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Findel : « Stop aux vols de nuit »


Les résidents des abords du Findel souhaitent que les vols de nuit soient une exception, comme le stipule le règlement grand-ducal modifié du 24 mai 1998. (Photo : Archives LQ)

Les résidents des abords du Findel ne veulent plus être réveillés par les avions. Entre autres.

La suppression des dérogations permanentes, l’application stricte du règlement grand-ducal modifié du 24 mai 1998, une autorisation ministérielle pour tout départ après 23h et pour tout atterrissage après minuit et l’inscription formelle des motivations sur registre… Voici les revendications des résidents de Cents et Hamm (environ 55 000), qui disent «Stop aux vols de nuit» au Findel.

Le développement de l’aéroport : les inquiétudes et appréhensions des riverains». C’était l’intitulé de la conférence, donnée hier par Rita Hermann, la présidente de l’Union des syndicats d’intérêts locaux de la Ville de Luxembourg (USILL), Roger Schlechter, président du Syndicat d’intérêts locaux de Hamm, et Fernand Diederich, président du Syndicat d’initiatives et d’intérêts locaux de Fetschenhof-Cents. Pendant plus d’une heure, ils ont fait un tour complet de la situation concernant les vols de nuit au Findel. Ils ont tout d’abord rappelé la promesse gouvernementale, avancée par François Bausch : «La règlementation en matière de vols de nuit sera maintenue et par conséquent les vols de nuit limités au strict minimum». «Il est donc stupéfiant de constater que malgré des prises de positions publiques, 1 806 vols de nuit, dont 699 vols de passagers et 1 107 de frêt, ont été autorisés en 2015, souligne Roger Schlechter. Il y en a eu 1 554 en 2014, 1 493 en 2013, 1 256 en 2012… L’augmentation est continue depuis plusieurs années.»

Affections, irritations…

Une hausse que les riverains des abords de lux-Airport ne comprennent pas. «Conformément au règlement grand-ducal modifié du 24 mai 1998, les vols de nuit doivent être des exceptions, rappelle Rita Hermann. Nous exigeons que la légalité soit respectée et que les dérogations permanentes attribuées à certaines compagnies cessent. Les dérogations ne doivent pas être permanentes, mais exceptionnelles. Nous disons stop aux vols de nuit.»

De son côté, Fernand Diederich a pointé du doigt les conséquences de ses vols de nuit sur les riverains. «L’OMS (l’Organisation mondiale de la santé) recommande un minimum de 8 heures de sommeil par nuit, avance le président du Syndicat d’initiatives et d’intérêts locaux de Fetschenhof-Cents. Or toujours selon l’OMS, on ne peut pas avoir une bonne nuit de sommeil si on subit un bruit de fond continu de plus de 30 décibels ou des bruits isolés de plus de 45 décibels.» Et selon les intervenants, ce dernier chiffre est dépassé la nuit dans leurs quartiers. Ils estiment que cela peut avoir des conséquences sur la santé des riverains : risques de maladies cardio-vasculaires et augmentation de la tension artérielle. La pollution engendrée par les vols de nuit peut également avoir des conséquences sur la santé des résidents : affections respiratoires, baisse de la capacité respiratoire, irritations oculaires…

Pour toutes ces raisons, les associations de riverains demandent : «la suppression des dérogations permanentes et l’application stricte du règlement grand-ducal modifié du 24 mai 1998», que «la ministre joue son rôle de protection», «une autorisation ministérielle pour tout départ après 23 h et pour tout atterrissage après minuit et l’inscription formelle des motivations sur registre», «le plafonnement des mouvements à l’aéroport et un développement raisonnable pour un City Airport». «Lux-Airport doit avoir un objectif environnemental prescrit par l’UE.» Seront-ils entendus?

Guillaume Chassaing