Hier, les usagers des transports en commun ont découvert la nouvelle organisation et la fin de la gare routière de Royal-Hamilius. Une page se tourne.
Il y avait de la perplexité, c’est sûr, mais aussi pas mal de compréhension. Les passagers des bus, hier matin, étaient en fin de compte plutôt philosophes.
La plupart des yeux étaient rivés aux panneaux dynamiques qui affichaient les numéros des lignes et le temps d’attente. Avec un plan dans une main et le téléphone dans l’autre, les utilisateurs des bus tentaient de comprendre la nouvelle marche à suivre.
Il faut tout de suite dire que, et c’est heureux, la Ville a anticipé les choses. Les plans affichés dans les abribus sont effectivement bien plus clairs que l’incompréhensible diagramme. Les panneaux dynamiques sont clairs et ceux que l’on a vus fonctionnaient parfaitement.
Et puis, en cas de doute, les employés de la ville, revêtus de gilets jaune fluo, étaient là pour informer les âmes égarées. Sur le pont bien avant le lever du soleil, on les trouvait dans tous les nouveaux pôles du centre-ville (boulevard Royal, Monterrey, Charly’s Gare et Badanstalt).
Avec tout ça, Leonardo (21 ans) était tranquille. «Je viens de Dommeldange pour aller au lycée Michel-Lucius, au Limpertsberg. Franchement, le nouveau système ne m’a pas posé de problème», explique-t-il. Il admet toutefois qu’il avait travaillé le sujet en amont. «Hier, j’ai regardé le site mobiliteit.lu et les changements ne sont pas très importants. Au lieu de m’arrêter à Hamilius, je vais à Charly’s Gare, c’est tout.» Il estime qu’il ne lui manque qu’un peu de pratique pour se familiariser avec les nouveaux numéros et les nouvelles lignes, «mais ça va venir vite»!
Des connexions plus difficiles
D’autres ont eu plus de mal, et il faut reconnaître que certains avaient de bonnes excuses. Lourdes est femme de ménage et habite à Strassen. Pour elle, avoir une gare routière où passaient pratiquement tous les bus était bien pratique. «Le matin et l’après-midi, je travaille dans deux quartiers différents et le soir, je fais le ménage à l’hôpital du Kirchberg.À partir d’aujourd’hui, je dois courir d’une gare à l’autre pour attraper les bus et ça me fait perdre du temps… Pour moi, c’est beaucoup plus compliqué», regrette-t-elle en consultant nerveusement les horaires sur le panneau et le plan qu’elle a en main.
Et puis il y a encore une troisième réaction : celle des personnes qui n’avaient pas entendu parler de cette réorganisation. «Ah bon, ça change aujourd’hui?», glisse un peu ahuri cet étudiant qui attendait tranquillement son bus pour Echternach. Coup de chance, pour lui, rien ne change : le 110 passe toujours au Badanstalt!
Erwan Nonet