer que cela est possible et bénéfique. On va voir si nous pouvons réaliser de tels espaces dans d’autres endroits.» Le travail est loin d’être terminé pour le Sicona.

Guillaume Chassaing