C’est la découverte la plus spectaculaire pour la minéralogie luxembourgeoise qui vient d’être officialisée, nous apprend mercredi le musée national d’Histoire naturelle (MNHN). Le 9 avril dernier, la première nouvelle espèce minérale découverte au Luxembourg a été validée par l’IMA (International Mineralogical Association). Comme il s’agit du premier minéral découvert au Luxembourg, l’équipe de recherche internationale, qui compte dans ses rangs Simon Philippo de la section de géologie/minéralogie du MNHN, lui a donné le nom très symbolique de Luxembourgite.
On compte à ce jour environ 5 400 minéraux reconnus officiellement. Le nombre d’espèces minérales est très faible par rapport aux autres sciences. En zoologie, on estime le nombre d’espèces à 1 200 000 dont une très grande majorité d’insectes. Et en botanique, on estime que, plantes vasculaires et bryophytes confondues, on atteint les 410 000 espèces. Le nombre de minéraux connus est assez proche de celui des mammifères. La découverte d’une nouvelle espèce minérale constitue donc une prouesse. Ajoutons qu’en minéralogie, on trouve en moyenne une cinquantaine de nouvelles espèces chaque année dans le monde.
C’est par hasard que la Luxembourgite a été trouvée dans les environs de l’ancienne mine de cuivre de Stolzembourg lors de travaux réalisés par la SEO (Société Electrique de l’Our) dans le nord du pays, non loin de Vianden. Le collaborateur scientifique de la section de minéralogie du musée, Jean-Baptiste Burnet, a ramené les premiers échantillons pour étude au musée.
Il s’agit d’un minéral microscopique, mais avec une composition atypique. Sa longueur est d’en moyenne 200 micros (0,2 mm) et son épaisseur de 5 micros (soit environ 10 fois moins épais qu’un cheveux et proche de la taille d’un globule rouge). Sa chimie est exceptionnelle pour nos régions. On note les éléments suivants dans sa composition : argent, cuivre, plomb, bismuth et sélénium. Sa formule officielle s’écrit : AgCuPbBi4Se8.
L’équipe de recherche composée de Simon Philippo (musée national d’Histoire naturelle), de Fréderic Hatert (professeur à l’université de Liège) et de Pietro Vignola (chercheur à l’université de Milan) rédigent actuellement l’article scientifique qui décrira entièrement cette nouvelle espèce.
L’holotype de cette nouvelle espèce est conservé dans les collections du musée national d’Histoire naturelle. Un joli cadeau pour les 165 ans du musée.
LQ