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La Hämmelsmarsch, une tradition gravée dans le bronze


Marquée par 40 ans d’exposition à l’eau et à la pollution, l’œuvre a été entièrement restaurée, de la surface aux tuyaux de la fontaine. (Photo : hervé montaigu)

Depuis 1982, la Hämmelsmarsch est présente toute l’année dans la capitale à travers la sculpture de Wil Lofy, qui connaît une seconde jeunesse depuis sa restauration.

Bien que la Hämmelsmarsch soit une tradition dont l’origine est aussi floue que riche en histoires, il est certain que ce pan de l’histoire du Grand-Duché ne risque pas d’être oublié de sitôt, puisqu’une sculpture lui est dédiée. Restaurée et remise à neuf en mars dernier, la fontaine Hämmelsmarsch est une œuvre de l’artiste luxembourgeois Wil Lofy qui trône sur la place du Puits-rouge à Luxembourg depuis 1982.

«Après plus de 42 ans, elle commençait à avoir des altérations», explique Gisèle Reuter, restauratrice pour Les 2 Musées de la Ville de Luxembourg. «L’eau de pluie, la pollution, le calcaire et le chlore de l’eau qui dégouline des tuyaux» avaient oxydé la sculpture et causé la formation de croûtes verdâtres.

De Rodin à Will Lofy

C’est dans la région parisienne que le personnel de la Fonderie de Coubertin était aux petits soins avec l’œuvre afin de la restaurer durant près de trois mois et demi. «Pour eux, c’était une opération de routine», assure la restauratrice. «Ils s’occupent de l’entretien des sculptures de Rodin dans le jardin du Musée Rodin à Paris et ont aussi redoré le bassin d’Apollon (NDLR : 13 sculptures) à Versailles.»

Au-delà de son savoir-faire illustré par de nombreuses interventions prestigieuses, la fonderie entretient des liens étroits avec le Grand-Duché, puisque c’est avec elle que Lucien Wercollier, sculpteur luxembourgeois reconnu, a réalisé la majeure partie de ses œuvres. «L’un des patineurs qui ont travaillé sur  la sculpture de Will Lofy était même devenu un ami de Lucien Wercollier», ajoute Gisèle Reuter.

Une amitié qui est née de la forte collaboration entre les fondeurs et les artistes. «Quand un artiste participe à un projet, il fait d’abord une petite maquette et, ensuite, il réalise des figurines, souvent en plâtre, pour le présenter à la fonderie.» Ce fut le cas de Will Lofy, qui a modelé son œuvre, puis l’a confiée aux moules d’une fonderie à Pietrasanta, en Italie, «la ville des tailleurs de pierre, des sculpteurs et des fondeurs».

«Un vrai challenge»

Si la restauration de la sculpture n’avait rien de périlleux pour la Fonderie de Coubertin, il s’agissait tout de même d’«un vrai challenge» pour la Ville de Luxembourg, puisque l’œuvre est à la fois une sculpture et une fontaine. Une fois les croûtes enlevées par microgommage et la surface repatinée et protégée par de la cire microcristalline, il fallait également s’occuper de sa vie intérieure. «Tous les tuyaux à l’intérieur ont dû être renouvelés, parce qu’il y avait beaucoup d’altérations et certains des tuyaux fuyaient.» Par la suite, le service d’hygiène de la Ville a totalement changé la pompe et les filtres situés sous la fontaine, en collaboration avec la Fonderie de Coubertin, sur le conseil de Gisèle Reuter.

Afin que le temps ne ternisse plus à ce point ce symbole luxembourgeois, «il faudra la nettoyer deux fois par an et remettre en fait une couche de cire pour ne plus laisser aller les altérations jusqu’à la formation de croûtes», insiste la restauratrice.

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