Les joueurs de kicker du Patrimonio ont réussi leur mission : envoyer une table de jeu en Haïti, dans le village de Café-Lompré. Quelle histoire !
Il y a un an, on vous racontait l’histoire improbable de jeunes d’Esch-sur-Alzette qui envoyaient un baby-foot en Haïti. De l’humanitaire comme on n’en fait plus, spontané, avec le cœur. Une idée signée KC Ariston, l’équipe leader du championnat de kicker (baby-foot) du Luxembourg. Eh bien, c’est fait, la table est montée ! «On l’avait envoyée par bateau, raconte Maxime Nunes. Elle a mis des semaines à arriver… Nos partenaires l’ont réceptionnée en décembre.»
Trois mois avant de pouvoir jouer : les jeunes de Café-Lompré ont dû trouver le temps long ! «C’est sûr, sourit Maxime. D’un autre côté, monter une table de kicker est compliqué, il fallait nous attendre.» Maxime est reparti en Haïti fin février, avec son entreprise, Creos, qui élabore un réseau électrique en partenariat avec Objectif tiers-monde (OTM) Haïti. Le baby-footeux, spécialiste de la plomberie, a trouvé le temps de monter la table de kicker entre deux travaux.
«Je n’ai jamais vu une réaction pareille»
«Le bonheur, vous auriez dû voir !, décrit Maxime. Pour le premier match, les Haïtiens sont carrément arrivés en file indienne comme pour une finale de foot officielle ! Les jeunes tournaient les poignées, riaient en tapant la balle, tout le monde regardait la rencontre. Je n’ai jamais vu une réaction pareille. C’est comme si on venait d’inventer le feu.» Le kicker a été placé dans l’une des rares maisons fermées du village. C’est désormais l’attraction.
Roberto Da Costa, envoyé par la SARL luxembourgeoise FRO-Solar Concept pour travailler sur le réseau électrique, n’en revient toujours pas. «Le baby-foot, ça ne me semblait pas très important dans le projet. Moi j’étais là pour installer des panneaux photovoltaïques, ma spécialité. Mais je crois que c’est le baby-foot qui a fait le plus plaisir dans le village. Les enfants n’ont rien là-haut, aucun jeu, à part des cerceaux qu’ils poussent avec un bâton.»
La table de kicker a été montée au début du séjour. Les humanitaires luxembourgeois sont restés 25 jours. «Dans ce laps de temps, ils ont énormément progressé, analyse le coach du KC Ariston. Pourtant, à part dans la capitale d’Haïti, personne ne joue au kicker là-haut.» Chez nous, c’est une autre histoire : le Grand-Duché avait été sacré champion du monde multitable en 2015. À quand un trophée pour les Haïtiens ? «Je leur ai expliqué les règles, je leur ai montré quelques coups…», raconte Maxime. Les soirées kicker seront bouillantes au prochain retour des humanitaires luxembourgeois !
Hubert Gamelon