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Kirchberg : pour un quartier à l’échelle humaine


L'ASBL Quartier Stuff Grünewald regrette que le Kirchberg ne soit pas relié au quartier du Cents par un pont.

L’association Quartier Stuff Grünewald réfléchit à des solutions pour favoriser la vie du quartier du Grünewald, dès l’année 2020.

Faire en sorte que le quartier du Grünewald soit pensé à «échelle plus humaine» : c’est ce que souhaiterait l’association Quartier Stuff Grünewald. Lundi, l’association de quartier, créée en 2015 à l’initiative du Fonds Kirchberg, a fait le bilan de l’année 2019 et présenté ses projets pour 2020. Cyrille Horper, son président, en donne les détails.
L’année qui va bientôt s’écouler a été marquée par le projet «Wild Wild Wald», soutenu par l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse-Charlotte, qui avait pour objectif de «reconnecter les habitants avec les forêts avoisinantes et les aider à se connaître davantage entre eux», explique Cyrille Horper. «Maintenant que les voisins se connaissent et ont pris conscience du fait qu’il y a beaucoup d’endroits autour où ils peuvent se promener, alors il est temps de passer à d’autres projets. Celui-ci ne sera donc pas reconduit pour l’année 2020», poursuit-il.

Un pont? Un ascenseur?

D’autres projets sont en cours. Par exemple, l’ASBL Quartier Stuff Grünewald se positionne clairement en faveur de la construction d’un pont reliant le Cents à Weimershof-Kirchberg et à Neudorf via un ascenseur. «Nous regrettons que le Kirchberg ne soit pas relié à un quartier comme le Cents, par exemple, alors que nous sommes très proches. Moi, je vois les fenêtres des habitations de ce quartier de ma fenêtre», explique le président de l’association.

Pour lui, la construction de ce pont et de cet ascenseur faciliterait «incontestablement la circulation des habitants de ces quartiers. Ils n’auraient plus à faire un détour en voiture ni à passer par l’autoroute pour aller au travail. Ce serait aussi un moyen de faciliter la circulation douce», dit-il. Attention, précise-t-il toutefois, «ces projets n’ont pas vocation à réduire la circulation des frontaliers qui circulent au Kirchberg en voiture pour aller travailler. Cela n’aurait évidemment pas d’incidence sur cela. Mais pour ceux qui habitent tout près, ce serait un plus.»

Place aux piétons

Toujours dans cette logique d’amélioration de la mobilité, le Fonds Kirchberg a réalisé en début d’année 2019 une analyse sur le trafic automobile au sein du quartier. «Des remarques et des suggestions ont été collectées à cet effet auprès des habitants pour les traiter au sein d’un groupe de travail, dit Cyrille Horper. Malheureusement, nous constatons à ce jour que ces suggestions ne sont pas prises en compte par la Ville de Luxembourg». Quelles suggestions? «Nous estimons par exemple qu’il serait opportun de changer les priorités de certains carrefours pour fluidifier le trafic dans la rue Edward-Steichen», répond-il.

Car ces suggestions ont également un autre but : réadapter le quartier à l’être humain et non à la voiture. Pourquoi? «Parce que le ministère des Travaux publics a travaillé avec le cabinet danois (et mondialement connu) Gehl au sujet de nouvelles formes d’urbanisme sur le plateau du Kirchberg, explique-t-il. Et que notre association a participé, au cours de ces deux dernières années, aux ateliers organisés au sein du Fonds Kirchberg», dit-il. «Nous avons constaté que les villes sont construites autour de routes principales, pour les voitures. Nous voulons rendre nos quartiers plus accessibles aux piétons pour faciliter la vie de quartier, rassurer les parents qui pourront sans inquiétude emmener leurs enfants au parc sans avoir peur qu’ils ne traversent la route et se mettent en danger.»

Les jardins communautaires ont eu soif

Pour l’année 2020, l’ASBL Quartier Stuff Grünewald a également l’intention de réorganiser la gestion des jardins communautaires situés dans le quartier. «Nous souhaitons que l’approvisionnement en eau soit assuré même en cas de canicule», explique Cyrille Horper. «L’an dernier, même si le Fonds Kirchberg a mis gracieusement à disposition un très grand jerrican d’eau, cela n’a malheureusement pas suffi à cause de la chaleur. Nous pensons donc louer les petits lopins de jardin, histoire d’investir l’argent spécifiquement pour l’eau.» Il faudra compter environ 50 euros par jardin. «Il y a entre 20 et 30 jardins sur le terrain près de l’hôpital et dans les rues avoisinantes», dit-il.

Sarah Melis