Les Bains du parc ont été dotés d’un nouveau système d’assainissement des eaux usées qui ferait économiser près de 70% d’énergie.
Diminuer de 60% la consommation d’eau des bassins des Bains du parc, c’est l’un des objectifs que s’est fixé le groupe de travail «Pacte climat», dans la commune d’Esch-sur-Alzette. Et pour cause, les piscines publiques sont de très gros consommateurs d’énergie.
Pour limiter cette forte consommation, la commune a travaillé avec le bureau d’ingénieurs-conseils Betic, et a mis en place un nouveau système d’assainissement des eaux usées, qui permettrait de réaliser des économies d’énergie, mais également «de renforcer le confort des baigneurs», explique Sébastien Koch, ingénieur. Mais comment le mécanisme fonctionne-t-il ?
Ce sont les eaux destinées à être jetées à l’égout qui sont d’abord stockées dans un «énorme réservoir près de la piscine», dit le professionnel. «Pas de shampoing, pas d’eau venue des douches, précise-t-il, car cela risquerait d’endommager le système de nettoyage.»
L’eau est ensuite récupérée via un petit tuyau, pour arriver sous les bassins où est installé le dispositif. Elle sera traitée par l’installation prévue à cet effet, et entre 60 à 70% de cette eau sera réinjectée dans les bassins. Mais comment un petit tuyau noir peut-il traiter les 40 m3 d’eau par jour ? «La machine fonctionne extrêmement lentement, répond Sébastien Koch. En fait, elle ne s’arrête jamais, de jour comme de nuit.»
Lent mais toujours fonctionnel
Le processus est lent, donc. L’eau arrive dans une première installation qui fonctionne comme «une ultrafiltration, des filtres très fins». Le but de ces filtres est d’enlever toutes les particules contenues dans l’eau : les cheveux, la peau… «Toutes les particules solides», précise l’ingénieur. L’eau propre est ensuite stockée dans un réservoir.
L’eau sale va dans un autre réservoir, où elle est légèrement nettoyée, adaptée, puis rejetée à l’égout. «Cette ultrafiltration a aussi besoin d’être nettoyée», poursuit-il. Toutes les heures, un contre-lavage est donc réalisé avec l’eau de ce réservoir. Les maîtres nageurs ont eux aussi un rôle à jouer dans le processus de filtration : «Il y a un nettoyage chimique à faire. Pour cela, les maîtres nageurs devront récolter des données et les transmettre à une entreprise qui gère l’installation, pour qu’elle paramètre correctement la machine. C’est la seule chose un peu compliquée à réaliser», avoue Sébastien Koch. Une fois que l’eau est nettoyée une première fois, l’installation Osmose va prendre le relais et éliminera les sels et les minéraux.
Lorsque toutes les installations ont travaillé, l’eau est réinjectée dans les bassins. Mais que se passe-t-il en cas de panne ? «Rien qui n’empêchera le fonctionnement des Bains du parc, assure Jeannot Behm, responsable au service Écologie de la commune d’Esch-sur-Alzette. Lors des concertations avec la direction des Bains, il a été prévu dès le départ que ces nouveaux dispositifs soient totalement indépendants du système d’origine.»
Sarah Melis