La commune a célébré l’appel du 18 juin à sa façon. Une place Pierre-Ponath, résistant eschois, a été inaugurée à l’entrée de la mine Heintzenberg.
Électricien à l’ARBED, fils de mineur, Pierre Ponath a donné sa vie pour sauver deux réfractaires à l’enrôlement dans l’armée allemande, en 1944.
La date choisie est symbolique : le 18 juin, jour de l’appel du général de Gaulle. Mais la Résistance n’est pas que le fait d’hommes célèbres. Il y a eu les petites mains, le refus de cœur et d’esprit de nombreux anonymes.
À Esch-sur-Alzette, le nom de Pierre Ponath est désormais gravé sur la place publique. En l’occurrence une placette, à l’entrée de l’ancienne mine Heintzenberg, dans le quartier de Hiehl. La plaque a été inaugurée hier par le collège échevinal et l’Amicale Albert-Ungeheuer, à l’origine du projet.
«Les cimetières sont remplis d’hommes qui se croyaient indispensables», avait dit Clémenceau. Pierre Ponath n’avait pas cette prétention. L’Eschois a vécu une vie simple d’électricien à l’ARBED, amoureux qu’il était de son métier.
À ceci près que, dans un élan de courage, le fils de mineur a risqué sa vie durant l’été 1944. Et il l’a perdue. «Jean Ponath a caché deux réfractaires à l’enrôlement dans l’armée allemande, explique Guy Van Hulle, représentant de l’Amicale Albert-Ungeheuer. Ironie du sort : son fils lui-même fut envoyé sur le front russe.»
Hubert Gamelon
Reportage à lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce vendredi