Le groupe de marketing DG Group, qui comprend quatre entreprises luxembourgeoises, a mis en place depuis le 1er janvier des horaires de travail flexibles. Pour “privilégier le temps personnel par rapport au professionnel”.
Qui n’a jamais rêvé de gérer son temps de travail comme il le souhaite? De pouvoir aller récupérer chaque jour son enfant à la crèche sans tenir compte du fait d’être encore présent au bureau à la même heure?
Alors que le Covid-19 a déjà bousculé nos habitudes de travail, le groupe de marketing DG Group a décidé de pousser la chose un peu plus loin. Depuis le 1er janvier, la quarantaine de salariés présente au Luxembourg n’est plus soumise à des horaires fixes. Chacun est libre de travailler quand il veut, tant que le travail est rendu en temps et en heure.
À l’origine de cette initiative, un homme : David Gavroy. Le Gaumais d’origine (il vient du sud de la province de Luxembourg, en Belgique) a eu un déclic il y a quelques années, au moment du décès de sa mère, d’un cancer foudroyant qui l’a emportée en seulement quatre mois.
«On voit la vie différemment après ça», explique-t-il. Le pro du marketing, qui n’hésite pas, à l’époque, à travailler plus que de raison, prend soudain conscience du «sens réel de la vie». «Je ne voulais pas vivre pour travailler, mais bien travailler pour vivre.»
Un état d’esprit revendiqué ces dernières années par les jeunes générations : nombreux sont les «millenials» ou membres de la «génération Z» à privilégier avant tout leur vie personnelle plutôt que leur travail.
Et à 44 ans, David Gavroy le comprend tout à fait. «C’est à l’entreprise aujourd’hui de s’adapter à ses salariés, pas l’inverse. Il faut prendre ce tournant, sinon nous allons perdre de vrais jeunes talents. Le temps du patron tout-puissant qui impose des horaires de travail à ses salariés ne fonctionnera plus avec les prochaines générations», appuie le PDG.
Favoriser le confort de vie
Au sein des quatre entreprises présentes au Luxembourg, les salariés deviennent ainsi des «entrepreneurs». Leur propre patron, en somme. Une seule réunion hebdomadaire est programmée afin de fixer les objectifs de chacun, puis c’est la liberté.
«On ne calcule pas le temps de travail, on ne va pas aller contrôler. Tant que le travail est qualitatif et rendu dans les temps, c’est tout ce qui compte. Vous voulez aller faire une balade en forêt pour vous aérer l’esprit et revenir bosser ? Pas de problème, faites-le», détaille David Gavroy.
Une nouvelle manière de travailler qui, certes, ne peut pas s’appliquer partout, mais séduit ses collaborateurs. Depuis sa mise en place au 1er janvier, les vieilles habitudes commencent à disparaître. «Ils ont plutôt bien pris la nouvelle. Il faut dire que je change complètement mon fusil d’épaule. Avant, nous avions une pointeuse!», ironise le quadragénaire, qui assure que le temps de travail n’est pas plus important qu’auparavant.
«Je veux avant tout favoriser leur confort de vie. Je leur fais confiance. S’ils finissent une tâche en deux heures, je sais qu’ils ne vont pas se permettre de ne rien faire les six heures restantes. Ils passeront à la tâche suivante : c’est l’état d’esprit entrepreneur.»
Interrogée sur cette initiative par nos confrères de Paperjam, l’Inspection du travail et des mines (ITM) indique que «la jurisprudence autorise les parties à flexibiliser» les horaires de travail, «moyennant des clauses dans le contrat».
Une flexibilité qui n’est pas illimitée, mais «encadrée par les règles qui régissent la durée de travail journalière et hebdomadaire, les pauses et repos journalier et hebdomadaire obligatoires et le travail dominical, qui sont des dispositions d’ordre public auxquelles on ne peut déroger, même pas d’un commun accord».
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