La traditionnelle fête du natur musée a attiré de nombreuses familles dimanche dans le Grund à Luxembourg : l’occasion d’apprendre et d’expérimenter auprès des scientifiques.
Chaque année, ce sont plus de 2 000 visiteurs qui se pressent dans les ruelles qui entourent le natur musée pour découvrir le monde vivant sous un aspect ludique : «À l’origine, c’était la fête de notre Panda Club, un club conçu pour les enfants à partir de 6 ans, à travers lequel on assure l’éducation et la sensibilisation à la nature et à l’environnement», explique Marianne Hoffmann, cheffe du service éducatif du musée nationale d’Histoire naturelle qui compte une quarantaine de collaborateurs.
«Le but est à la fois de leur donner le goût de la science dès le plus jeune âge et l’envie de protéger la nature en leur transmettant nos connaissances. On essaye de faire rêver les enfants tout en leur inculquant la valeur de la preuve scientifique.» Un concept qui plaît puisque le club compte aujourd’hui environ 3 000 membres inscrits. Et cet après-midi, ils sont 1 360 à avoir pris leur ticket en ligne pour participer à la fête. Au programme : une vingtaine d’ateliers et de démonstrations disséminées à l’intérieur du musée, dans son jardin le long de l’Alzette, dans les salles d’exposition mais aussi en plein air, dans les ruelles adjacentes et à l’abbaye de Neumünster.
Ainsi, dans le petit jardin du natur musée, Alex et Michèle du service éducatif du musée montrent aux enfants les différentes espèces qui vivent au bord de l’eau en leur indiquant ce qu’ils mangent et comment ils construisent leur habitat : castor, rat musqué, martin-pêcheur, héron, poule d’eau, grenouille et bien d’autres. Avec des images mais aussi des animaux naturalisés, ce que les plus petits apprécient beaucoup.
La naturalisation des animaux, c’est justement le métier de Guillaume Becker, le taxidermiste du natur musée. Pour l’occasion, il s’est installé à l’étage, et montre au public la façon dont il travaille : «Je récupère des animaux morts en centre de soins ou trouvés aux bords des routes et ensuite, s’ils ne sont pas trop abîmés, je les prépare, soit pour le service éducatif, soit pour la collection du musée.» Sous les yeux des visiteurs, impressionnés, il déploie sur sa table les ailes d’un rapace et s’applique à reformer son ventre arrondi. Toute la matière organique a été retirée. Ne reste que la peau qui deviendra du cuir, des os et des plumes.
Des enfants curieux et ravis d’apprendre
Dehors, au stand de bandolino, Ethan, 5 ans, cherche à retrouver à quel animal appartiennent les différents indices en photo : «Ça, ce sont des pattes d’écureuil», lance-t-il sûr de lui, «et ces plumes sont celles du pigeon!». Sa maman, Inès, vérifie avec lui : presque tout juste! Tous deux sont venus de France, spécialement pour participer à la fête : «Comme il adore la science et la nature, on n’a pas hésité», explique la jeune femme qui travaille au Luxembourg.
La tête penchée sur des microscopes, voilà un autre atelier où les petits explorateurs en herbe peuvent observer toutes sortes de végétaux et d’insectes. Dans un grand filet, sauterelles et scarabées font le spectacle : «J’ai appris que la sauterelle peut faire des bonds de plus d’un mètre. C’est comme si nous pouvions sauter deux terrains de basket ball», raconte Lily, 8 ans.
Plus loin, dans la cour de l’abbaye de Neumünster, un attroupement se forme autour de Jacques. Il faut dire que cet étudiant en sciences de l’environnement, passionné de reptiles et invité par le musée, n’est pas venu seul : autour de son cou, les enfants découvrent un long serpent des blés, une espèce originaire d’Amérique du Nord, de la famille de la couleuvre. «Vous pouvez le caresser, mais attention à ne pas le serrer, et pas près de sa tête, plutôt du côté de sa queue», prévient-il. Les yeux des enfants sont écarquillés, ils tendent leur main : «C’est visqueux», lance un petit garçon, «il est mouillé», remarque un autre. Les adultes aussi sont conquis : «Il est vraiment très beau», admire une maman.
Pour Alain Faber, le directeur du natur musée, c’est une journée vraiment réussie : «Le public est de retour après une année marquée par le covid. C’est la rentrée, les enfants ont envie d’apprendre et notre fête leur donne accès au savoir scientifique de manière ludique.» Au-delà du côté festif, c’est véritablement la mission de transmission du musée qui s’illustre ici, comme au Panda Club, au Science Club pour les ados ou auprès des 2 000 classes et groupes scolaires accueillis chaque année.
Christelle Brucker