Handicap international est intervenu jeudi auprès d’une classe de 4e année du lycée de garçons d’Esch-sur-Alzette pour parler du déminage humanitaire.
Handicap international intervient dans les lycées du Luxembourg depuis 2009 pour sensibiliser les jeunes aux risques des mines. Philippe Houliat, référent technique du déminage pour Handicap international et Geode, était jeudi à Esch pour leur expliquer la réalité des opérations de dépollution des terrains contaminés par ces armes.
Pour l’ancien militaire de carrière, «l’idée avec ces interventions est de leur faire prendre conscience de la problématique et de susciter chez eux une véritable réflexion sur les souffrances infligées aux populations civiles et sur l’importance que représente le combat contre ces armes».
Et pour commencer, une première partie, théorique, répondait aux questions des adolescents : qu’est-ce que le déminage humanitaire ? Comment neutraliser les mines antipersonnel, les bombes à sous-munitions, les restes d’explosifs de guerre ? Car malheureusement Handicap international souligne depuis près de 35 ans que le décompte des victimes d’une guerre ne s’arrête pas à la fin du conflit.
«Comme si c’était en vrai»
L’ONG intervient auprès des populations civiles «vulnérables, réfugiées ou déplacées qui sont menacées par la présence de ces armes en contexte d’urgence, de reconstruction et de développement». Son rôle est de diffuser des messages de prévention auprès des communautés exposées; leur apprendre à gérer les risques; identifier, cartographier et marquer les zones dangereuses; et s’assurer de la destruction des mines et autres armes de guerre.
Philippe Houliat le déplore : «Les armes dispersées font des ravages en Irak, en Syrie, et dans bien d’autres endroits encore.» Pour illustrer son propos, et rendre le problème plus concret aux yeux des jeunes Luxembourgeois, «qui, finalement, sont loin d’imaginer que de telles choses existent», une deuxième partie, pratique, était prévue : dans la cour du lycée, sur des petites parcelles de terre, des fausses mines étaient cachées. Aux lycéens de les trouver, à Philippe Houliat de leur montrer comment procéder à leur déminage, «comme si c’était en vrai», et de leur livrer des anecdotes édifiantes : «Un de nos collègues en 2013 ne portait pas sa visière sur son casque. Une mine a explosé, il est devenu aveugle et sourd.» Car pour le professionnel du déminage, «il est important de faire un transfert de compétences, et de faire part de nos expériences sur le terrain».
De leur côté, les adolescents semblaient intéressés. Pour Mirisa, 16 ans, «c’est très choquant de voir ce qui se passe dans d’autres pays». Vincent, 15 ans, poursuit : «Et d’autant plus choquant que ce soit les civils qui sont bombardés». Arlena, 16 ans, elle, se demande «pourquoi les médias ne parlent pas ou très peu de ces victimes des mines. On ne nous donne pas tous les détails.» Enfin, Julia, 15 ans, «admire le travail des démineurs, qui risquent leur vie…»
De notre collaboratrice Sarah Melis