La nuit de la Saint-Sylvestre en mode coronavirus a été particulièrement calme dans le pays. Des célébrations en toute discrétion pour fêter l’arrivée de 2021.
Le Luxembourg a vécu un réveillon du Nouvel An bien tristounet. Pour clôturer une année 2020 qui est venue chambouler toutes nos habitudes, d’aucuns auraient souhaité pouvoir célébrer au moins une Saint-Sylvestre festive, arrosée, en famille ou entre amis, en grand comité chez soi, dans un bar ou une discothèque. Rien de tout cela toutefois en ce 31 décembre. L’invité que personne ne voulait encore voir parmi nous, dix mois après avoir débarqué dans notre pays, rôde toujours à l’extérieur. Les règles sanitaires ont donc imposé un réveillon en cercle très restreint avec un couvre-feu instauré dès 21h.
Contrairement aux autres années, la dernière nuit de l’année est ainsi restée calme. Depuis le Pfaffenthal, où d’ordinaire les premiers pétards résonnent dans les rues dès le milieu de l’après-midi, c’était le calme plat. Aucune fusée de feu d’artifice n’a décollé des rues pavées et pour la première fois en 15 ans, le quartier n’a pas été plongé dans une épaisse fumée blanche et une cacophonie d’explosions une heure avant l’heure fatidique. Tout juste si quelques explosions ont timidement résonné dans la vallée pendant quelques minutes après minuit depuis Clausen.
À quelques centaines de mètres de là, les Rives de Clausen sont restées désespérément vides. Il en allait de même dans la vieille ville, autour du Palais grand-ducal, ou d’ordinaire la vie nocturne bat son plein. Pas de foule, pas d’embrassade, pas de musique, pas de bouteilles de champagne servies à gogo. Pas de grande fête non plus dans les halls d’exposition de Luxexpo, ou une grande soirée de Nouvel An avait pris ses quartiers depuis quelques années.
Le cœur n’y était pas
Même privés de grande sortie, les gens ont tenté de jouer le jeu, même si le cœur n’y était pas toujours. « J’ai prévu un repas simple pour mon mari et moi », confiait une caissière de supérette de quartier, croisée jeudi. « D’habitude, on fête le Nouvel An au restaurant. On se rattrapera l’an prochain. » « Je reste chez moi et j’irai chez ma sœur le jour de l’An. On est une famille très nombreuse, alors cette année, il était impossible de nous réunir. C’est triste ! Ma nièce m’a montré comment se parler à plusieurs sur une tablette. On va trinquer à distance », indique Pierrette, une cliente qui était venue faire ses emplettes, à quelques heures du réveillon.
Les habitants du nord du pays ont au moins pu profiter de la neige en cette toute fin d’année 2020. L’Oesling est couvert de blanc depuis dimanche dernier. Les traîneaux étaient donc de sortie pour glisser vers 2021, tout en faisant honneur au dicton luxembourgeois «E gudde Rutsch» (traduit littéralement par «Bonne glissade»). Rentrées chez soi, les familles se sont attablées.
Comme par ailleurs à travers le pays, certains ont enfreint les règles du couvre-feu pour accueillir la nouvelle année devant leur habitation. À Boulaide, un petit feu d’artifice était visible au-dessus des nombreuses fermes qui caractérisent ce village, situé près du Lac de la Haute-Sûre. Un acte de résistance face au coronavirus !
Opération couvre-feu pour la police
Si la discipline était globalement présente dans le pays, la police a néanmoins dû intervenir à plusieurs reprises pour calmer ou même verbaliser des fêtards très peu soucieux des restrictions anti-Covid mais aussi des règles du code de la route.
Les policiers étaient donc mobilisés pour vérifier que personne ne profitait de la nuit de la Saint-Sylvestre pour ne plus respecter les règles sanitaires mises en place. Une surveillance particulière concernant les regroupements de personnes dans l’espace public a été effectuée de 21h à 6h, c’est-à-dire durant les heures du couvre-feu. Durant la nuit du 31, une trentaine de contrôles ont été menés sur tout le territoire. En guise de préambule à cette longue soirée, vers 17h15, une patrouille est intervenue dans la Grand-Rue à Ettelbruck : entre 10 et 15 personnes s’amusaient avec des pétards. Ces fêtards ont été contrôlés et sur l’un d’eux une petite quantité de drogue destinée à faire un autre type de pétard a été trouvée. Il a reçu une amende. Sept autres personnes présentes ont reçu des amendes pour non-respect des règles anti-Covid.
Des contrôles routiers ont eu lieu à partir de 21h, heure à laquelle le couvre-feu entrait en vigueur. 26 automobilistes ont reçu des amendes car ils n’avaient rien à faire dehors. Peu avant 1h à Rambrouch et vers 3h à Mersch, deux conducteurs ont, en plus, vu leur permis de conduire retiré sur-le-champ : ils avaient trop bu avant de prendre le volant !
La police n’a également pas chômé entre 22h et 6h : les agents ont été appelés à 35 reprises par des habitants gênés par le bruit de certains fêtards à leur domicile ou par le bruit des feux d’artifice à l’extérieur. La plupart du temps, les contrevenants ont vite fait moins de bruit sur demande des agents. Par contre, à Bertrange, un habitant n’a pas voulu coopérer. Il a reçu une amende pour tapage. En regardant dans son logement, les policiers ont vu bien trop de monde qui célébrait la nouvelle année. Ils ont tous reçu une amende pour infraction à la réglementation anti-Covid. Sympa pour commencer l’année! Enfin, concernant les bagarres, la police est intervenue une douzaine de fois sur l’ensemble du territoire. Souvent ces disputes étaient liées à une consommation excessive d’alcool. Malgré l’épidémie de coronavirus, certaines soirées resteront tragiquement classiques pour nos forces de l’ordre.
Le Quotidien
Romy, premier bébé de l’année
La petite Romy Tornaboni est le premier bébé de l’année 2021. Elle est née au CHL le 1er janvier à 0h14 ! Elle pèse 3 110 grammes pour 47 centimètres. Sur notre photo, elle est entourée de ses parents, Caroline Smolinski et Mathieu Tornaboni. Félicitations aux parents et très belle année 2021 à eux !