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Esch-sur-Alzette – Un second souffle pour Pro-Sud


La structure intercommunale Pro-Sud se laisse deux ans pour redéfinir son action et convaincre de la pertinence de son existence.

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Le syndicat intercommunal Pro-Sud traverse des turbulences depuis l’année dernière. Dommage que la crise touche la structure au moment où la région se prépare à accueillir l’université et ses étudiants. (Photos : archives Le Quotidien)

En 2013, le syndicat Pro-sud célébrait officiellement ses dix ans d’existence. La structure a pris le relais de l’Oresud, l’Observatoire régional Sud, créé en 1999. Ce syndicat, rassemblant les communes du bassin minier, de Pétange à Dudelange, de Mondercange à Rumelange, avait pour but d’accompagner le développement de la région.

Il faut dire que les projets ne manquaient pas avec, notamment, la transformation de la friche de Belval voulue par l’État. Malheureusement, au fur et à mesure que les projets prenaient forme, l’unité des communes autour de Pro-Sud s’est peu à peu fissurée.

À la fin de l’année dernière, les élus de Kayl ont décidé de se retirer du syndicat… Un retrait refusé par les autres représentants des communes adhérentes, qui sont les seules à pouvoir donner un bon de sortie à un membre. Après ce premier coup de canif, c’est la commune de Käerjeng qui se pose maintenant la question du maintien de sa participation dans le syndicat.

Hier matin, le comité de Pro-Sud, placé sous la présidence du bourgmestre de Dudelange Dan Biancalana, s’est réuni à Belval pour évoquer cette situation et l’avenir. Bilan des discussions : Pro-Sud doit se réinventer et préparer un programme d’actions dont le bilan sera dressé dans deux ans.

Comme le souligne le député-maire de Sanem, Georges Engel, qui a participé à ce rendez-vous, « l’union faisant la force, il faut rester solidaire avec Pro-Sud ». L’élu trouve évidemment « légitime » que, par exemple, Michel Wolter, le bourgmestre de Käerjeng, se pose la question de poursuivre l’aventure, car Pro-Sud n’apporterait pas, selon ce dernier, « de plus-value ».

Mais, devant cet argument, Georges Engel ne conçoit pas que les onze communes du sud du pays puissent se désunir : ce serait, selon lui, contre-productif et dommageable. Et de prendre l’exemple des subventions européennes dont bénéficie l’ancien bassin minier. Partir à la recherche de ce type d’aide en ordre dispersé risque en effet de ne pas porter ses fruits.

Il rappelle aussi que la législation a aussi enlevé, au fil du temps, certaines compétences au syndicat Pro-Sud, comme la planification régionale prévue à l’origine. Un coup dur pour Pro-Sud, qui a eu du mal à s’en remettre. Mais il y a encore beaucoup de chose à faire grâce au syndicat, comme des projets autour de l’enseignement, du commerce local, de la mobilité…

Autre problème et non des moindres : les mouvements d’humeur des deux communes récalcitrantes posent le problème de l’équilibre financier de la structure. Pro-Sud vit en effet des subventions de ses membres. Les bourgmestres de Kayl et Käerjeng accepteront-ils de patienter deux ans de plus ?

De notre journaliste Laurent Duraisin