Inscrite au programme des mini-entreprises, une équipe de lycéens a imaginé un projet pour aider les étudiants à trouver des petits boulots.
Demandez-leur de trouver des idées et ce sont plein de petites ampoules qui éclaireront leur matière grise. Dans le cadre du programme des mini-entreprises, qui proposent aux lycéens du Grand-Duché de s’impliquer dans un projet entrepreneurial, Pol Castellvi et Samy Bakiri, du lycée Robert-Schuman de Luxembourg, ont imaginé une manière d’aider tous les jeunes Luxembourgeois de leur génération.
Après plus de six semaines de réflexion où ont été jetées sur la table des propositions comme des tournois sportifs, un système de location de meubles ou encore l’organisation d’événements, les deux adolescents et leur équipe ont fait la proposition qui est, aujourd’hui, à la base de la mini-entreprise JonkJob : «Mettre en relation des adultes avec des étudiants qui seraient disponibles et capables de réaliser différents types de services.»
Des solutions pour les étudiants
«Nous nous sommes simplement demandé quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les étudiants», explique Pol Castellvi. «Et nous sommes rapidement arrivés au constat qu’ils ont du mal à trouver un job pour gagner un peu d’argent.»
Rapidement adoubée par leurs professeurs et les deux entrepreneurs-conseillers qui les accompagnent durant cette année, l’idée naissante imaginée par l’équipe de huit adolescents n’avait plus qu’à se préciser pour se développer.
En cette dernière année avant le baccalauréat, les sept garçons et l’unique fille âgés de 17 à 18 ans qui forment le groupe ont deux heures par semaine intégrées à leur emploi du temps pour faire fructifier JonkJob.
«On s’est vite rendu compte que ce n’était pas suffisant et aujourd’hui, nous essayons d’y travailler environ 1 h 30 par jour», indique Samy Bakiri. Pour mieux fonctionner, ces élèves en section économique se sont répartis en plusieurs spécialités.
«Certains s’occupent de la comptabilité, d’autres des technologies de l’information et avec Samy, nous gérons la partie commerciale», décrit Pol Castellvi, sweat-shirt JonkJob sur les épaules.
Apprendre en se développant
Après plusieurs mois de travail, les lycéens ont pu, le 14 janvier dernier, annoncer la mise en ligne de leur site internet. Une interface épurée et une navigation intuitive font la base de cette plateforme qui permet de proposer ou de commander, entre autres, des cours de soutien scolaire, des promenades pour les chiens ou encore un nettoyage complet de son véhicule.
En tant qu’adulte souhaitant l’aide d’un étudiant pour, par exemple, tondre son gazon, il suffit de s’inscrire et d’envoyer sa demande. «Nous réceptionnons cette demande et nous trouvons un étudiant libre pour la réaliser», détaille Samy.
Les tarifs sont affichés sur le site. Par exemple tondre la pelouse est facturé 15 euros de l’heure alors que le prix d’un cours particulier s’élève à 18 euros. «Une fois, le travail accompli, nous facturons celui-ci et versons le salaire à l’étudiant en prenant notre marge.» Encore un peu de temps et l’équipe devrait trouver une méthode pour rendre les démarches «plus rapides».
Pour faire connaître leur mini-entreprise, les deux apprentis commerciaux s’appuient sur les réseaux sociaux avec Facebook et Instagram où ils s’appliquent à publier régulièrement des photos pour inciter le public à utiliser JonkJob et également pour monter le développement du projet. «On a de plus en plus de succès et d’abonnés, mais il nous est encore difficile de toucher les adultes», analyse Samy. «On essaie d’élargir notre spectre avec des flyers, des stickers et de la pub sur Facebook.»
En juin 2022 aura lieu la grande finale de ce 21e programme des mini-entreprises. Vingt projets auront été sélectionnés parmi la bonne centaine qui a éclos dans tout le pays. L’an passé, c’est le pouf d’intérieur et d’extérieur entièrement recyclé et fabriqué à la main de l’équipe Ekomfort, du lycée Aline-Mayrisch, qui a convaincu le jury.
Si les membres de JonkJob espèrent aller au bout de l’aventure, Pol et Samy restent philosophes : «Même si on ne gagne pas, cela aura développé notre esprit d’équipe et nous aura permis de faire des erreurs et de développer notre expérience.»
Mini-entreprise, mode d’emploi
Créé par l’ASBL Jonk Entrepreneuren, le programme des mini-entreprises se donne pour mission, entre autres, de donner le goût d’entreprendre, d’innover, de créer et de prendre des initiatives. Pour cela, des groupes d’élèves doivent imaginer un concept de mini-entreprise puis le gérer et le faire se développer.
Ce projet se déroule durant toute l’avant-dernière année de l’enseignement secondaire, à raison de deux heures par semaine. En plus des enseignants, des entrepreneurs-conseillers externes à l’établissement accompagnent les lycéens dans leur projet.
Après plusieurs étapes de sélections, vingt projets sont sélectionnés parmi une centaine pour participer à la grande finale qui a lieu au mois de juin. Le vainqueur pourra ensuite représenter le Luxembourg lors de la «JA Europe Company of the Year Competition».