Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La capitale était noire de monde, mercredi soir, à l’occasion de la veille de la fête nationale. Luxembourgeois, étrangers et touristes de passage ont rendu un hommage unanime et vibrant à la famille grand-ducale, entre patriotisme, désinhibition et cris de joie.
La fête aurait bien pu être gâchée pour diverses raisons, mais ce ne fut absolument pas le cas : certains craignaient que des averses de pluies s’invitent au rendez-vous, d’autres estimaient qu’une défaite du Portugal de Cristiano Ronaldo face à la Hongrie allait faire bouder les nombreux co-citoyens lusitaniens du Grand-Duché.
Mais les prévisions météorologiques tout comme les pronostics footballistiques sont allés dans le bons sens, fort heureusement. La fête nationale ne pouvait que démarrer sous les meilleurs auspices et les résidents luxembourgeois, toutes nationalités confondues, ne tardaient pas à enchaîner en s’abreuvant de liquides alcoolisés.
Splendides princesses Alexandra et Claire
Il était 21h15 précises, lorsque que la famille grand-ducale a fait son apparition sur le boulevard Roosevelt, avant de prendre place dans une tribune d’honneur spécialement installée à cet effet, juste en face de la Gëlle Fra sise place de la Constitution.
Sur leur 31, ou plutôt sur leur « 23 », les membres de la famille grand-ducale ont alors été salués par le conseil communal de la Ville de Luxembourg, avant de prendre place dans la tribune d’honneur. Les membres de la fanfare royale grand-ducale Luxembourg-Grund-Fetschenhof-Cents-Pulvermühl (Grënnesch Musek) ont accueilli tout ce beau monde au son du De Wilhelmus, hymne de la Maison Luxembourg-Nassau-Bourbon : « Zwee Kinnékskanner, déi trei sech léif, koumen ausenaaner, wäit an déif (…) ».
Le ton était donné et l’engouement populaire allait crescendo. D’autant plus que les centaines de spectateurs massés sur le boulevard Roosevelt n’allaient pas devoir attendre le tir d’honneur des 21 coups de canons du lendemain : le rayonnement des splendides princesses Alexandra, Claire et Tessy a largement égalé la puissance de la poudre explosive utilisée au Fetschenhof !
Les festivités se sont ensuite poursuivies avec une reprise du tube Ain’t Nobody du groupe de funk américain originaire de Chicago, Rufus & Chaka Khan, puis par l’hymne national Ons Heemecht, composé par Jean-Antoine Zinnen.
Il était 21h30, lorsque la retraite aux flambeaux a dès lors débuté. Le cortège, formé avenue de la Gare, s’est alors mis à défiler devant la tribune d’honneur. Les applaudissements nourris des membres de la famille grand-ducale et du conseil communal ont galvanisé les ardeurs des participants, appartenant aussi bien à des sociétés de la capitale (du Jugendkouer « Beggener Kameschen » en tête, au Swimming Luxembourg, en passant par le Hondssportveräin de Neudorf), qu’aux scouts et guides du pays (Fédération nationale des éclaireurs et éclaireuses du Luxembourg et Lëtzebuerger Guiden a Scouten), ou encore à des groupes de musique, de chant et de folklore (Majorettes de l’Alzette, Asbl Inter-Actions/Maison des jeunes ou encore le char fleuri du service des transports en commun de la ville de Luxembourg).
Et ce n’est certainement pas l’ouverture du score des Irlandais face à la Squadra Azzura qui aura plombé l’ambiance, car de nombreux tifosi italo-luxembourgeois, se sont joints à la fête dès la fin du match sifflée.
Toutes les communautés du pays étaient rassemblées jusqu’à ce que le traditionnel feu d’artifice soit déclenché à 23 h précises. Un feu plein d’espoir qui a fédéré les habitants du Grand-Duché et les touristes de passage, dans une espèce de communion païenne, mais résolument patriotique.
Claude Damiani / Photos JC Ernst
