Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Vous ne les voyez pas. Mais tous les vendredis, les monstres et les sorciers envahissent Esch… Bienvenue dans les tournois de cartes Magic !
À Esch-sur-Alzette, il ne faut pas se tromper de bar. Les anciens jouent à la scopa, les plus jeunes à Magic. Dans la même ambiance de folie ! Le jeu de cartes créé en 1993 par un prof de maths américain, Richard Garfield, connaît un nouveau souffle au Grand-Duché. « Il y a toujours eu un bar historique en Ville, explique Bernard Linster, un Eschois qui joue depuis le lycée. Mais depuis un an, deux lieux s’y sont mis : à Esch et à Mersch. »
Il faut pousser la porte du magasin Inked Geeks, rue Dicks, pour comprendre la passion Magic. Musique à fond, «check» et rires de vainqueur : on sent que la soirée est partie pour durer ! Le vendredi, le patron ferme le magasin à 18 h pour laisser les joueurs s’affronter avec des monstres flippants. « Une partie dure 50 minutes , décrit Bernard. En gros, la moitié du jeu sert à accumuler des points de force dits mana et l’autre à affronter l’adversaire .» Les pouvoirs sont classés par couleur, « bleu pour le contrôle, vert pour le déchaînement de la nature, blanc pour l’ordre, rouge pour la destruction, etc. ». Contrairement aux apparences, les parties peuvent être simples. « N’importe qui peut venir essayer, glisse Daniel, le patron. Nous avons des sets pour débutant .» Avec des cartes simples à faire interagir, car dans Magic, on peut s’y perdre.
Composer son jeu et aller au clash !
«Depuis le lancement du jeu, 16 000 cartes ont été créées , sourit Bernard. Certaines ont été retirées de la circulation, car les pouvoirs étaient trop forts ! ». L’un des grands plaisirs de Magic est d’ailleurs de composer son jeu. « Chaque joueur a sa pioche qu’il a préparée à l’avance , explique Bernard. On appelle ça un deck. On tire les cartes au hasard, mais on connaît l’allure globale du jeu que l’on a composé. » Il faut donc mélanger cartes fortes (qui coûtent beaucoup de points à utiliser) et faibles, ainsi que doser subtilement les couleurs… « Bon, le joueur bourrin ne va mettre que du rouge ! », lâche Bernard.
Il existe même un championnat national au Luxembourg, qui se déroule en septembre. Les trois meilleurs affronteront l’élite mondiale. Dans l’immédiat, on vous conseille surtout d’aller faire un tour au Inked Geeks, avec ses combattants du vendredi. Qui, derrière leurs cartes au look effrayant, vivent dans un univers créatif, cool et sympa.
Hubert Gamelon
L’art de collectionner aussi
Des cartes Magic sortent tous les trois mois, avec des dessins et des scénarios incroyables. «Certains joueurs collectionnent, donc ils achètent souvent», glisse Bernard. D’autres joueurs gardent leur «deck» initial sans jamais trop le changer.
Un jeu relativement complet coûte au maximum 200 euros au final. Pour les collectionneurs, c’est une autre histoire… certaines raretés valent plus de 1 000 euros !
