D’après Julie Ransquin, responsable de la communication de l’Adem, les journées spéciales dédiées au recrutement de salariés handicapés n’ont que des avantages.
La fréquentation est-elle à la hauteur de vos attentes ?
Julie Ransquin : Oui, et même au-delà! Nous avons invité tous les salariés handicapés et les personnes en reclassement externe figurant dans nos fichiers. Huit cents personnes s’étaient inscrites, sachant que l’événement était ouvert à tous, y compris aux non-inscrits à l’Adem. Et au final, nous avons comptabilisé 1 500 entrées, soit une augmentation de 50 % par rapport à la première édition.
À quoi est dû ce succès ?
Il y a une énorme demande, c’est pour ça qu’on a reconduit cette action. Ces personnes sont super contentes d’avoir un jobday dédié, car le sujet du handicap n’a pas besoin d’être au centre de leur discussion avec les recruteurs. En effet, certains n’osent pas se présenter à un jobday classique – qui leur est pourtant grand ouvert – de peur de subir des préjugés. Et de leur côté, les entreprises présentes sont sensibilisées au handicap et encouragées à se focaliser davantage sur la personne que sur les caractéristiques des postes vacants. Car tout peut être adapté, l’Adem peut notamment financer les équipements nécessaires.
Les entreprises s’ouvrent-elles davantage au handicap ?
Une dizaine de plus ont souhaité participer par rapport à 2023, ce qui est très encourageant. On a même été contraints d’en refuser par manque d’espace. Aujourd’hui, les recruteurs remarquent que les salariés handicapés sont des talents comme les autres, qui cherchent un emploi et qui ont des compétences à faire valoir. Depuis deux ans, on observe que les employeurs sont de plus en plus nombreux à nous contacter pour s’informer sur le sujet. Certaines sociétés disposent d’un référent inclusion : on va à leur rencontre, pour leur exposer toutes les façons dont l’Adem peut les accompagner, et elles sont souvent surprises de constater que les démarches sont rapides et faciles.
Les pénuries de main-d’œuvre accélèrent-elles l’inclusion ?
Il est clair que face à ce manque de bras, les employeurs doivent penser aux salariés handicapés et en reclassement externe, car ils sont prêts à travailler, et font partie de la solution! Regardez aujourd’hui : plusieurs représentants de l’Horeca ont fait le déplacement, le groupe Cocottes ou Novotel par exemple, parce qu’ils savent qu’ils vont trouver des talents ici.