Après quatorze mois de travaux, l’hôtel 5 étoiles du centre-ville de Luxembourg affiche son renouveau.
L’hôtel Le Royal sort de quatorze mois de travaux, qui ont conduit entre autres à la rénovation de quelque 170 chambres. Ce chantier d’envergure d’un coût total de près de 26 millions d’euros a pour objectif «de répondre aux exigences des clients».
Le bâtiment du 12, boulevard Royal à Luxembourg est connu de tous. Il abrite depuis 1984 l’hôtel Le Royal (5 étoiles). Aujourd’hui, en passant devant l’établissement, rien n’y paraît, ou presque – la façade a tout de même été nettoyée – mais c’est un vent de renouveau qui souffle désormais à l’intérieur du Royal. En franchissant les portes de l’hôtel 5 étoiles, les changements sautent aux yeux. Le piano-bar a totalement été rénové. Son décor est moderne et design avec un long comptoir et plusieurs univers différents, dont un «espace-cigares».
«Une rénovation quasi complète»
Un peu plus loin, le client va désormais prendre son petit-déjeuner, son déjeuner ou son dîner dans le nouveau restaurant Amélys, qui remplace Le Jardin (lire ci-dessous). Le renouveau est également présent dans les étages où quelque 170 chambres ont été totalement rénovées, de la technologie jusqu’à l’aménagement au mobilier. La majorité des salles de bains ont été refaites avec mise en place de douches à l’italienne et équipées de toilettes japonaises. Chaque chambre dispose d’une porte d’entrée de près de 100 kilos au fort pouvoir insonorisant.
« C’est une rénovation quasi complète qui a été faite , souligne Philippe Scheffer, le directeur général de l’hôtel Le Royal. En plus de la décoration, le climatisation, l’électricité et l’évacuation des eaux ont également été refaites. »
«Une ambiance couleur à chaque étage»
Et désormais chaque étage a « son ambiance couleur , souligne le directeur général de l’hôtel Le Royal. Le brun pour les 1 er et 3 e étages, le bleu pour les 2 e et 4 e , le rouge pour le 5 e et le gris avec des boiseries foncées pour le 6 e . » Ce 6 e et dernier étage, dénommé le «Privilège», a totalement été embelli. Chaque suite junior bénéficie d’une terrasse privative avec vue sur le parc ou sur le centre-ville.
Au total, quatorze mois de travaux et une fermeture quasi complète de l’hôtel (seules 38 chambres sur 207 étaient accessibles pendant les travaux) ont été nécessaires pour réaliser ce chantier. L’investissement total se chiffre « à 26 millions d’euros », précise Nasir Abid. « Ces travaux étaient indispensables pour répondre aux exigences des clients », poursuit le président du conseil d’administration de l’hôtel Le Royal. Philippe Scheffer complète en soulignant que « notre volonté, avec l’architecte Adolfo Spigarelli d’Esch-sur-Alzette, a été de travailler sur les espaces et la modernité, et c’est réussi ». Les futurs clients de l’hôtel Le Royal se feront leur opinion.
Guillaume Chassaing
Un plan social « en douceur »
Octobre 2014, en parallèle de la validation des travaux de rénovation (durée du chantier plus d’un an), un plan social s’annonce à l’hôtel Le Royal. Les chiffres de 100 ou 75 suppressions d’emploi circulent dans un premier temps. « Au départ, nous avons eu peur , avoue Mélanie Di Pillo, la présidente de la délégation du personnel de l’hôtel cinq étoiles (neuf membres au total, aucun syndiqué). Mais nous avons été rassurés dès les premières réunions avec la direction. »
Durant les trois premières semaines de novembre, représentants du personnel et membres de la direction se voient pratiquement tous les deux jours pour négocier ce plan social, dicté par la quasi-fermeture de l’hôtel (seules 38 chambres sur un peu plus de 200 ont accueilli des clients pendant les travaux de rénovation). Le plan social est signé le 20 novembre 2014 : six licenciements secs (quatre personnes en cuisine, un assistant comptable et une assistante du chef de réception) et 36 licenciements temporaires avec la garantie d’être repris à la fin des travaux.
