Certaines kermesses locales sont sur le point de redémarrer progressivement. Celle de Bascharage a ouvert jeudi et Esch suivra à la Pentecôte.
Lorsque Le Quotidien s’était entretenu avec le «patron» des forains, Charel Hary au mois de janvier, la situation sanitaire d’alors ne laissait rien présager de très bon quant à une reprise des fêtes foraines. Quatre mois plus tard, on y voit un peu plus clair en sa compagnie alors qu’une date a également été fixée pour décider d’une tenue de la Schueberfouer cet été.
Que s’est-il passé depuis le début de l’année du côté des forains dans leur espoir de pouvoir relancer les kermesses et fêtes foraines locales à travers le pays ? «Les chiffres relatifs au nombre d’infectés sont montés et la Ville d’Esch-sur-Alzette a décidé de ne pas organiser la kermesse de Pâques. Et puis, nous étions toujours focalisés pour reprendre les affaires à Differdange et pour l’octave, mais ces évènements aussi ont été annulés une à deux semaines en amont», raconte Charel Hary.
Kermesse à Bascharage jusqu’à lundi
Mais une première bonne nouvelle est tombée récemment pour les forains : la kermesse de Bascharage a en effet débuté depuis hier et se tiendra jusqu’à lundi inclus, à l’occasion du pont du week-end prolongé de l’Ascension. «Nous avons eu l’autorisation de la commune de Käerjeng. Huit à neuf attractions et stands sont présents sur la place Schuman et ma fille tiendra la confiserie familiale», se réjouit Charel Hary. Mardi dernier, les forains ont également obtenu le feu vert de la commune d’Esch-sur-Alzette pour la tenue d’une kermesse éclatée en quatre endroits à la Pentecôte (lire encadré). La suite ? «Nous avons rendez-vous la semaine prochaine avec les communes de Dudelange et d’Ettelbruck, et on verra ce qu’il sera décidé. Nous sommes en tout cas présents et voulons travailler. Mais pour l’instant, ce n’est pas si facile !»
Quoi qu’il en soit, il dit rester «optimiste, comme tous les forains d’ailleurs». Car maintenant que le feu vert a été donné pour la kermesse d’Esch-sur-Alzette, il pense que les autres communes – Dudelange, mais aussi Diekirch, Echternach, et Ettelbruck – vont suivre cette voie, selon une sorte d’effet domino, même si «tout dépendra des restrictions à l’instant T». Cela dit, le président des forains reste catégorique sur un point : «Cela n’a rien à voir avec la Schueberfouer, c’est complètement autre chose.» De manière générale, il est d’avis que les petites kermesses pourraient bien faire avancer les choses : «Les communes veulent travailler avec nous, tout comme en 2020. Mais si l’État édicte des lois, il faut les respecter. Les communes sont en tout cas prêtes à organiser des kermesses, car elles veulent que les fêtes soient de retour dans les villes et villages. Certes, il y a une restriction de rassemblement de 100 personnes, mais si on disperse ce nombre en quatre ou cinq places différentes, cela peut le faire !»
Schueberfouer : une décision le 1er juillet
Pour ce qui est de la Schueberfouer, la situation s’avère évidemment différente. «On dépasse le million de visiteurs à la Fouer et s’il est décidé de ne pas l’organiser en fonction de la situation sanitaire, on comprend tout à fait. Mais nous faisons nos calculs et d’après les informations, à la fin du mois de juin, la population sera vaccinée aux deux tiers. Je ne vois donc pas pourquoi on ne pourrait pas l’organiser… Mais nous verrons le 1er juillet, car cette date a été fixée par la Ville de Luxembourg pour une décision finale et il s’agit du dernier délai permettant encore d’entreprendre son organisation. Mais à l’heure actuelle, je ne sais pas du tout dans quelles conditions elle devrait se tenir si elle est autorisée. Et je ne sais pas non plus si l’objectif serait comme l’an passé, de disperser l’évènement dans différents quartiers. Mais, pour l’instant, la Schueberfouer est toujours à l’agenda sur le champ du Glacis : tout est suspendu à une décision.»
Il va sans dire que si une «vraie» Schueberfouer devait effectivement avoir lieu, ce serait, «comme toujours, avec les forains étrangers, mais avec des restrictions dans les restaurants, sans parler du port du masque et des autres mesures sanitaires», estime encore Charel Hary. «Tout reste incertain, donc, car si en juillet on dit que les restaurants doivent fermer, quelle Schueberfouer pourrait-on organiser ? On attend donc de voir. Cela dit, nous étions quand même contents de la formule « mini-Fouers » de 2020, parce qu’au moins nous avions obtenu cela. Mais je me répète : ce n’est pas facile pour nous pour l’instant !»
Claude Damiani
Esch : feu vert pour la kermesse de la Pentecôte
C’est avec satisfaction que Charel Hary a confirmé, mardi, que la kermesse de la Pentecôte aurait bien lieu dans la Métropole du fer. Elle se tiendra dans une configuration éclatée : «La commune nous a accordé l’autorisation pour cet évènement qui se déroulera sur quatre places différentes : sur les places de l’Hôtel-de-ville, du Brill, du Benelux et des Remparts. Une vingtaine de stands et attractions seront présents avec quatre ou cinq métiers et manèges par place. Je suis très content de cette décision et j’espère que les collègues forains le sont également !»
À Capellen, «un petit parc de merveilles»
Dans la commune de Mamer, une petite kermesse est installée depuis début avril sur un terrain appartenant à un particulier. «Nous faisons cela pour que les enfants retrouvent un peu de bonheur», explique le propriétaire du terrain. Des attractions et stands de restauration s’y trouvent et toutes les mesures sanitaires sont strictement respectées. «C’est un peu comme un petit « parc de merveilles » familial. Actuellement, à cause de la pandémie, les enfants s’ennuient en restant sur leur iPad», explique le responsable de cette petite fête foraine conviviale qui est, souligne-t-il, «ouverte toute l’année et où il ne faut surtout pas avoir peur du « variant forain », car il n’existe pas et parce que toutes les consignes sanitaires sont parfaitement mises en place ici».