La kermesse d’antan s’est terminée, dimanche soir, sur une très bonne note. Le forain René Lesnik raconte ces deux semaines de joie et de bonheur à la Kinnekswiss.
Ils sont repartis avec le sourire et un pincement au cœur, mais espèrent bien revenir. La kermesse «comme autrefois» a joué avec le temps et laissera un excellent souvenir à tous ses visiteurs, qui ont pu, pour certains d’entre eux, replonger dans leur enfance.
Le forain René Lesnik souligne que le carrousel, qui est entré en fonction en 1886, «a très bien fonctionné, de même que les balançoires russes», qui datent, elles, de 1902. Le café, aussi, a très bien marché, explique son épouse Vera : «Les gens ont pris place sur la terrasse et ont laissé leurs enfants s’amuser, tout en pouvant garder un œil sur eux. Les grands-parents étaient aussi de la partie… Les derniers jours, nous étions dans une ambiance ombragée et ce fut très agréable ! D’autant plus que nos visiteurs étaient très aimables, notamment les seniors de la maison de repos d’en face (Maison Pescatore).»
Vera nous livre d’ailleurs une anecdote à ce propos : des seniors venus là un jour souhaitaient boire du pinot, ce qu’elle ne pouvait malheureusement pas leur proposer. «Nous leur avons alors servi du chardonnay. Une dame très charmante, une ancienne sportive de 80 ans environ, est revenue un autre jour pour nous offrir une bouteille de vin. Ce fut très sympathique de sa part !», relate-t-elle. Avant de poursuivre : «Elle nous a demandé combien de temps nous allions rester, car elle souhaitait revenir avec sa sœur. Je lui ai répondu que nous retournions prochainement dans les Ardennes allemandes et elle m’a dit qu’elle viendrait avec sa sœur vu que ce n’est pas loin… D’ailleurs, j’ai son numéro de téléphone : une dame très aimable !»
Ambiance chaleureuse avec familles et seniors
En ce qui concerne les passages de routine des agents communaux et de la police grand-ducale, les Lesnik sont catégoriques : «Tous ont été très gentils.» Quant au vicaire général, Patrick Muller, chargé de veiller sur les forains, «il s’est montré tellement serviable !»
«Nous sommes très heureux d’avoir pu venir ici au Luxembourg et les visiteurs, locaux et touristes, ont été formidables, se réjouit le forain René Lesnik. Nous voulions avant tout que les familles et les seniors viennent nous voir, et cela a effectivement été le cas. Nous étions ouverts de 11h à 20h, un créneau horaire parfait pour notre public cible. Certains politiciens sont également venus avec leurs familles profiter de l’ambiance et des manèges. De plus, beaucoup de jeunes adolescents se sont intéressés à notre kermesse ! Et si la météo nous a parfois joué des tours, globalement, ce fut une très belle fête !» Et d’ajouter : «Le cadre naturel et enchanteur de la Kinnekswiss s’est avéré être l’endroit idéal pour une kermesse de ce genre.»
Au total, plus d’une dizaine de manèges et stands avaient été installés à proximité du siège de la Croix-Rouge luxembourgeoise. «Si l’on nous réinvite, nous reviendrons volontiers ! Et nous espérons très fortement que ce sera le cas», poursuivait le forain, alors qu’il s’apprêtait, lundi matin, à regagner l’Eifel et la ville de Monschau (Montjoie), située au sud d’Aix-la-Chapelle.
Le démontage, un travail millimétré
Pour la der de dimanche, alors que la kermesse avait éteint ses feux à 20h, les gens sont restés flâner un peu plus tard, dans une ambiance plus que nostalgique, mais tout aussi joyeuse. «Nous avons ensuite démonté le grillage qui séparait la plaine du parc et la kermesse, afin notamment que les ballons des jeunes qui y jouaient au football ne perturbent pas la kermesse, mais il n’y a eu aucun problème entre générations, souligne encore René Lesnik. Cette kermesse a été le miroir parfait d’une sorte de respect des seniors, des familles et des jeunes. Aucun incident n’a été à déplorer. Tout s’est vraiment déroulé dans une excellente ambiance.»
Les manèges ont été soigneusement «décomposés» dès lundi matin. Pour les plus imposants, tels que le carrousel et les balançoires russes, il a fallu compter environ huit heures. Le travail de démontage est millimétré et les forains et leurs collaborateurs connaissent, à la lettre, la marche à suivre et chaque vis à dévisser. À la force des muscles! Cinq personnes ont ainsi démonté le carrousel des Lesnik, dont les fils de René. Et ils se réinstalleront dans l’Eifel pour la prochaine kermesse. «Nous prenons la route pour Monschau, mais nous y serons en plus petit comité, car la ville est elle-même petite, et il n’y a pas de grande place pour installer tous les manèges. Cette kermesse débutera dans trois semaines. Nous devions nous rendre à Weilbourg, en Hesse, près de Francfort, mais la fête a malheureusement été annulée à cause du covid et parce que les sponsors se sont retirés de l’événement», explique René Lesnik. Après Monschau, ce sera direction le nord de l’Allemagne, à Bersenbrück (Basse-Saxe). Puis ce sera Berlin et son marché de Noël. Au total, la kermesse à l’ancienne a quitté la capitale et sa Kinnekswiss dans le cadre d’un convoi de 14 camions, caravanes et campings cars non compris.
Claude Damiani