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Ettelbruck : après le sentiment d’injustice, celui de l’insécurité


Le conseil communal a présenté, hier, une résolution sur les mesures à prendre en vue de mieux assurer la sécurité des citoyens. Cette résolution « commune » du conseil communal d’Ettelbruck s’articule en sept points et fait suite au meurtre d’un sexagénaire survenu au début du mois.

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La résolution élaborée par le conseil communal vise à instaurer un « véritable dialogue » pour réduire le sentiment d’insécurité parmi les habitants d’Ettelbruck. (Photos archives Editpress/LQ)

Le 2 mars, aux alentours de 19h, place de l’Hôtel-de-ville à Ettelbruck, une bagarre éclate entre deux individus. Cette altercation vire au drame. L’un des deux hommes sort un couteau et poignarde l’autre. Le sexagénaire touché décédera lors de son transport à l’hôpital. Le lendemain, la police grand-ducale arrête un suspect, âgé de 27 ans.

Et à l’appel du conseil communal, plusieurs centaines de personnes ont effectué une marche silencieuse, le jeudi 5 mars, afin « de manifester (leur) soutien aux proches et (leur) tristesse face à une agression incompréhensible ».

Après ce crime, le conseil communal a décidé d’agir en élaborant « une résolution sur les mesures à prendre en vue de mieux assurer la sécurité des citoyens », qui a été présentée hier soir. « Cette résolution est le fruit du travail de tous les membres du conseil communal, indique le bourgmestre d’Ettelbruck, Jean-Paul Schaaf. Nous la prenons d’un commun accord. Elle donne mandat au conseil échevinal pour mettre en œuvre les mesures. » Cette résolution s’articule autour de sept points.

Une demande va être faite pour que l’effectif de la police de proximité soit augmenté – ils sont actuellement neuf. Dans cette optique, le collège échevinal va solliciter le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider. « Le personnel actuel fait un excellent travail, confie Jean-Paul Schaaf. Mais il faut que l’effectif soit renforcé afin d’assurer une meilleure visibilité sur le terrain. Notre demande n’est pas chiffrée, nous voulons l’effectif le plus large possible. »

Le commune compte également organiser dans les prochains mois des assises sur la sécurité en partenariat avec les acteurs de la commune, ceux du pays et les citoyens. « C’est une démarche citoyenne, affirme le bourgmestre d’Ettelbruck. Nous avons déjà fait ce type de manifestation sur le thème de la mobilité et le réaménagement de la place du Marché. Ces assises sur la sécurité doivent permettre de mettre en lumière les problèmes liés au sentiment d’insécurité des citoyens. »

> « Mener les efforts tous ensemble »

Dans le cadre de ces assises de la sécurité, le conseil communal souhaite qu’une table ronde ait lieu avec le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, et la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.

Car le conseil communal demande aussi un meilleur suivi des personnes souffrant de maladies psychiques. « Il n’est pas question de remettre en doute le travail de l’hôpital neuropsychiatrique, précise Jean-Paul Schaaf. Le problème se situe au niveau de la psychiatrie ouverte. Beaucoup de patients ne sont pas encadrés. L’idée est que le gouvernement revoie la loi sur ce sujet pour que les patients soient mieux suivis. »

Un autre point est axé sur la prévention en partenariat avec l’ensemble des acteurs sociaux. Dans cette optique, la commune va se rapprocher du ministère du Travail pour mettre en place un concept d’accompagnement à destination des jeunes sans emploi (coaching), mais aussi renforcer les structures sociales locales. Elle souhaite aussi inciter les CFL à renforcer la présence des agents de sécurité à la gare.

Par ailleurs, le conseil communal s’engage à poursuivre ses efforts en matière d’aménagement urbain, notamment en ce qui concerne l’éclairage des rues le soir ou encore au niveau du réaménagement de la gare. Le dernier point de la résolution est destiné au collège échevinal qui s’engage à assurer le suivi de l’ensemble des mesures élaborées.

« Le drame du 2 mars a touché beaucoup de monde, confie Jean-Paul Schaaf. Les gens font la part des choses et savent qu’il n’y a pas de risque mortel partout. Mais le sentiment d’insécurité revient à certains moments de la journée et à certains endroits de la commune. Il est temps d’avoir un véritable dialogue et de mener les efforts tous ensemble afin de réduire le sentiment d’insécurité des habitants et d’améliorer la sécurité pour qu’Ettelbruck devienne l’une des villes les plus sûres du pays. »

Guillaume Chassaing