Six licenciements secs, 36 temporaires
« Sur les 36, 20 personnes sont revenues , indique Philippe Scheffer, le directeur général de l’hôtel Le Royal. Les seize autres nous ont très vite fait savoir qu’elles ne reviendraient pas, parce qu’elles avaient trouvé du travail ailleurs ou s’étaient réorientées. » Mélanie Di Pillo confirme ces chiffres en ajoutant que « cinq des personnes licenciées définitivement ont très vite retrouvé du travail, pour le sixième, qui était en cuisine, je pense aussi, mais je ne peux pas l’affirmer, car je ne suis plus en contact avec lui ». Finalement, le directeur général et la présidente de la délégation du personnel estiment que ce plan social s’est déroulé « en douceur ».
Aujourd’hui, l’hôtel Le Royal compte quelque 170 salariés (contre 202 avant le début des travaux à l’hiver 2014) et « nous sommes encore en train de recruter , souligne Philippe Scheffer. Nous cherchons une dizaine de personnes en cuisine et chez les chefs de rang. »
Près de 65% d’occupation
Ces quatorze derniers mois, l’hôtel Le Royal a tourné au ralenti avec seulement 38 chambres disponibles pour les clients (sur 207). Avant les travaux de rénovation, l’hôtel cinq étoiles affichait « un taux d’occupation de 65 % , indique le directeur général de l’hôtel Le Royal, Philippe Scheffer. Une très bonne année pour nous, c’est lorsque le taux de remplissage oscille entre 67 et 68 %. Notre objectif est d’être toujours au-dessus des 60 %. »
Du Jardin à l’Amélys
Le restaurant de l’hôtel Le Royal n’est pas en reste. Il a changé son cadre et sa carte.
Son nom est poétique : l’Amélys. « Ce nom est issu de l’association de celui de la Princesse Amélie et de la fleur de lys, symbole de la royauté , explicite Philippe Scheffer, le directeur général de l’hôtel Le Royal. Ce nouveau nom du restaurant de l’hôtel permet de rompre avec le passé. » Au revoir Le Jardin, bonjour l’Amélys.
Ouvert depuis une dizaine de jours, l’Amélys offre aux convives un nouveau cadre beaucoup plus lumineux que par le passé, le tout dans une ambiance plutôt cosy. Le restaurant peut accueillir quelque 130 couverts (contre 90 auparavant). Il est divisé en plusieurs univers : un espace central, une verrière, un espace privatisé, sans oublier la terrasse fleurie et calme. À noter également, une nouvelle entrée située sur le boulevard Prince-Henri. «L’Amélys a désormais une entrée indépendante en plus de celle de l’hôtel» , précise Philippe Scheffer.
Des plats typiques du Luxembourg
Outre le cadre, la carte a aussi été changée : elle est signée par le chef Éric Damo. « La carte est plus large et laisse plus de liberté aux clients , indique le directeur général de l’hôtel Le Royal. Par exemple, le client peut choisir la cuisson de son poisson (à la vapeur, grillée…), ses garnitures… Un accent particulier a été mis sur les produits frais et de saison. »
Des plats typiques du Grand-Duché (salade de bœuf, pommes de terre sautées au speck; salade de betterave rouge au fromage de chèvre; bouchée à la reine, frites, salade; coq au Riesling, pommes de terres sautées au speck) ont aussi fait leur apparition sur la carte. « Des vins luxembourgeois ont également été ajoutés à la carte (NDLR : il y en a une vingtaine désormais)», note Philippe Scheffer. Pour le reste de la carte, les rognons de veau côtoient le pluma pur ibérico snacké, le carré d’agneau d’Écosse rôti ou encore les burgers (tout canard, 100 % wagyu ou homard flambé au gin).
Un accent a enfin été mis sur le petit-déjeuner. « L’offre a été augmentée avec un plus grand buffet qui va dans le sens de la culture de nos clients , souligne Philippe Scheffer, et un coin sans gluten. »
J’ai eu la chance de pouvoir visiter après les travaux de rénovation, et le résulat est super!
R.