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[Gastronomie] A Esch, Han restaure la vraie cuisine chinoise


La cheffe Carmen Huang, savant mélange d'une cuisine de caractère et d'une personnalité pleine de délicatesse. (photos Alexandra Parachini)

La promesse est faite dès que l’on passe la porte, au 15 rue du Brill à Esch. Ici, chez Han, on ne vous reçoit pas dans un restaurant chinois habituel. Traditionnel, plutôt. Où la cheffe des lieux restaure le véritable goût de la cuisine chinoise. Celle qu’on connaît très mal en Occident.

La promesse faite à l’entrée sera tenue jusqu’au sortir de table. Entretemps et entre mets aussi fins que généreux, le voyage débute par un dépaysement visuel. Sur les murs, aucun dragon flamboyant ni cascade tape-à-l’œil. Les patrons de l’établissement – trois associés – ont préféré des estampes inspirées de Hokusai. Chic et sobre, à l’instar du mobilier épuré. L’ambiance se veut plus douce que celle des bruyants des buffets à volonté.

La douceur, c’est aussi ce qui caractérise la cheffe Carmen Huang. A la fois discrète et présente, passant d’un couvert à l’autre pour s’enquérir du bien-être des convives. Le moment est délicieux, autant que les plats tout en élégance défilant sous nos yeux. Exaltant leurs saveurs inédites qui commencent à réveiller les palais. On se laissera totalement surprendre par un œuf-scampi vapeur, indéniablement séduire par le filet de bar en croûte aux cinq épices, gentiment titiller par ce riz sauté croquant aux crevettes et Saint-Jacques séchées.

Du fait-maison, pas du réchauffé

« Je reviens à la cuisine chinoise traditionnelle, loin du Chinois ‘à l’européenne' », revendique Carmen Huang, dont le savoir-faire se nourrit de plus de vingt ans d’expérience à travers le pays, de Mamer à Alzingen. Et depuis le 5 février au cœur de la Métropole du fer, donc, dans l’arène de l’ancien Spartacus.

L’évasion se poursuivra autour d’un canard laqué saucé à l’ail et taros caramélisés (cousins asiatiques de la pomme de terre qui se cultivent en terres humides, NLDR). Si elle veut méduser plus encore les gourmets, la cheffe Huang n’hésite pas à préparer… de la méduse. Chez Han, pour faire simple, on vous sert des produits plus vrais que nature, un retour à la tradition oubliée au nom de la standardisation des goûts. Et on vous garantit du fait-maison surtout, pas du réchauffé !

La qualité se paie un peu plus cher qu’à l’ordinaire, même si c’est parfaitement justifié. La carte (hors formules midi) décline des plats entre 17 et 22 euros, tandis que les mises en bouche peuvent grimper jusqu’à 10 euros. Mais on sait bien que le plaisir n’a pas de prix…

A.P

Han Restaurant, 15 rue du Brill à Esch-sur-Alzette