Après parfois plusieurs heures de marche, des milliers de fidèles ont afflué, hier, vers l’église décanale avant de monter au sanctuaire Notre-Dame de Fatima op Bäessent.
Àpied, en train, à vélo ou en voiture. Tous les moyens étaient bons, hier, pour atteindre la capitale des Ardennes où la communauté catholique portugaise du Luxembourg a célébré une nouvelle journée de ferveur.
La majorité des marcheurs étaient partis d’Ettelbruck, à 26 kilomètres. «Notre groupe comptant 97 personnes est parti ce matin à 4 h 30. Nous sommes arrivés entre 9 h et 10 h», témoigne Gaby qui a fait le trajet avec sa mère et son frère. «J’ai très mal aux pieds, mais on est là, donc on est contents», confie-t-elle, ses chaussures de marche encore à la main, en attendant qu’on lui lave les pieds.
Comme les années précédentes, le groupe lusophone LGS Luxembourg – Saint-Alphonse accueillait les pèlerins venus à pied dans la maison Saint-Sébastien. Entre 7 h et 12 h, les membres leur offraient rafraîchissements, bains de pieds et autres petits soins.
C’est à la sortie de la maison Saint-Sébastien que nous avons rencontré Cristina d’Esch-sur-Alzette. Avec deux amies, elle a pris le départ mercredi depuis la côte d’Eich. En deux jours, elles ont parcouru les 56 kilomètres en faisant une étape à Esch-sur-Sûre. Pour cette habituée, le pèlerinage «est aussi l’occasion de revoir des gens qu’on n’a plus vus pendant une année et de passer un bon moment ensemble».
Un pèlerinage qui rappelle le Portugal
Pour de nombreuses familles lusophones résidant au Grand-Duché, Notre-Dame de Fatima de Wiltz rappelle le Portugal. C’est ainsi le cas pour Maridoceo de Lintgen qui habite depuis 24 ans au Luxembourg : «Déjà au Portugal, je me rendais au sanctuaire de Fatima. Quand j’ai découvert le sanctuaire à Wiltz, j’étais vraiment contente.» Elle poursuit : «Cette année, je suis venue parce que j’avais fait une promesse. J’ai été opérée à ma jambe il y a deux ans et j’ai attendu. Cette année, j’ai eu le courage et tout s’est bien passé.»
Parmi les pèlerins, on retrouve tous les âges : «Dans notre groupe, il y avait même un monsieur de 78 ans», note Rosa, qui est venue hier pour la huitième fois à pied à Wiltz depuis Ettelbruck. D’après Cristina, de plus en plus de jeunes rejoignent le pèlerinage. «Les gens, quand ils sont de plus en plus en crise, se rattachent de plus en plus au culte. Même à Fatima, au Portugal, il y a eu plus de monde cette année. Le phénomène vu il y a 30/40 ans recommence.»
Mais Fatima n’attire pas que des Lusophones. «J’ai découvert le sanctuaire il y a deux ans, grâce à des amis», explique Mauricette qui vient de Thionville. «Mais je connaissais Fatima au Portugal. La première fois, c’était en 1974», précise-t-elle.
Un peu après midi, cinq cyclistes belges en chemin entre Perwez et Strasbourg s’arrêtent au pied de l’église décanale. «C’est un hasard qu’on passe par ici le jour de l’Ascension. Si c’est ainsi, on s’arrête pour reprendre nos forces», notent-ils.
À 14 h 40, la procession prend finalement son départ à l’église décanale. Pour les pèlerins, il ne reste plus que l’ascension au sanctuaire de Notre-Dame de Fatima, op Bäessent. «Ces trois kilomètres ne me font pas peur. On se sent bien ici», se réjouit Rosa, qui a retrouvé toutes ses forces en arrivant à Wiltz.
Fabienne Armborst
>> Retrouvez notre dossier de deux pages dans votre édition papier de ce vendredi 15 mai.