Depuis les nouvelles restrictions sanitaires, les grandes surfaces commerciales ont dû s’adapter. Exemples chez Cactus et Bâtiself.
Les nouvelles réglementations sanitaires imposées aux grands magasins vont de pair avec la volonté gouvernementale de vouloir être juste vis-à-vis des petits commerces qui sont complètement fermés. Et il a fallu trancher pour certains articles qui appartiennent à une zone grise.
Chez Cactus, les vingt-trois magasins sont concernés, sauf les deux Hobbi de Howald et de Diekirch, lesquels ont complètement fermé, indique Jean-Marie Reckinger, de la direction des ventes. «Dès que nous sont parvenues les nouvelles indiquant que cette direction-là allait être préconisée par le gouvernement, nous nous sommes préparés en vue de bâcher les rayons concernés par les articles considérés comme non-essentiels», souligne-t-il.
Si la plupart des magasins Cactus l’ont fait dimanche, avant l’ouverture, dès 5h du matin, avant cela, la direction a attendu la liste des articles non essentiels. «Lorsque Cactus a pris connaissance du projet de loi, il y a aussi eu une concertation avec la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) afin d’obtenir plus de précision dans la terminologie. Lorsqu’on parle d’articles de lavage, par exemple, l’interprétation s’avère relativement large : un essuie-main entre-t-il dans cette catégorie ?», explique encore Jean-Marie Reckinger.
«Le contraire aurait été injuste»
Au bout du compte, Cactus explique avoir trouvé et arrêté une ligne de conduite jeudi matin avant de la communiquer à tous les magasins, «et cela a été clair pour tout le monde». Ainsi, l’enseigne a banni tout le textile de ses rayons en le qualifiant de non-essentiel, comme cela est prévu par la loi. Cela dit, Jean-Marie Reckinger estime que le terme « »essentiel » dépend du point de vue et reste subjectif». Ces discussions avec la CLC étaient par ailleurs attendues «afin de clarifier l’un ou l’autre point. Après, nous avons appliqué ce qui figure dans le texte de loi, un point c’est tout. On ne s’est pas posé de questions à ce sujet », confie le membre de la direction des ventes. Les rayons concernés ont ensuite été bâchés dans tous les magasins de l’enseigne. «Il est clair que si de petits détaillants ne peuvent plus continuer à fonctionner, il aurait été injuste que nous ayons le droit, nous, de le faire. Il faut dire qu’il y a quand même une sacrée différence avec le premier confinement, où tous les rayons étaient ouverts» , insiste encore Jean-Marie Reckinger.
Quant à la clientèle de Cactus, « elle est, en général, très compréhensive », note-t-il. Il faut savoir que, pour la seule Belle Étoile à Bertrange, on parle de 5 000 à 6 000 m² de surfaces d’articles non essentiels, conclut-il, avant de souligner qu’aucun calcul en termes de perte de chiffre d’affaires n’a été entrepris jusqu’à présent.
Claude Damiani
Le «non-essentiel» à distance chez Bâtiself
Depuis lundi, à Bâtiself, pour tous les articles référencés, le client peut faire sa commande en ligne ou téléphoner pour effectuer une réservation. Il peut également passer directement sur l’un des trois sites de l’enseigne (Strassen, Foetz, Ingeldorf), sans toutefois pouvoir pénétrer à l’intérieur des magasins. «Nos employés se chargent d’aller chercher leurs commandes à l’intérieur du magasin», indique Malou Schmitt, responsable d’organisation à Bâtiself. Mais la façon de faire ses achats dépend entièrement du caractère essentiel ou non de l’article désiré. Alors quels sont-ils ces articles considérés comme essentiels ? Et quels sont les autres ?
Combustibles, sanitaires et ménage : essentiels
Car il n’est pas nécessaire de passer une commande pour tout ce qui concerne les combustibles, les articles de ménage et ceux du domaine du sanitaire. Parmi les articles non essentiels figurent, entre autres, la peinture, le ciment, les articles servant à la rénovation…
«En fait, tout ce qui n’est pas compris dans les catégories d’articles de chauffage, de ménage ou de sanitaire est considéré comme non essentiel, comme les plantes ou les fleurs. Le client ne peut pas entrer dans nos magasins pour les acheter. On lui remet les articles devant la porte si la commande a été faite par téléphone ou par courriel, mais il faut alors peut-être qu’il patiente», explique Malou Schmitt.
Et comme dans le cas de Cactus, la clarté de la liste gouvernementale n’a pas forcément de suite sauté aux yeux de la responsable, qui indique avoir parfois dû «consulter pour être sûre du caractère essentiel d’un article précis» . À l’image des articles de ménage, par exemple, «car beaucoup d’entre eux peuvent tomber dans cette catégorie. Nous n’avons donc désigné comme essentiels que les articles pour lesquels nous étions sûrs qu’ils appartenaient à la bonne catégorie.» Et pour ce qui est des articles à la catégorisation incertaine, l’enseigne invite le client à réserver en ligne.
C.D